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L'Année 2019 avec


Timbres Magazine
décembre   2019

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Numéro 217 - Décembre 2019 ÉDITORIAL : Que penser des petits tirages ?
Il en a été fortement question lors du dernier Salon d'automne du bloc-feuillet Cérès... Voici des extraits du courrier de Patrick M., un lecteur, qui résument bien le point de vue partagé par de nombreux collectionneurs. "Je vous fais part de ma très grande déception et du sentiment d'injustice subie lors de ma visite jeudi 7 novembre au Salon dAutomne porte de Champerret (...) Comme chaque année, depuis 30 ans (mon premier salon fut PhilexFrance 1989), je me rends au Salon d'Automne le premier jour afin de pouvoir acheter un livre Cérès contenant un bloc annoncé en tirage limité à 6000 exemplaires (ce qui est 2000 exemplaires de plus que certains autres produits philatéliques émis précédemment par Phil@poste). Je prends le train depuis la gare de Montargis à 7h19 ce quime fait arriver comme d'habitude à 9h30 devant les portes closes du salon ouvrant à 10h. Il y a déjà environ 80 personnes devant moi mais au fur et à mesure de nombreux visiteurs arrivaient derrière moi, nous formions un peu avant 10 h une grande file d'attente formant un S. (...) Une fois arrivé à l'intérieur, je suis toutes les personnes allant gentiment chercher un ticket de réservation pour pouvoir acheter au stand de Phil@poste et j'obtiens un ticket avec le no 327 Je suis étonné de la valeur de ce numéro par rapport au nombre de personnes attendant devant moi dans la file d'attente, soit un maximum de 100 personnes (même 200 avec les personnes n'ayant pas respecté la file d'attente devant les portes du salon).
Je vaque à mes occupations en parcourant les stands des postes notamment des DOM-TOM où j'ai mes habitudes. Ensuite vers 14 h. je surveille l'avancée des numéros au stand de Phil@poste qui arrivent vers 260, je me décide d'attendre sur les banquettes du salon. Vers le no 290 un brouhaha commence à se faire entendre puis augmente fortement vers 300. Au no 310, une voix de Phil@poste annonce qu'il n'y a plus de livre Cérès avec le bloc !
Grand émoi et cris de colère de la part des collectionneurs qui pour certains arrivés de province parfois éloignée ont fait le déplacement spécialement pour obtenir ce produit Philatélique. Comment ce livre peut-il être épuisé après seulement 300 visiteurs ? (...) Cette situation ne m'est jamais arrivée depuis le début de l'émission des produits philatéliques en tirage limité (4000 à 8000 ex)."
Le bloc était négocié sur eBay le dimanche 10 novembre quelque 120 euros, pour une mise de départ de 29 euros.
Comme le note Pierre Jullien dans son Blog "Philatélie au quotidien" les amateurs de petits tirages pouvaient se rattraper avec d'autres produits : "Andorre, par exemple, propose un timbre "lunaire" à 1,05 euro, tiré à 70000 exemplaires, en feuilles de 50... Mais des feuilles numérotées. Ce qui donne un total de 1400 feuilles seulement Et du côté de Saint-Pierre-et-Miquelon, mieux encore : les « Marianne» d'usage courant surchargées « SPM » ont été tirées à 10000 ou 15000 exemplaires, en feuilles de cent... Il vous reste à calculer le nombre réduit de feuilles en vente. La « Marianne » rouge au tarif « lettre prioritaire » - à 1,05 euro - était d'ailleurs épuisée dimanche, en vente à l'unité 5 ou 6 euros sur les sites Internet eBay ou sur Delcampe. Autres petits tirages disponibles sur place, les services philatéliques des collectivités d'outre-mer ayant fait le déplacement, les prêts à poster, de Nouvelle-Calédonie ou de Polynésie française, inférieurs à 1000 exemplaires, pour de bons sujets thématiques : « Le Bounty au cinéma » ou encore les "150 ans de l'arrivée des premiers Chinois en Polynésie française", en Polynésie et surtout, la carte de Nouvelle-Calédonie éditée spécialement pour le Salon, un « Hommage à Notre-Dame de Paris » évoquant sa rosace, avec la reprise du timbre pré-imprimé dessiné par André Lavergne sur la " Cheminée de la mine Pilou »... il y avait, enfin, le feuillet souvenir diffusé par les TAAF ; composé de deux timbres, intitulé "Postes du bout du monde", dessiné par Aurélie Baras, accompagné d'une carte en deux volets. Tirage: 13500 exemplaires, dont 1000 exemplaires vendus sur place bénéficiant d'une petite variante, un code-barres sur la carte (pas sur le bloc) différent des 12500 autres exemplaires diffusés ensuite par correspondance, sous blister, par le service philatélique de La Poste (...). »
Phil@poste aurait dû limiter le nombre d'exemplaires par client, ce qui aurait évité le mécontentement des collectionneurs. A discuter avec vous sur le stand, il semble que vous ne soyez pas forcément contre les faibles tirages qui "animent" la philatélie. Dès lors que vous avez les timbres entre vos mains serais-je tenté d'ajouter ! Autre question, quelle serait la fréquentation des salons sans ces "opérations" ? C'est un vaste débat, continuez de nous apporter vos témoignages.
Retour sur le Salon d'Automne
Après une fréquentation record au Salon philatélique de Printemps à Paris les 14-16 mars dernier, ce 73e Salon philatélique d'Automne avec son nouveau format de trois jours, a accueilli près de 8000 visiteurs. De nombreuses animations, des conférences dont celle très suivie de l'Académie de philatélie, de belles découvertes chez les marchands, il y en avait pour tous les goûts.
Lara Terlizzi-Enza, "une grande attention est portée à la qualité des émissions"
Diplômée de l’école Supérieure de Commerce Audencia Nantes, Lara Terlizzi-Enza a débuté sa carrière professionnelle au sein de l'administration monégasque en 1998, à la Direction du Tourisme et des Congrès. Elle intègre ensuite la Direction de l'expansion économique où elle était en charge de l'instruction des dossiers de création de sociétés sur le territoire monégasque. Elle rejoint l'OETP en 2008 en tant que responsable de la division marketing puis prend la direction du service en 2015. Son actualité : le prochain MonacoPhil qui se déroulera du 28 au 30 novembre prochain.
La rénovation du Musée de La Poste : une réussite exceptionnelle
Le musée a fermé ses portes durant six ans pour un chantier de grande ampleur. Une nécessaire rénovation pour cet édifice datant de 1973 qui a conduit à une réinvention. Tour d'horizon du musée conçu par l'architecte Frédéric Jung et qui doit aussi beaucoup à Mauricette Feuillas (sa directrice qui vient de prendre sa retraite) et ses équipes.
Martinique, une philatélie authentique
Ce mois-ci partons à votre demande à la découverte de la philatélie martiniquaise. Tour d'horizon des timbres de la période classique, aux variétés remarquables et aux lettres rares.
Séries "Orphelins"... en Autriche aussi !
