Timbres Magazine mars 2025

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Numéro 275 - Mars 2025
ÉDITORIAL : De belles perspectives pour cette nouvelle saison
Je peux comprendre que certains s'attendaient à une refonte de votre magazine en raison de sa fusion avec L'Echo de la Timbrologie. La vérité est que nous n'avons pas eu le temps d'y réfléchir
sérieusement et que les diverses pistes ou projets que nous avons en la matière ne sont pas encore suffisamment aboutis pour être dignes de vous être proposés. Rassurez-vous, ce sera annoncé le moment
venu.
Faute de place, les pages où de nombreuses associations retrouvaient leurs bureaux, leurs expositions, leurs membres au travers de multiples photographies (cela s'appelait le "Tout photo") ne figureront
pas dans ce magazine. Et j'imagine volontiers la frustration de ces responsables pour lesquels L'Echo de la Timbrologie pour ne pas le nommer, était un témoin, une sorte de relais visuel de leurs
différentes activités. Mais comme je le disais plus haut, difficile de faire tout rentrer dans un mensuel de 116 pages.
Et puis je voudrais également vous parler d'Atout Timbres, cette autre publication du Groupe Yvert & Tellier que vous pouvez également vous procurer en kiosque ou en librairie dès le milieu de chaque
mois. Lui aussi s'est trouvé un petit peu bousculé par cette fusion tout comme son équipe rédactionnelle. Là encore, certains collaborateurs de Timbres magazine se sont retroussé les manches et ont mis
leur expérience de la presse à contribution pour assurer la sortie de ce petit magazine de 32 pages au format journal à la disposition des collectionneurs. Bourré d'informations concernant la sortie des
nouveaux timbres aux guichets de la poste, bénéficiant d'un ou deux articles de fond mais surtout, et c'est là une nouveauté Atout Timbres est désormais nanti d'une rubrique dédiée aux pièces de 2 euros.
Ce clin d'oeil aux numismates n'échappera pas aux philatélistes qui sont déjà fort nombreux à s'intéresser aux pièces de monnaie.
Comme déjà évoqué dans ces colonnes y a plusieurs mois, le Salon de Printemps 8éme Biennale Philatélique, se tient à Paris du jeudi 27 au samedi 29 mars à l'Espace Champerret que les habitués du Salon
d'Automne connaissent bien. Le Groupe Yvert & Tellier y tiendra un stand et ce sera encore une fois un vrai plaisir de vous y rencontrer. Vous pourrez nous faire part de vos désirs et de vos avis sur
nos publications, leurs contenus et aussi sur les multiples activités du Groupe.
Comme à l'accoutumée, la Poste vous proposera ses créations "d'exception" selon le vocabulaire choisi et vous en trouverez le détail dans les pages qui suivent. Affichette, reproduction du premier
bloc-feuillet français, bloc-feuillet de la Marianne de Dulac, carnet des 80 ans de la Cerès de Mazelin, etc., etc., sans oublier les nouveautés habituelles comme le très beau bloc des 150 ans de
Carmen, le célèbre opéra de Bizet. De quoi satisfaire l'appétence des collectionneurs pour ce genre de produit qui, pour l'occasion, devraient connaître un succès mérité.
Nous vous attendons donc avec impatience D'ici là, je vous souhaite une bonne lecture
Michel Melot, Rédacteur en Chef
Le Salon Philatélique de Printemps
La 8ème biennale philatélique de Paris, organisée comme à l'accoutumée par la CNEP, se tiendra du 27 au 29 mars prochain. Les philatélistes trouveront leur bonheur sur les stands des artistes et
concepteurs de timbres-poste, des négociants, des associations et de Philaposte qui procédera à des émissions en I er Jour et proposera ses créations d'exception. L'artiste Cyril de La Patellière
exposera une série de portraits d'artistes disparus.
Les premiers essais sur presse rotative "Chambon"
La conférence du 14 décembre 2024 de Gérard Gomez a traité de l'entrée des presses rotatives typographiques Chambon pour timbres-poste, en donnant un agenda qui va de 1910
à 1922 illustré par des pièces philatéliques et documents.
