Timbres Magazine janvier 2026

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Numéro 284 - Janvier 2026
ÉDITORIAL : Le meilleur magazine philatélique ?
De passage au siège a Amiens, j'ai eu l'opportunité de déjeuner avec Aristote chroniqueur d'une des pages les plus lues de ce magazine,
membre indétrônable de l'équipe rédactionnelle avec laquelle je suis fier de travailler chaque mois pour concevoir et fabriquer ce magnifique
magazine que vous avez entre les mains. Difficile de ne pas aborder Timbres magazine au cours de notre longue conversation et il aurait été
mal vent sinon inconvenant qu'il en soit autrement et je ne sais ni comment ni pourquoi note échange s'est soudain focalisé sur ce qu'est
"le meilleur magazine" et surtout pourquoi Timbres magazine ne bénéficiait pas de ce label ô combien prestigieux.
Une excellente question direz-vous, même si cette labellisation ne change absolument rien pour vous lecteurs. Vous êtes contents, que dis-je,
heureux de nous lire et cela vous suffit amplement. Pourtant, et vous ne l'ignorez sans doute pas, il existe un règlement conçu et rédigé
par les plus hautes instances philatéliques - je parle ici de la FIP (Fédération Internationale de la Philatélie) - pour postuler à ce titre.
Pour y concourir, il faut participer à une manifestation qui dispose d'une classe "Littérature", payer des droits et se soumettre au
jugement de jurés spécialisés. Moyennant quoi, le postulant se voit attribuer une note qui peut lui permettre d'être ou de devenir le
"meilleur magazine".
De mémoire, je ne crois pas que Timbres magazine ait participé à ce genre de compétition et je ne pense pas non plus que l'un de ses
illustres prédécesseurs Comme Timbroscopie ait été concerné.
De vous à moi, il faudrait tout d'abord définir ce qu'on entend véritablement par "meilleur".
Est-ce parce que le magazine dont il est question possède une équipe rédactionnelle composée de philatélistes de notoriété, d'académiciens,
ou bien parce que sa diffusion dans son pays est particulièrement importante et prouve l’intérêt des collectionneurs pour le titre ?
Et selon le pays, l’intérêt peut varier. Ainsi l'on voit des magazines remplis d'annonces se tenir en tête des diffusions et plaire
indéniablement à leur lectorat contrairement à d'autres, plus sérieux, plus didactiques, plus techniques ou plus historiques.
Alors dans quelle catégorie ranger Timbres magazine ? Comme rédacteur en chef, il m'est difficile d'être impartial et j'aurais plutôt
tendance à dire que nous sommes les « meilleurs ».
Et comment ne pas affirmer cela lorsque vous connaissez la valeur de votre équipe rédactionnelle. Votre magazine est rédigé chaque mois
par des membres de l'Académie de Philatélie, par des personnes en passe de le devenir, par des spécialistes chevronnés, par des amateurs
éclairés dans leur spécialité. Toutes ces personnes viennent ici partager leur savoir avec vous qui nous lisez chaque mois. Et je tiens
à vous témoigner toute ma gratitude ici car vous nous permettez de vivre et de faire vivre la philatélie et l'histoire postale qui sont
notre raison d'être.
J'ai déjà eu l'occasion de rendre hommage cette équipe et de vous remercier vous, les lecteurs de Timbres magazine. Je recommence encore
aujourd'hui et je le fais avec d'autant plus de conviction qu'en ce début d'année 2026, c'est le temps des souhaits et des bons voeux.
Alors très bonne année à vous.
Michel Melot, Rédacteur en Chef
Cours des carnets et des publicitimbres 2026/2027
L'Association des Collectionneurs de Carnets et Publicitimbres nous fait part de l'édition bisannuelle de son catalogue. Dans l'organisation
de l'ouvrage, nous retenons que l'association a fait le choix de s'aligner sur la numérotation Yvert comme premier discriminant, tout en
conservant sa propre numérotation. Les collectionneurs s'y retrouveront plus facilement pour leur classement avec l'aide d'un tableau de
correspondance.
Côté répertoire, les nombreuses rubriques sont actualisées avec les nouvelles découvertes et un complément d'images.
Coté cours, l'avant-propos mentionne un dynamisme du marché qui ne se dément pas pour les carnets anciens et l'enrichissement
de la rubrique des carnets modernes avec des variétes vérifiées et des prix actualisés à la hausse par rapport aux transactions
constatées.