Alors que s'éloignait la perspective d'un conflit rapide qui aurait ramené les troupes dans leur foyer avant Noël 1914, les administrations postales des États belligérants décidèrent d'émettre des figurines surtaxées au profit des oeuvres de bienfaisance et des victimes de la guerre. L'empire des Habsbourg ne fit pas exception.
Les terres et mers australes au Patrimoine Mondial de l'UNESCO
Les terres et mers australes françaises ont été classées le 5 juillet au Patrimoine mondial par l'Unesco. Cet ensemble, qui permet à la France d'exercer sa souveraineté sur la seconde zone économique exclusive (ZEE) mondiale la plus étendue, après les Etats-Unis, est désormais le plus vaste bien inscrit. Les timbres des TAAF se font largement l'écho de leurs caractéristiques.
Les émissions françaises libellées en CFA
Il n'est pas rare de trouver, au sein de nos albums de France dans la période d'après-guerre, des jumeaux quasi parfaits de nos timbres, à la seule différence qu'ils portent une surcharge en francs CFA. Ces marques témoignent de l'histoire particulière d'un de nos départements d'outre-mer, autrefois colonie, qui a disposé plus longtemps que les autres d'une philatélie propre. C'est justement l'usage du franc CFA qui a assuré aux timbres réunionnais un sursis non négligeable de vingt-six années.
Une introduction à la "Social Philately". Friedrich Schüler (1791-1873) : Un démocrate allemand exilé à deux reprises à Metz
Depuis quelques années se développe à travers le monde une nouvelle manière de collectionner, la "Social Philately" . Dans la philatélie traditionnelle, l'étude du courrier est principalement centrée tant sur son intérêt philatélique que de l'histoire postale. La Social Philately s'intéresse également à l'histoire qui se cache derrière les lettres, entiers et cachets. Elle étudie les relations entre expéditeur et destinataire. Elle décrit et analyse leur environnement humain, culturel, politique, économique et social.
Il était une fois l'Islande
Alors qu'une incertitude plane sur l'avenir des timbres islandais, laissons-leur la parole pour nous conter l'histoire de leur pays qu'ils illustrent à merveille, des origines jusqu'à son indépendance à la fin de la Première Guerre mondiale.
Piquage des Susse-frères
On parle de « perçage » lorsque la séparation entre timbres ne conduit à aucune perte de matière, alors que le « piquage » consiste à créer des trous (évidements) entre les timbres. Le piquage le plus connu et le plus remarquable est celui des papetiers « Susse-frères »
Les marques d'indexation horizontales
Pour faire face à l'augmentation du volume du courrier à la fin des années 50 en France, la Direction Générale des Postes décide d'automatiser les opérations de tri et d'oblitération. Cette modernisation importante s'inscrit dans un vaste programme concernant à la fois l'organisation des conditions de travail et la mécanisation de nombreuses tâches. Les recherches techniques pour l'automation sont conduites dans le même temps qu'une réflexion globale sur les procédures de la future exploitation. L'option fondamentale concerne l'indexation préalable des correspondances. C'est la première période de 1959 à 1974 que nous abordons ici.
"Le Monde", trois quarts de siècle
La presse et la carte postale illustrée ont toujours fait bon ménage. Dès le début du vingtième siècle la cartophilie s'est trouvée associée aux journaux et revues de tous genres, qu'il s'agisse de leur représentation, de leur fabrication, de leur publicité au format 9/14 cm. Après la Seconde Guerre mondiale, cette pratique a perduré et les collections anciennes se sont enrichies de nouvelles cartes en noir et blanc et en couleur d'un format plus large (10/15 cm). Celles du quotidien « Le Monde » en font partie. Elles nous rappellent, dans une série de douze cartes postales choisies parmi les événements les plus marquants de cette époque, que le no 1 du journal porte la date du 19 décembre 1944, bien qu'il soit paru la veille. Il y a donc soixante-quinze ans.
La chronique de Socrate : Et un sondage de plus !
Après celle réalisée auprès des lecteurs du magazine, Phil@poste vient de rendre publique une étude sur « les tendances du marché et de la philatélie ». Confiée à l'institut CSA, elle a été réalisée du 6 au 25 juillet dernier auprès d'acteurs du marché, de clients de bureaux philatéliques, de personnes ayant participé à des ateliers d'échange à Paris et en province ou ayant répondu à des questionnaires, qu'ils soient des philatélistes ou collectionneurs émanant d'autres univers. Il en ressort que les philatélistes ont un âge moyen de 67 ans à rapprocher de celui des lecteurs de votre magazine (62 ans). Les femmes philatélistes au regard de ce sondage seraient 30 %, ce qui correspond à notre lectorat actuel. Si l'on va plus en détail et selon le CSA, les 18-24 ans seraient inexistants, les 25-34 ans représenteraient 1 % du total de la « population » des philatélistes, 7 % pour les 35-49 ans, 27 % pour les 50-64 ans et 65 % pour les plus de 65 ans. L'institut de sondage répertorie les philatélistes en plusieurs catégories : les experts, les boucheurs de cases, les hédonistes et enfin les accumulateurs. Seuls les « experts » se décrivent comme philatélistes, les autres acteurs se positionnent plus comme « collectionneurs » ou « philatélistes amateurs ».
Si vous ne pigez pas ce jargon, voici les caractéristiques des différentes catégories que je viens d'évoquer, à vous de voir si l'une correspond à votre profil. Les experts : ils sont motivés par l'ancien et les pièces rares, très investis dans l'associatif et le second marché (dont j'ignore de quoi il s'agit). La recherche est une clé. Toujours selon le CSA ils sont très motivés par leur exclusivité et la valorisation de leur savoir.
Les hédonistes: valorisent surtout l'esthétique et le coup de coeur, investissent dans les timbres neufs et anciens / étrangers, via des canaux physiques principalement. Enfin nos hédonistes demeurent motivés par la surprise, une « collection opportuniste ancrée dans le plaisir ».
Le « marché » se resserrerait sur les experts de plus en plus exigeants, les hédonistes émettraient un signal faible. Vous vous ne reconnaissez toujours pas dans ces deux catégories ? Et bien chers amis, passons aux deux dernières de cette espèce rare que sont les philatélistes.
Les accumulateurs : ils investissent peu (en temps comme en argent), ne sont plus vraiment motivés mais leur goût pour l'esthétique demeure autant que l'intérêt pour la variété des thèmes. Accumulateurs, sachez que l'opportunisme et la liberté sont vos clés !
Les boucheurs de cases : leurs motivations seraient la complétude (on s'en doute) et la facilité (à voir mais j'attends vos réactions).
Les accumulateurs comme les boucheurs de cases seraient deux profils en perte de vitesse, en voie de disparition. Nos quatre profils seraient à 74 % sensibles, lors de l'achat d'un timbre, à la technique d'impression, 73 % au visuel et 53 % au thème.