Un document historique à sauver de l'âpreté du marché
Il y a plus de 150 ans, les exemplaires d'un bulletin bimensuel consacré à l'industrie du textile ont été reliés. La présence de timbres mobiles pour journaux sur certaines
pages a failli transformer cette mine de renseignements en mine d'or (au moins aux yeux d'un marchand). C'est en s'étonnant qu'un vendeur, sur un site d'enchères mondialement
connu, affirmait posséder plusieurs numéros de la même revue que l'auteur a voulu connaître l'origine de ces documents. Il a fini par comprendre que le marchand possédait
une reliure dont il s'apprêtait à découper chacune des pages présentant un timbre mobile pour les vendre à l'unité et finalement mettre le restant à la poubelle. La
discussion qui s'est alors engagée a été âpre, car si l'un ne voyait qu'un ouvrage unique du 19e siècle à sauver, l'autre n'en voyait que la valeur en euros du cumul des
timbres mobiles présents. Par bonheur et grâce à la courtoisie finale du marchand, cette reliure a échappé à la dispersion de ces pages. Dans cet article, l'auteur vous
propose d'aider à sauver cet ouvrage du 19e siècle en retrouvant les pages manquantes.
Madagascar : les chemins de fer et le courrier
Madagascar, sous domination française totale à partir de 1895, a une superficie de 587 000 km2 et un relief difficile. Poussée rapidement aux débuts de la colonisation,
la construction des chemins de fer se ralentit à compter de la Grande Guerre. Au final, seules 4 lignes, dont 3 ont Tananarive pour terminus, s'étendent sur 859 km. Elles
sont desservies par des ambulants et en correspondance postale avec un système complexe de services maritimes côtiers, de porteurs et finalement d'avions.
Essais privés des encres fluorescentes et phosphorescentes
Le sujet des encres phosphorescentes a déjà été énoncé récemment dans nos colonnes sous l'angle de la fabrication des encres et des essais d'impression. Cependant, il faut
savoir que la réalisation des essais à l'Atelier des Timbres-Poste est très délicate et ne peut se faire qu'entre les fabrications de timbres-poste, lesquelles ne peuvent pas
être interrompues. Lorsque cela est insuffisant, les fabricants d'encres sont amenés à réaliser leurs propres essais d'impression auprès d'imprimeries privées. Nous allons
compléter l'information de nos lecteurs pour cette portion méconnue des essais privés concernant le fabricant HELNA / SIRAL qui a amplement participé à la mise au point des
encres fluorescentes et phosphorescentes au début de leur utilisation dans la période des recherches et mises au point.
Entiers postaux et cinéma : les dessins animés (1ère partie)
Nous continuons notre démonstration du fait qu'une thématique spécialisée importante comme le cinéma peut aujourd'hui être formée d'un seul type d'objet postal, en
l'occurrence les entiers postaux, en nous intéressant cette fois-ci aux dessins animés.
Les aérogrammes
Bien connus des spécialistes de la poste aérienne, les aérogrammes le sont beaucoup moins des autres collectionneurs. Très pratiques, les aérogrammes sont aujourd'hui très
prisés en Asie et en Afrique, un peu moins en Europe. Partons à la découverte de ces entiers postaux d'un type particulier.
Guadeloupe, 1F Olive type Groupe surchargé 40 : découverte d'une nouvelle composition
Depuis de nombreuses décennies, on connait deux compositions pour le 1 F olive type Groupe surchargé 40. Récemment, une nouvelle composition a été mise en évidence pour
ce timbre. Les principales caractéristiques des trois compositions sont présentées dans la dernière édition du catalogue spécialisé de colonies françaises d'Yvert et Tellier
2025 . Nous les détaillons dans cet article.
La poste française en Palestine. Première partie : le bureau de Jaffa
La Palestine, jusqu'à la Première Guerre mondiale, fait partie de l'Empire Ottoman. Les turcs ne créent leurs propres timbres qu'à partir de 1863 ; ils sont en usage jusqu'en
1917. Cependant, la poste turque a la réputation d'être lente et peu fiable. Les différents pays européens négocient alors l'autorisation d'ouvrir, dans les principales
villes ottomanes, des bureaux postaux permettant aux pèlerins et aux commerçants de leur pays de communiquer.