Retour sur le Salon d'Automne
Le 78ème Salon Philatélique d'Automne a fermé ses portes le samedi 8 novembre avec une affluence supérieure à l'année dernière puisque plus
de 5700 visiteurs ont été recensés. Reste à savoir si cela est dû à une année sans le Salon Paris-Philex. Les exposants ont tenu promesse
par le choix de produits proposés par les négociants, la vitalité des associations et la disponibilité des différents produits spéciaux de
Phi~aposte.
François Farcigny était pour la dernière fois le commissaire général du Salon Philatélique d'Automne après 40 années à la tête de son
organisation. A ce titre, il a reçu la médaille d'or de la CNEP des mains de son président, Paolo Salvatori.
Rendez-vous l'année prochaine pour l'édition 2026 pour laquelle la Nouvelle-Calédonie devrait être l'invité d'honneur. Rappelons qu'elle
devait l'être en 2024 mais les émeutes locales n'avaient pas permis sa présence.
Rétrospective des émissions 2025
Le millésime 2025 comprend les émissions du programme philatélique, les émissions hors programme mais disponibles par abonnement et les
carnets Marianne. Nous y avons a jouté le timbre à surtaxe émis en solidarité avec Mayotte. Pour acquérir tout l'ensemble, il a fallu
débourser la somme de 796 euros (contre 750 euros l'an passé). Les souvenirs philatéliques ont couté la somme de 87,50 euros (62,50 euros
en 2024). Des hausses qui s'expliquent par le changement des tarifs postaux du début de l'année. Les factures des collectors et des produits
spéciaux sont en légère hausse avec respectivement 138 euros et 760 euros en 2025 (121,50 euros et 730 euros pour l'année dernière). Le cout
des autocollants dits d'Entreprise s'est envolé cette année avec 341 euros contre 116 euros (en 2024). Une inflation qui s'explique par la
mise en vente de 4 valeurs extraites de carnets de correspondance.
Almanach Vermot : 140 ans d'humour français
Le premier timbre-poste de l'année 2026 célèbre un monument de l'édition française: l'almanach Vermot, qui fête ses 140 ans d'existence.
Plusieurs générations de Français se sont bercés à son humour et à ses chroniques, au point qu'il est entré dans le langage courant.
Saint-Pierre-et-Miquelon : Les classiques et ses affranchissements mixtes "colonies générales - S. P. M."
En 1859, les premiers timbres des colonies générales ont été émis dans les diverses colonies françaises. Plusieurs séries se sont succédé
jusqu'à leur fin d'utilisation le 5 novembre 1891.
Quels timbres pour les Comores ? 2ème partie : 1950
Les 13 premières valeurs destinées au Territoire des Comores sont mises en vente en mai 1950. Pourtant, très vite, les autorités constatent
les conséquences de la réponse limitée apportée au voeu initial des Comores : refus de la création d'un office postal particulier et
émission réduite ne couvrant pas la totalité des besoins en affranchissement.
Les États de l'ex-Yougoslavie
De 1945 à 1991, la Yougoslavie regroupe plusieurs États fondateurs dirigés par le gouvernement installé à Belgrade. Mais la désintégration
de la Yougoslavie en 1991 a entraîné l'indépendance de plusieurs États : ce sont ces États-là que nous allons vous présenter ici.
Écrire au Canada dans les années 1850-1860. La périlleuse voie postale du fleuve Saint-Laurent
Si l'essentiel du courrier qui traverse l'Atlantique-nord au milieu du XIXe siècle, à l'image des flux d'émigrants européens, est dirigé
vers les États-Unis, le Canada constitue une destination qu'il ne faut pas pour autant négliger. La décision de desservir directement
ce territoire encore sous tutelle britannique lance, en 1851, une ambitieuse entreprise qui allait devoir s'affranchir de la contrainte
des distances à parcourir mais aussi, et surtout, des conditions climatiques et météorologiques.
Entiers postaux et cinéma : l'industrie du cinéma (1ère partie)
Nous continuons notre démonstration du fait qu'une thématique spécialisée importante, comme le cinéma, peut aujourd'hui être formée d'un
seul type d'objet postal, en l'occurrence les entiers postaux Nous allons maintenant nous intéresser à la « base », en quelque sorte,
c'est-à-dire à ce qui rend le cinéma possible tel que nous le connaissons : son industrie.
La découverte d'un millésime du No 46 surchargé à la main apporte des informations nouvelles sur ce timbre
La dernière vente sur offre de ROUMET (VO 573 du 3 juin 2025) a dispersé une très belle collection de millésimes des colonies françaises.