L'autre profil analysé par le CSA est constitué des « collectionneurs / amateurs ». Leur âge moyen est de 51 ans et ils seraient à 61 % des hommes. Ils seraient donc différents des « philatélistes » car : plus sensibles à l'écologie, ayant un parcours plus multi-collections. Cette catégorie voit dans le timbre un objet permettant d'explorer une passion personnelle mais non une passion DE l'objet. Leurs objets sont exposés et / ou utilisés ; une logique ornementale et / ou d'usage. Pour eux, une collection se vit au quotidien.
Les philatélistes interrogés sont globalement satisfaits de l'offre de Phil@poste. Sont mis en avant la variété de l'offre, la qualité artistique des timbres, la variété des canaux et les événements. Pour eux le timbre a une représentation positive (mémoire, savoir, esthétisme, voyage). Dans les aspects négatifs, ils mettent en avant le fait que le timbre n'est plus dans l'air du temps, leur désamour des médias et du milieu scolaire, l'image vieillissante du philatéliste et la double concurrence des nouveaux loisirs et des autres activités de La Poste. 13 % des sondés ne seraient pas satisfaits de Phil@poste. Sans grande surprise pour votre vieux Socrate sont mis en avant : la baisse de la valeur de revente, « trop de timbres », une pratique de plus en plus chère (nombre d'émissions, prix du timbre). Autres points évoqués : la dilution de l'offre avec la moindre qualité des timbres (diminution des émissions en taille-douce, timbres autocollants etc.), l'insuffisance des canaux physiques de distribution et la difficulté à obtenir des « éditions spéciales » en province.
Nous reviendrons le mois prochain sur les autres tendances observées dans ce sondage et d'ici là, n'hésitez pas chers experts, hédonistes, accumulateurs ou boucheurs de cases à me faire part de vos remarques. Et si vous êtes un collectionneur/amateur je vous y encourage également. Et si vous vous ne reconnaissez aucunement dans ces descriptions, cette chronique vous est également ouverte ! Pour ma part, je vais essayer de chercher à savoir qui suis-je, où vais-je, de grandes questions philosophiques. Une seule certitude, ma retraite de philatéliste n'est pas pour demain.

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Timbres Magazine
novembre   2019

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Numéro 216 - Novembre 2019 ÉDITORIAL : Le dessous des timbres
Les résultats de notre dernier sondage sont passionnants à analyser. Merci pour vos réponses qui permettront d'améliorer la qualité de votre magazine. Il en ressort que le timbre demeure en France un "objet" éminemment culturel et que son histoire vous passionne. Tous - comme du reste les marques postales - ont en effet des choses nous raconter. Bien entendu dès lors que l'on met de l'argent dans une ou plusieurs collections, l'aspect financier ne peut être occulté. La valeur d'acquisition comme celle de la revente fait partie des questions qu'il est légitime de se poser. En revanche peu de philatélistes dans notre pays, comme du reste en Europe, considèrent le timbre comme un placement. Il en va différemment en Chine ou il semblerait que la guerre commerciale actuelle entre cette dernière et les Etats-Unis ait pour conséquence inattendue de raviver l'attractivité des timbres chinois et de facto leur valeur. C'est en tout cas l'opinion de Richard Lehmann qu'il livre dans le magazine économique américain Forbes.
La philatélie chinoise connait depuis une vingtaine d'années une forte croissance. Nombre de sujets de l'Empire du milieu sont des joueurs et nos chères vignettes appréciées moins pour leur valeur culturelle que monétaire. Symbole de ce marché hautement spéculatif, ce timbre émis en 1980, imprimé à cinq millions d'exemplaires cote neuf 1200 euros chez Yvert. L'élévation de 10% des tarifs douaniers américains sur les produits chinois a conduit Pékin à dévaluer sa devise, le Yuan, dans les mêmes proportions. Une réponse du berger à la bergère qui a impacté favorablement le marché du timbre comme on va le voir. Les timbres en période d'instabilité monétaire et d'inflation sont considérés en Chine comme des biens plus sûrs que les placements en valeurs mobilières ou l'immobilier. Ils présentent aussi l'immense intérêt d'échapper - selon Lehrnann - au contrôle tatillon de l'administration et constituent une richesse transférable à l'étrange, une sorte de "devise clandestine".Il en résulte une élévation de la valeur des timbres, alimentée par une forte demande dans le pays comme à l'étranger. Les "bons timbres", se négocient fort bien sur des sites de ventes aux enchères comme eBay. Les acheteurs américains seraient nombreux ce qui prête à sourire. Finalement la guerre commerciale Etats-Unis - Chine fait des heureux chez les philatélistes des deux pays ! Les Chinois semblent particulièrement satisfaits : l'appréciation de leurs timbres sécurise la valeur des placements nationaux tout comme elle permet de vendre cher les vignettes à l'étranger ces dernières étant- comme on l'a dit - une "monnaie souterraine" échappant aux radars de l'administration.
Produits de placement tout autant que précieux véhicules de propagande politique (comme je l'évoquais dans plusieurs hors-séries), ce n'est pas demain que la Chine cessera d'imprimer des timbres. Une situation qui contraste singulièrement avec l'Islande qui envisage tout bonnement d'arrêter ou limiter ses émissions, faute d'un nombre suffisant de clients.

(Gauthier Toulemonde)
Ségolène Godeluck : "Je suis passée de l'image animée à l'image fixe"
Ségolène Godeluck, entrée à La Poste il y a une vingtaine d'années, est devenue officiellement, le 1er janvier 2019, directrice de la communication de Phil@poste - succédant ainsi à Joëlle Amalfitano -, fonction à laquelle s'est ajoutée en septembre la responsabilité des "relations institutionnelles". Ségolène Godeluck est titulaire d'un magistère de sciences de gestion (Paris-Dauphine), d'un DESS droit et administration de la communication audiovisuelle (Paris-l-Panthéon-Sorbonne) et d'un diplôme universitaire de langue et civilisation orientales (japonais, Inalco). Elle est chargée du pilotage de Paris Philex 2020, le salon du timbre et de l'écrit organisé à Paris du 11 au 14 juin 2020. Très présente sur les réseaux sociaux, elle est chargée de donner de la visibilité au timbre.
73ème Salon philatélique d'Automne
Comme chaque année, les collectionneurs se retrouveront à la porte Champerret, à Paris, pour le Salon d'automne Une nouveauté cette année : le salon ouvrira ses portes durant trois jours au lieu de quatre comme les années précédentes, soit du jeudi 7 au samedi 9 novembre. Parallèlement aux stands de La Poste où l'on pourra se procurer les émissions proposées par Phil@poste, les philatélistes sont attendus sur les stands des artistes et concepteurs de timbres-poste, des négociants et des postes. Le salon fête cette année les 170 ans du premier timbre français, la Cérès 20 centimes noir.
L'Adphile en action
Florence Fraboulet, sa directrice, nous présente les actions présentes et à venir de l'Adphile qui vise à promouvoir le loisir philatélique auprès du plus large public possible et à lui redonner sa place dans la cité.