Dufayel, un grand magasin populaire
Les établissements Dufayel occupent souvent peu de place dans l'histoire des grands magasins si on compare avec le Bon Marché par exemple. Pourtant cette entreprise fut l'une
des plus importantes de France fin XIXème et début XXème siècle, avec l'objectif d'atteindre les classes sociales les moins favorisées. De nombreuses cartes postales
témoignent de cet « empire ».
Réperoire des Daguin des bureaux français
LXIII. Le département du Puy-de-Dôme.
Les bavardages d'Aristote : Faut-il s'en inquiéter ?
Dans la dernière livraison de FEPA News, le numéro 46 de l'organe officiel de la FEPA (Federation of European Philatelic Associations), j'ai lu un article de Giancarlo
Morolli (membre de la FIP depuis 1968, éminent spécialiste de la collection thématique, signataire du Roll, récompensé de multiples fois en Italie et ailleurs) qui, lors
d'un congrès, a été chargé d'une étude intitulée « How to change direction » (comment changer de cap ?). C'était en 2013 à Madrid. Depuis, non seulement 12 années se sont
écoulées, mais le monde a vécu la pandémie, le confinement dû à la COVID-19, événement majeur qui a bouleversé notre façon de vivre.
L'intérêt de ce rapport (il est en anglais et si cela vous intéresse, vous pouvez le lire en intégralité sur:
https://fepanews.com/wp-content/uploads/2025/01/FEPA-Project-Report-Madrid-final.pdf) est sa mise en parallèle avec la situation des organisations philatéliques en Europe
en 2024. Et là, on remarque tout de suite la diminution du nombre d'associations philatéliques encore actives et par voie de conséquence, du nombre de membres. Si les données
sont incomplètes elles montrent quand même d'importantes fluctuations sur la situation : de 4 859 associations (pour 38 pays) on est passé à 3 014 en 2024. Et leurs 190 674
membres de 2013 sont devenus 95 354 en 2024 ! On peut citer le Royaume Uni qui comptait 300 associations (20 000 membres) et qui est passé à 212 associations et 10 000
membres. L'Allemagne avec 1 165 clubs (plus de 40 000 membres) descendue à 782 clubs soit 21 000 membres. Quant à la France, elle comptait 630 associations (fédérées) en
2013 et n'en compte plus que 550 en 2024. Et ses membres sont passés de 30 000 à 16 500 !
Faut-il s'inquiéter de ces chiffres qui affichent le déclin de ce qui fut le premier hobby de la population mondiale ? Force est de reconnaître que la disparition du
courrier, de l'usage de moins en moins fréquent du timbre-poste, de la diminution de la fréquentation dans les manifestations philatéliques, de la disparition des boutiques
de négociants, du désintérêt de la jeunesse pour un moyen de communication (la lettre écrite) devenu quasiment archaïque sont des paramètres qui influent directement sur
cette situation. On pourrait encore parler de l'âge des collectionneurs, de l'augmentation de l'offre sur internet, de la diminution des publicités dans la presse
spécialisée, de la diminution du nombre de périodiques philatéliques, etc., etc.
Y a-t-il des solutions pour enrayer ce déclin ?
Certaines fédérations proposent des expositions virtuelles, des conférences sur Internet, se dotent elles-mêmes de sites plus ou moins attractifs. Les éditeurs proposent des
catalogues virtuels et certaines grandes maisons de négoce affichent leurs ventes aux enchères ou sur offres sur Internet. Bonnes en soi, ces initiatives remportent des
succès mitigés.
Quant aux opérateurs postaux, principaux soutiens des fédérations et bailleurs de fonds, ils continuent à émettre leurs timbres et à vendre leurs souvenirs philatéliques
considérant que les revenus tirés de la population des collectionneurs font partie de leur stratégie commerciale. G. Morolli ne donne pas de solutions et émet de pieux voeux :
que les technologies futures de l'information montrent que la philatélie est non seulement une activité culturelle mais aussi un passe-temps enrichissant
(ce que l'on sait déjà). Espérons qu'elles faciliteront une approche innovante de la philatélie.
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