Dans cet article, nous nous concentrons uniquement sur le 40c type Groupe surchargé « G et D » et « 10 » à la main N°46E au dernier
catalogue Yvert et Tellier de 2025. Nous montrons comment l'analyse de ce millésime permet d'enrichir les connaissances sur ce timbre
rare de Guadeloupe. Nous poursuivrons dans d'autres articles les (re)-découvertes apportées par les lots de millésimes au type Groupe
de Guadeloupe.
Courriers provenant ou à destination de Madagascar avant l'ouverture des Postes françaises (suite)
S'il n'émit pas évident d'envoyer du courrier au départ de Madagascar avant 1883, il n'était pas plus facile d'être certain que celui
que l'on y expédiait parviendrait à destination. Ceci d'autant plus lorsque le destinataire se trouvait éloigné des ports où les navires
de commerce faisaient habituellement escale (Tamatave, Majunga, Fort-Dauphin).
Répertoire des Daguin des bureaux français
LXX. Le département de Haute-Saône
Les bavardages d'Aristote : La fin des timbres en francs ?
On ne faillira pas à la tradition et en cette période festive, on vous souhaitera de belles et bonnes fêtes de fin d'année et on vous
offrira aussi nos meilleurs voeux pour la nouvelle année qui s'approche à grands pas. Mais sans vouloir trop gâcher ni perturber cette
atmosphère joyeuse, force est de constater que la période n'est pas aussi rose qu'on le souhaiterait.
Il y a quelques mois, Michel Melot le rédacteur en chef de ce magazine, avait évoqué dans son éditorial (Timbres magazine no 281, octobre
2025) une petite phrase extraite d'une circulaire de la Poste, une phrase dont l'application semble très effective aujourd'hui et qui met
à mal l'utilisation par les professionnels de timbres anciens de France ayant conservé, vous le savez, tout leur pouvoir d'affranchissement.
Pour rappel, cette nouvelle disposition précise que: « l'affranchissement doit être apposé sur le recto de l'envoi, en haut à droite,
au-dessus du pavé adresse et sur une même ligne afin de pouvoir être lue de façon automatisée ».
Comme de bien entendu, cette prescription n'a pas fait l'objet d'une forte et grande communication et c'est avec surprise que des
professionnels se sont vu retourner certains de leurs envois sans aucune mention ! Pour certains, il leur a fallu se renseigner auprès
des services postaux pour connaître le motif de ces retours lorsque l'étiquette de non-conformité ne figurait pas !
Cette disposition touche évidemment nombre d'entreprises dans toute la France et vient mettre un coup de frein brutal à l'utilisation
de timbres en francs, voire, en anciens francs.
Surtout lorsque l'on connait la parité du franc par rapport à l'euro : 1 franc = 0,1524 £ ou 1 euro = 6,5597 francs.
S'ils deviennent inutilisables pour l'affranchissement, ces timbres, que l'on peut trouver offerts en lots sous leur valeur faciale,
deviendront invendables et ne trouveront plus d'acquéreurs aux prix actuels. Il ne faut pas se voiler la face: les professionnels qui les
achetaient comptaient évidemment les utiliser pour économiser sur leurs frais d'affranchissement. Pour les timbres libellés en euros, le
problème est différent. Vous aurez deviné qu'il en faut moins pour constituer un affranchissement.
Ce qui contribuait peu ou prou à la diminution des stocks de certains timbres en francs (pas tous, je vous rassure) va donc disparaître.
Quelle va être la vraie valeur des timbres restants, c'est pour l'instant la grande inconnue. Comme on le sait, certaines de ces figurines
ont été émises et vendues en grand nombre et si leur utilisation sur le courrier a perduré pendant des décennies, difficile de savoir s'il
en reste encore beaucoup.
Nul doute que cette nouvelle prescription de La Poste va jouer un rôle certain dans la valorisation des collections en faisant baisser
leur cours. Les négociants seront contraints de respecter cette nouvelle donne au désavantage de leurs clients. Son application devrait
très vite se faire sentir. A l'inverse, les vrais oblitérés d'époque devraient se trouver revalorisés. De même que les plis et les cartes
revêtus de ces timbres apparemment banals devraient regagner en intérêt. Le malheur des uns pourrait faire le bonheur des autres.
Mais reste à savoir si le marché acceptera un tel bouleversement.
Je reste optimiste et vous souhaite de bonnes et joyeuses fêtes.
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