Une affaire de gommes
La gomme apposée au verso d'un timbre-poste est un élément qui sert d'interface entre le papier qui va recevoir l'impression de la figurine et le support sur lequel il devra etre fixé : c'est donc fait pour coller. Mais il y a besoin de l'apport d'humidité, du moins jusqu'à l'arrivée des autoadhésifs, pour que le système fonctionne... et cela pose parfois des problèmes.
Un motif, une façade, mais deux couleurs : La Place Stanislas de Nancy
Reprendre un motif déjà connu pour une nouvelle émission, surtout pour des timbres d'usage courant, cela n'a rien d'inhabituel dans l'histoire philatélique française. Mais quand le timbre repris est rigoureusement identique à l'original, jusqu'à sa valeur faciale, et que seul son coloris varie, voilà un destin pour le moins peu banal. C'est le sort qu'a connu le 25 francs représentant la place Stanislas de Nancy, paru une première fois en février 1947 et réémis en décembre 1948, dans une autre teinte. Ces deux timbres témoignent des nombreux changements de tarifs de l'après-guerre, dont le rythme est plus élevé que l'émission de timbres adaptés à ces modifications.
Double frappe
Les marques de la poste française sont à usage multiple, et unique sur chaque lettre. Mais il arrive qu'un employé zélé ou simplement distrait répète, sur la même lettre, la marque qu'il venait d'y apposer. Ce n'est pas grave mais pas toujours facile à trouver.
Des carnets pour tous les usages !
Aujourd'hui, les postes du monde entier ont dorénavant presque toutes intégré l'utilité des carnets. C'est, en tous les cas ce qui se passe dans les pays où le trafic postal individuel reste important, malgré la part de plus en plus forte des courriers électroniques ou des réseaux sociaux dans les échanges des particuliers.
Sur les traes d'Hélio Courvoisier S.A.
Vous avez certainement déjà eu en main des timbres de Suisse de la deuxième moitié du vingtième siècle, qu'ils aient été neufs, oblitérés, sur lettre... Avez-vous prêté attention à la mention de l'imprimerie (généralement en bas à droite) ? Si ce n'est pas le cas, c'est le moment. Stop, ne lisez plus, ouvrez l'album. Si vous avez vérifié, vous pouvez continuer de lire, et vous le savez déjà : c'est écrit, là, en lettres capitales, "COURVOISIER".
La photographie selon Valérie Belin
Après Sophie Calle et Annette Messager, le petit musée de poche d'Henri Malraux s'enrichit, en février 2019, de l'oeuvre de la photographe plasticienne, Valérie Belin, Calendula (Marigold). Mais mettre en valeur l'ensemble d'une oeuvre artistique à travers une seule image n'est pas chose facile. Nous vous proposons de découvrir l'univers tout particulier de cette artiste hors du commun ainsi que les coulisses de création de ce timbre-poste, toujours en vente dans les bureaux de poste.
Les îles anglo-normandes de 1940 à 1945
Alors que Jersey est la poste invitée d'honneur au prochain Salon philatélique d'automne, attachons-nous à évoquer quelques-unes de leurs valeurs modernes intéressantes : celles qui ont jalonné la traversée de la dernière guerre tandis qu'elles étaient occupées par les Allemands, faisant d'elles les seuls territoires des îles britanniques à avoir été envahis par la Wehrmacht.
Le millésime 2018 des TAAF
Poursuivant les émissions précédentes, le service philatélique des TAAF a émis en 2018 des figurines variées sur la flore, la faune, les personnalités et les activités marquantes des terres australes (Crozet, Kerguelen, St Paul et Amsterdam), de la Terre Adélie et des Îles Eparses notamment Tromelin. Parmi les neuf bloc-feuillets renfermant 17 timbres, 1 paire, 1 diptyque, 1 triptyque et 13 timbres isolés, on notera deux blocs originaux.
Les cartes de la Frane combattante
La cartophilie du deuxième conflit mondial a fait l'objet d'un double examen dans deux numéros récents de Timbres magazine. L'un en septembre 2019: « Les cartes postales de la « Drôle de Guerre »; le second en octobre : « Les années noires ». Nous abordons aujourd'hui un troisième chapitre : les cartes postales de la France combattante. Une première remarque s'impose. Les documents de cette période sont rares. Comme nous l'avons dit, au déluge de la propagande nazie et collaborationniste sous toutes ses formes, la résistance intérieure ne pouvait opposer que des moyens clandestins comme les tracts et les brochures, ainsi que des journaux au format réduit, adaptés aux circonstances et diffusés avec d'infinies précautions. A l'extérieur, c'est d'abord en Angleterre que la France combattante se fait connaître par des cartes postales montrant dans les rues de Londres les premiers soldats français ralliés au général de Gaulle.
C'était Jean-François Baudot
Bien connu des lecteurs du magazine, ce grand spécialiste des marques postales et des timbres classiques s'est éteint le 21 septembre dernier, à l'aube de sa 78e année. Retour sur l'itinéraire d'un homme atypique, amoureux des arts et des lettres.
Le coup de coeur de la CNEP
Dans cette rubrique, dédiée aux négociants membres de la C.N.E.P., ceux-ci nous présentent les pièces philatéliques hors-normes qu'ils ont la chance de voir passer entre leurs mains. Ce mois-ci, Alain Dreyfus (fondateur de la galerie Dreyfus) présente deux pièces d'exception : les poste aérienne Ile-de-France en blocs de 4 exemplaires sur lettre... avec la variété "surcharge espacée" tenant à normal.
La chronique de Socrate : Les résultats non définitifs de notre sondage
J'avoue que j'étais impatient de connaître les résults du sondage que nous avions lancé dans notre livraison d'octobre dernier. Ce qui m'a tout d'abord fait plaisir, ce sont les nombreuses réponses reçues et il faut vous en remercier. Voici les premières tendances car nous continuons de recevoir du courrier.
On dit souvent que la philatélie est pratiquée par des personnes d'âge mur et je vous le confirme. La moyenne d'âge des lecteurs ayant répondu s'élève à 62 ans. Pour ne rien vous cacher, je pensais qu'elle serait légèrement plus élevée, davantage en phase avec l'âge des collectionneurs fréquentant les salons. La première question que nous vous posions était de savoir quelle période - concernant les timbres de France- nous devrions davantage aborder. Les semi-modernes arrivent nettement en tête avec 50 % des intentions, suivis des modernes (30%) et des classiques (20 %). Des souhaits qui correspondent également à la typologie des collections. Les philatélistes s'intéressant aux Classiques de France sont en effet moins nombreux, constat que l'on peut également faire dans les clubs. Pour autant on peut disposer de nouveautés de France dans ses albums tout en ayant des classiques des colonies. Pas moins de 75 % des sondés collectionnent les colonies françaises. Un chiffre que j'aurais imaginé moins élevé. Autre surprise, les lecteurs souhaitant prioritairement des articles sur les modernes sont à 83% collectionneurs de colonies françaises. L'avantage des colonies. c'est que nous sommes en présence de collections « finies » dont on connait le nombre de timbres ce qui est plus facile à budgéter. Votre préférée est l'Algérie qui parvient sur la plus haute marche du podium avec 22%. J'aurais plutôt misé sur un pays d'Afrique subsaharienne et me suis lourdement trompé comme on le voit. Vous aimez tellement les timbres des colonies que vous êtes 11% à déclarer que vous les collectionnez toutes, sans en mentionner seulement une seule comme le sondage vous le demandait ! Les pays d'Afrique noire arrivent en seconde position ce qui assez logique compte tenu de leur nombre. A noter que la Corne (Obock, Côte française des Somalis etc.) fait jeu égal si j'ose dire avec la Réunion, l'Indochine et le Maroc. On retrouve plus loin - et dans un mouchoir de poche - la Nouvelle-Calédonie, Madagascar, la Guadeloupe et les pays composant le Levant.
La troisième question concernait votre collection préférée dans les DOM-TOM. LesTAAF se détachent nettement avec 27 %.Je savais que ces timbres avaient vos faveurs mais j'ignorais jusqu'à quel point. Viennent ensuite la Polynésie française avec un joli score de 20 %. Nouvelle surprise de ce sondage, Saint-Pierre-et-Miquelon décroche la troisième marche du podium avec 12%. La Nouvelle-Calédonie arrive juste derrière, faisant jeu égal avec la Réunion. Cette dernière suscite un réel intérêt puisqu'on la trouve également bien positionnée dans la rubrique « Colonies ». Selon qu'on utilise Yvert ou Maury, elle est cataloguée différemment. Trois points en-dessous figurent à égalité la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane. Arrive en dernier VVallis-et-Futuna.
C'est l'Allemagne qui est le pays d'Europe le plus collectionné des lecteurs du magazine avec un score de 23 % se détachant nettement du Royaume-Uni ( 13 %). On parle ici du pays qui a vos préférences mais inutile de dire que vous vous intéressez à de nombreux autres pays de l'Atlantique à l'Oural. Nouvelle surprise la Suisse et l'Espagne arrivent juste après avec 10 % pour chacun de ces pays. Viennent ensuite Monaco et la Belgique.
Concernant l'outre-mer, c'est un pays que je connais particulièrement mal qui arrive en tête. Il s'agit des Etats-Unis d'Amérique se démarquant nettement avec 43%. On trouve ensuite le Canada, le Brésil (surprise également), les pays du Commonwealth. Pour l'Asie, le Japon et le Vietnam se détachent nettement.
Ce sont les « préo » qui figurent en tête de la rubrique « Fins de catalogue», loin devant les « Poste Aérienne » mes petits préférés ! 11 y a autant de thématiques que de lecteurs mais en procédant à des regroupements les Transports arrivent en premier suivis des Animaux et enfin des Femmes et Hommes célèbres, le grand Charles se taillant la part du lion !
Concernant les marques postales toutes celles ayant trait aux guerres se placent sur la première marche. Certains d'entre vous ont indiscutablement des pièces remarquables de la Grande Armée. On trouve ensuite dans vos préférences d'articles les marques des colonies françaises et celles des départements.
La dernière question était relative aux cartes postales et les réponses ne manqueront pas d'intéresser notre ami Serge Zeyons. Ce qui vous passionne prioritairement (à 49 %) ce sont celles qui concernent votre village, ville. département ou région. Arrivent après les cartes dédiées aux guerres ou à l'armée de façon plus générale.Viennent ensuite les thématiques Transports. Polaire, Fleurs et Métiers.
Continuez de nous écrire, chers amis afin de confirmer ou infirmer ces premières tendances. De notre coté, nous allons tenir compte dès à présent de vos préférences pour le choix des prochains articles.

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Timbres Magazine
octobre   2019

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Numéro 215 - Octobre 2019 ÉDITORIAL : Donnez votre avis
I y a tout juste trois ans, nous déménagions de la rue du Sentier à Paris pour Bagnolet. C'est un soulagement de voir l'équipe de votre magazine installée et opérationnelle dans les nouveaux locaux à Paris ainsi que ceux de Lille, ces derniers ayant fait l'objet de quelques aménagements. Un gros travail car il s'agissait non seulement de transporter et reclasser notre impressionnante documentation - sans laquelle nous ne pourrions rédiger des articles - mais également d'assurer la migration de l'informatique. Celle-ci a été entièrement revue afin d'utiliser de nouvelles technologies. Comme vous vous en doutez ce ne fut pas forcément simple, le diable se cachant souvent dans les détails. Un changement de bureaux insuffle de l'énergie, l'envie d'entreprendre et de se remettre en question. J'aimerais que Timbres magazine évolue, peut-être la maquette, très certainement le contenu. Vous avez sûrement des attentes, voici l'occasion de nous en faire part. Si vous le souhaitez, répondez à ce court questionnaire afin de nous faire part de vos idées.
(Gauthier Toulemonde)
Le bureau postal militaire de la 2e DB
Dès 1941 après la victoire des Français libres au Levant est créée une poste aux armées dotée de six timbres à date deux cercles. Le dernier, « poste aux armées F.F.L. 6 » est attribué à la colonne volante française (Free French Flying Column) du Commandant Rémy.
Une affaire de papiers
Le papier est le premier élément matériel du timbre-poste. Pour autant, son étude est difficile compte tenu du fait qu'il ne concerne que rarement les problèmes postaux et donc l'administration ne communique pratiquement aucun élément à son sujet. De plus, les fabricants se comptent par dizaines. Nous proposons d'effleurer le sujet avec une construction théorique ordonnée selon les buts recherchés.
Au coeur de la philatélie du Sénégal
Pour prolonger un peu les vacances, partons en voyage au Sénégal, pour un peu de « tourisme philatélique » comme nous aimons le faire de temps à autre...
Lorsqu'un petit Blanc découche, il laisse des isolés
Il aura fallu attendre 70 ans pour que quelques collectionneurs s'intéressent aux types Blanc et publient études et ouvrages. Presque 50 ans après, Gilles Toussaint, passionné par ces petits timbres, fait de même et nous propose quelques « must » extraits de ses deux ouvrages dédiés aux types Blanc.
Aux quatre coins de la France, les séries touristiques de 1960 à 1963
1960 est une année charnière : l'ancien franc fait place au nouveau. Et qui dit nouvelle monnaie dit évidemment nouvelles émissions philatéliques, libellées en francs Pinay. Les tout premiers timbres à être délivrés aux guichets sont des petits formats d'usage courant, qui dormaient déjà dans les cartons : il s'agit de reprises de motifs déjà connus des usagers, modifiés pour s'adapter à la nouvelle monnaie. Les premiers timbres réellement inédits en nouveaux francs prennent la forme d'une série touristique de grand format, émise en grande quantité. D'autres grandes séries touristiques lui emboitent le pas, car les usagers en sont friands, et il y a de quoi: les motifs invitent à l'évasion, en rappelant des monuments et paysages emblématiques de métropole, d'Algérie ou encore d'outre-mer.
Carnet de voyage : Jean-Jacques Mahuteau
Intimement liée à la philatélie, l'histoire moderne de la Nouvelle-Calédonie coïncide avec l'essor de la Poste dans la seconde moitié du XIXe siècle. Le courrier dans la nouvelle colonie est né dans les année 1850 et grâce aux navires des santaliers australiens, les plis vers la métropole transitaient par Sydney ou Hong-Kong.
L'Empire ottoman à son apogée
Cette histoire débute en 1453 avec le siège de Constantinople par les Ottomans et connaît son point le plus flamboyant avec le règne de Soliman le magnifique. De nombreux timbres turcs, mais également hongrois, grecs ou albanais, nous la content...
Il y a cent ans, les timbres-monnaie
1920, en France. La Grande Guerre est encore dans toutes les mémoires. Ses effets sont loin d'avoir disparu. Parmi ceux-ci, une pénurie, celle de la « mitraille ». Un nom dont on pourrait imaginer qu'il faisait référence à quatre années de combats dans les tranchées. En fait il désigne tout autre chose : la petite monnaie, en l'occurrence les pièces de 1, 2, 5 voir 10 et 20 centimes. Au fil des années celles-ci avaient été retirées de la circulation pour être recyclées en douilles de balles et d'obus constituées impérativement de métaux non ferreux : cuivre, laiton...Il fallait donc pallier ce manque de pièces de billon.
Oublis ou bien tentatives de s'approprier une taxe ?
Une lettre, avec ou sans timbres, revêtue de nombreuses marques postales a fière allure et attire notre regard. Mais les marques solitaires ne sont pas sans intérêt, à condition de pouvoir en déterminer la raison. Dans les exemples qui vont suivre il n'existe au recto de la lettre qu'une seule marque postale, alors que deux différentes, au moins, auraient été réglementaires. Les bonnes âmes penseront « oubli », les plus malveillantes « fraude » : A vous de juger.
Cartes postales : Les années noires
L'intérêt que l'on porte à la sombre période de l'Etat francais et de l'occupation de la France par l'armée nazie inclut toutes les images de propagande de cette époque. A des degrés divers, les cartes postales illustrées en font partie. Il importe d'examiner ces pièces de collection avec discernement en tenant compte des circonstances au cours desquelles elles furent fabriquées et diffusées. Quoi qu'il en soit, aucune carte postale ne pouvait échapper à la censure. Aucun courrier ne pouvait circuler sans encourir les risques d'un contrôle.
La chronique de Socrate : faire du bien dans la joie
Ce n'est autre que la devise de la République de Montmartre fondée le 7 mai 1921. Elle a pour membres fondateurs les dessinateurs Adolphe Willette (président jusqu'en 1923 et pilier du Chat noir), Francisque Poulbot, Jean-Louis Forain et Maurice Neumont. Une république qui fait suite à la Commune libre de Montmartre née un an auparavant, laquelle consacrait Jules Depaquit du parti « antigrattecieliste ». Il faut dire qu'il n'avait pas lésiné sur les promesses pour se faire élire avec ses toboggans pour descendre la butte Montmartre et des trottoirs roulants pour aller d'un bistrot à l'autre. Que dire de la réforme du calendrier avec la semaine de dix jours dont quatre de repos sans parler de la suppression des mois de décembre, janvier et février, Depaquit détestant l'hiver Comme nous l'évoquions dans le hors-série IV, la Commune libre de Montmartre a émis une série de quatre valeurs, imprimée en feuilles de 20 en 1923. Y figure « La vache enragée », allusion au célèbre cabaret montmartrois mais aussi au quotidien, tenant lieu de Journal Offficiel. Toujours la même année, les valeurs faciales de nos vignettes sont annulées par des traits de couleurs en diagonale, à la suite probablement de récriminations des autorités. En 1924, la série est modifiée avec de nombreux sous-types. A sa mort en 1926 Jules Depaquit est remplacé par Pierre Labric qui devient le second maire de cette vénérable institution. Ce dernier s'est en outre singularisé en descendant à bicyclette les escaliers de la tour Eiffel et par la création, rue Lepic, de la « course de lenteur » où s'affrontent de vieux tacots. Devenue la Commune libre du vieux Montmartre, elle a la reconnaissance en 1934 du président de la République Albert Lebrun à l'occasion des fêtes des premières vendanges de Montmartre, rue des Saules, avec pour parrain Fernandel et Mistinguett pour marraine. A l'origine de la renaissance des vignes, Poulbot qui, avec son ami architecte Romain Delahalle, s'opposent à un projet immobilier. Ils créent dans l'urgence une aire de jeux pour les enfants de la Butte baptisée « Square de la Liberté ». Y naîtra l'idée d'y planter des vignes. La tradition vinicole de la butte, initiée par les Romains puis développée par les Abbesses de Montmartre, retrouve ainsi ses racines. Cette fête perdure aujourd'hui. La prochaine édition se déroulera du mercredi 9 au dimanche 13 octobre. Je m'y rendrai certainement maintenant que nous sommes montmartrois. Elle demeure populaire (troisième événement parisien par sa fréquentation) et présente l'intérêt de mettre la gastronomie à l'honneur, ce qui n'est pas pour me déplaire.
En me remémorant ces vignettes, je me suis fait la réflexion que votre Socrate n'avait plus rien d'une vache enragée, consacrant nombre de ses chroniques à raconter des histoires. J'ai de bonnes raisons de penser que dans ce quartier inspirant, à l'esprit frondeur, je serai moins sage. A propos de ruminant, on remarquera sur cette carte postale de Montmartre, l'entrée de la vacherie rue du Mont Cenis, à deux pas des bureaux de Timbres magazine.
Faire du bien et collectionner dans la joie, voilà en tout cas une devise que je m'approprie bien volontiers. J'espère encore de longues années accompagner les philatélistes dans leur passion, car rédiger cette chronique reste un plaisir.

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Timbres Magazine
septembre   2019

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Numéro 214 - Septembre 2019 ÉDITORIAL : Important
II y a tout juste trois ans, nous déménagions de la rue du Sentier à Paris pour Bagnolet. Un choix dicté par la nécessité de disposer de locaux plus fonctionnels. La tour que nous occupons à Bagnolet devant être entièrement réhabilitée et vidée de ses occupants, nous allons nous installer dans de nouveaux bureaux sis au 12 rue Lapeyrère à Paris dans le 18ème arrondissement. Nous sommes heureux de retrouver la capitale et un quartier animé, idéalement situé au pied de la butte Montmartre. Le nom de la rue renvoie à Auguste Boué de Lapeyrère, né en 1852 à Castéra-Lectourois dans le Gers. Cet amiral, passé en outre par le Tonkin, fut aussi ministre de la Marine de 1909 à 1911. S'il n'a pas été timbrifié, Lapeyrère figure en revanche sur une vignette et plusieurs cartes postales. J'aurai l'occasion d'y revenir après le déménagement car cet éditorial est rédigé fin juillet, avant les "grandes manoeuvres". Nos bureaux seront opérationnels dès le 27 août, date de retour de vacances de l'équipe du magazine.
Voici nos nouvelles coordonnées, étant précisé que si vous nous avez adressés récemment du courrier à Bagnolet, il sera transféré sur Paris. A noter que l'ensemble de nos adresses mail demeurent inchangées. Bonne rentrée à vous.
Adresse Postale :
12 rue Lapeyrère,75018 PARIS
Accueil (Valérie Detrez) : 07 66 67 01 58
Rédaction (Carole Gerothwohl) : 07 68 08 74 04
Aucun changement pour les abonnements (Sté Com & Com, Tél. 01 40 94 22 22)

(Gauthier Toulemonde)
Les faux modernes
Depuis que le timbre existe, de très nombreux faussaires se sont succédé pour copier, avec plus ou moins de réussite, ces petites vignettes de papier gommé. Ils fabriquent des faux que l'on appelle "faux pour servir" ou encore "faux pour tromper la Poste". Ceci est totalement interdit, il est utile de le rappeler pour ceux et celles qui seraient tentés par l'aventure après la levure de cet article. En se concentrant sur la période moderne entre 1980 et aujourd'hui il existe suffisamment de faux pour constituer une collection! Il est donc possible de faire une très belle étude sur les faux modernes.
Les essais de marques postales
Les cachets, griffes, marques postales et autres estampilles apparaissent sur les précurseurs bien avant l'apparition du timbre-poste. Mais l'arrivée des timbres pour affranchir le courrier va créer un tout nouvel usage pour les marques postales : certaines devront désormais être affectées à l'annulation du timbre proprement dit pour éviter son réemploi. Et pour cela, l'administration postale crée des cachets spécifiques, qui évoluent au fil du temps. Au gré de ces évolutions, la Poste tente plusieurs essais de nouveaux cachets, testés dans certains bureaux, rarement de façon concluante. Ils ont donné naissance à des pièces philatéliques parfois très rares, qui témoignent de tentatives tantôt audacieuses, tantôt originales, toujours peu courantes.
24 août 1944 : Les anarchistes espagnols de Leclerc entrent dans Paris
"L'aventure dans laquelle nous nous lancions était aléatoire, nous le savions, nous avions de bonnes chances d'en sortir morts ou clochards quelque part dans le monde. Elle valait la peine d'être tentée, La liberté pour les nôtres, pour notre pays, le respect de la dignité humaine méritaient de courir ces risques ». Raymond Dronne
Il était une fois le Mandchoukouo
Il y a quelques années, notre ami Socrate avait lancé : "collectionner autrement... ". Pour illustrer ce "slogan", voici quelques pièces originales collectées au gré de ventes sur offres. Jouer la carte de l'originalité est le but de cet article.
Seconde guerre de l'opium : le courrier pour le Corps expéditionnaire français
Alors que la France s'engage dans cette guerre à la fin de l'année 1859, un accord passé avec le Post Office britannique permet de faciliter l'échange des correspondances entre la mère patrie et ses soldats. Ces derniers pourront alors bénéficier, à tarif réduit, de la célérité des paquebots-poste anglais de la P & O.
Lettre pliée ou sous enveloppe
Le philatéliste connaît bien l'expression « timbre détaché a qu'il traduit spontanément par « Timbre-poste détaché de son support »; "Egrené" s'appliquant à un timbre isolé neuf. La définition de "timbre sur lettre" comprend deux mots ambigus : « timbre » et « lettre a qui conduisent à quelques digressions.
Des oubliés marocains
Dans la plupart des pays, l'Administration postale accorde à certains organismes officiels à vocation administrative ou à des institutions internationales un tarif préférentiel pour l'affranchissement de leur courrier. La taxe ainsi acquittée fait l'objet d'émissions de timbres particuliers à coller sur le pli que l'on appelle "Timbres de service". Il en fut ainsi dans le Royaume du Maroc mais aucun catalogue ne signale ces timbres. Il est toujours surprenant de voir des collectionneurs s'intéresser à ce que l'on ne trouve pas dans les catalogues. Certains ont su mettre en lumière cet aspect méconnu de la philatélie marocaine et c'est avec leur aide que nous sommes heureux de pouvoir offrir à nos lecteurs la synthèse de ce que nous connaissons
Avec l'électricité et les routes, Andorre s'ouvre sur le monde.
Nous fêtons le 90e anniversaire de la concession de la FHASA qui est salué par l'émission d'un timbre de la poste française d'Andorre 10. L'occasion de revenir sur la cruciale question de la production d'électricité.
Les émissions de l'occupation italienne du Montenegro
L'histoire du Monténégro est compliquée, comme celle de toute la zone des Balkans. Occupé par l'Empire Ottoman pendant des siècles, le pays parvint à s'en libérer en partie en devenant une principauté autonome, et ne devint un royaume indépendant qu'en 1910. Ce ne fut cependant que pour une très courte durée. En effet, après la guerre, le royaume éphémère s'intégra au tout nouveau royaume de Yougoslavie dès 1918...
L'empereur Charles Quint
Il y a 500 ans, le 28 juin 1519, Charles Quint 1 est élu empereur du Saint-Empire par la Diète de Francfort. Son adversaire malheureux n'est autre que le roi de France François Ier. Charles est à la tête du plus grand empire que l'histoire ait connu. Pour nous conter cette histoire, les timbres européens sont légion.
Les cartes de la drôle de guerre
Les cartes postales diffusées durant la « drôle de guerre » sont nombreuses et variées. Elles sont typiques de cette période singulière. L'expression "drôle de guerre" aurait été inventée en 1919 par Roland Dorgelès, écrivain, journaliste et grand reporter. Elle découlerait d'une erreur de traduction du mot anglais « phoney » signifiant "faux", entendu à Radio-Londres, et pris par erreur pour le terme "funny", c'est-à-dire: « drôle »! Pour les Anglais, il s'agissait donc d'une « fausse guerre » et pour nous d'une « drôle de guerre ». C'est cette dernière interprétation qui a prévalu. Mais les deux termes avaient en vérité le même sens.
Nouvel Yvert France, ce qu'il faut savoir
La rentrée philatélique débute avec la sortie des catalogues France. L'éditeur amiénois a, cette année encore, apporté des innovations. "Notre objectif a été de clarifier et de simplifier la lecture, afin de répondre aux attentes des collectionneurs passionnés, mais également aux néophytes, en offrant le meilleur de la philatélie" a déclaré Benoist Gervais, président des éditions Yvert & Tellier. De nombreuses cotes ont été révisées et de nouvelles variétés cotées. Aperçu en images de quelques-unes des nouveautés du cru 2020.
La chronique de Socrate : De Seborga aux îles Cocos-Keeling
La Rubrique de Socrate "Du rififi à Seborga" m'a intéressée et appris beaucoup de détails historiques sur cette mini-principauté dont j'ignorais tout. Il y a quelques années, une amie faisant du tourisme en Italie m'a ramené un feuillet émis à Seborga en 2014. D'après les données historiques fournies par Socrate, il s'agit donc du successeur de Giorgio Ier : à savoir Marcello Menegatto élu en 2010 sous le nom de Marcello Ier, ce qui est confirmé sur le site officiel de la principauté : www.principautedeseborga.com. Un article paru dans le journal Ouest France raconte que le 14 juin dernier, les frères Mutte, auto-proclamés prince et chancelier de Seborga, ont été mis en examen pour escroquerie, émission de fausse monnaie et de faux documents administratifs par le tribunal de Lisieux (Calvados)! France-Lise Tormo. " Merci chère France-Lise, c'est tout à fait exact. La mise en examen est survenue peu de temps après la rédaction de ma chronique. Les micro-nations regorgent de rebondissements et Seborga en est une belle illustration. Si quelques-unes ont émis ou continuent d'émettre des vignettes, ce sont parfois les timbres de postes on ne peut plus officielles qui évoquent ces rois et princes autoproclamés.
C'est le cas pour les Cocos-Keeling, un archipel composé de 27 îles de l'océan Indien, situé très au sud de Sumatra et à plus de 2500 kilomètres de l'Australie. Elles sont reconnues par le capitaine anglais Keeling en 1609. Le destin de l'archipel bascule lorsque le capitaine John Clunies-Ross accoste brièvement en 1825 pour étudier l'implantation d'un comptoir pour le compte de l'armateur Hare. L'année suivante Ross et Alexander Hare se rendent aux Cocos, ce dernier s'installant avec une centaine d'hommes, principalement des Malais ainsi qu'un véritable harem! John Clunies Ross s'établit quant à lui en 1827 avec sa femme, son fils (un second naîtra quelques années plus tard), du personnel et des marins, écossais comme lui. A l'époque, l'archipel compte une vingtaine d'Européens et plus de 150 Asiatiques et Africains. La rivalité entre Ross et Hare est forte, les relations se détériorent rapidement. Ce dernier s'éloigne sur une île voisine avec ses 70 femmes. Plus porté sur les plaisirs de la chair que sur le travail, Hare fera faillite. Il quitte les Cocos en 1831. Les pratiques brutales des Européens déplaisent aux ouvriers tout comme à Ross, admirateur en autres de Jean-Jacques Rousseau. Il décide de les défendre et se fait proclamer roi le 11 avril 1834. Ross qui n'est pas un plaisantin décide d'administrer ses sujets et en outre interdit l'alcool (qui fait des ravages) ainsi que la nudité. Son entreprise s'avère un succès, il exporte d'importances quantités de noix de coco et du coprah. Il apprend à la population à construire des bâtiments, créé un chantier naval, un cadre administratif solide, etc. John Clunies-Ross après vingt-six ans de règne s'éteint ce qui arrange bien les autorités britanniques qui n'avaient jamais pris officiellement possession de ces îles. Son fils ainé John George qui l'a remplacé doit accepter en 1857 le protectorat imposé par Londres. Les Cocos-Keeling relèveront successivement de Ceylan, des Établissements des Détroits puis de l'Australie à partir de 1955. La famille Ross donnera cinq rois aux Cocos-Keeling dont elle reste l'unique propriétaire jusqu'en 1978, date de leur rachat par l'Australie. Durant 150 ans, elle a exercé ses prérogatives régaliennes et arboré son blason exotique composé de poissons, d'oiseaux de mer et de cocotiers. Cette monarchie insulaire n'émit pas de timbre mais se dota d'une monnaie libellée en roupie locale. On imprima des billets de banque (que l'on retrouve sur ce timbre émis par l'Australie) ainsi que des pièces de monnaie en celluloïd. Un des membres de la cinquième génération des Ross vit toujours dans l'archipel, il tient une modeste épicerie mais se verrait bien roi. Pas certain que la reine Elisabeth II,passée dans l'archipel en 1954,sera d'accord. Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter, chers amis, une belle rentrée philatélique.

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Timbres Magazine
juillet   2019

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Numéro 213 - Juillet-Août 2019 ÉDITORIAL : Timbres photos

(Gauthier Toulemonde)
Fervent défenseur de la taille-douce, ayant activement participé à la création de l'association Art du timbre gravé, je dois également avouer mon admiration pour les photos qui servent de support aux timbres. Pas n'importe lesquelles bien évidemment. S'il est un pays qui se distingue, pour ne pas dire surclasse tous les autres dans ce domaine, c'est bien la Grande-Bretagne. A l'occasion de la commémoration du 75e anniversaire du "D-Day", onze timbres ont été émis : six en trois paires verticales se tenant et cinq dans un bloc particulièrement réussi sur lequel figurent les plages avec l'indication de l'heure de débarquement des troupes. Difficile de ne pas être ému en les regardant, au point que l'on se croit être à la place des soldats, tant les images sont évocatrices du Débarquement. Rappelons que le 6 juin 1944, à l'aube, une armada composée de 4266 navires de transport et de 722 navires de guerre s'approche des côtes normandes. Elle s'étale sur un front de 35 kilomètres transportant plus de 132000 hommes. Baptisée du nom de code "Overlord", il s'agit de l'opération aéronavale la plus importante de l'histoire. Les timbres décrivent avec beaucoup de pédagogie - notamment pour les jeunes générations - quelques grands moments du Jour le plus long, sans omettre le support de l'aviation.
Les photos ayant servi de support aux timbres ont fait l'objet de retouches afin de leur donner davantage de contraste. L'inconvénient lorsqu'on se prête au jeu de la plus belle mise en page, c'est que l'on peut commettre des bévues. C'est le cas du timbre où figure la plage "Sword". Le soldat qui se trouve au premier plan, un dénommé James Leisk (33 ans à l'époque) servant au sein du Royal Engineers, a été retiré. Cela n'a pas échappé à sa fille qui connaissait bien cette photo emblématique du Débarquement. Elle a exprimé - on la comprend fort bien - son immense déception pour ce recadrage qui a malheureusement effacé son père, décédé en 1980. Le Royal Mail a bien entendu fait part de toutes ses excuses à la famille. Le mieux est parfois l'ennemi du bien.
Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter d'excellentes vacances et vous donner rendez-vous le 23 août pour la sortie du magazine daté septembre. D'ici là, portez-vous bien.
Congrès de la FFAP à Montpellier
Durant ces quatre jours où la philatélie a été mise a l'honneur avec une exposition de haut niveau : 180 collections dans les 15 classes de la philatélie. Le jury, composé de 24 membres, a décerné 23 médailles d'Or, 40 médailles de Grand Vermeil, 47 médailles de Vermeil. Le Grand prix de l'exposition est attribué à Louis Fanchini qui reçoit le vase de Sèvres, offert par le Président de la République, pour sa présentation "Fabrication et utilisation postale des Grosses têtes d'Hermès de Grèce (1861-1901)", Philatelie traditionnelle, médaille d'Or, 96 points.
Histoire d'une gare : Sélestat
Plutôt que de s'intéresser à une ligne de chemin de fer, pourquoi ne pas regarder de plus près une gare et son histoire ? Suivre sa construction, ses changements d'affectations, mais aussi souligner l'intérêt souvent politique de la création de nouvelles lignes ferroviaires et leurs évolutions, et bien sûr du réseau de communication associé, incluant la distribution de courrier, sont tout autant de points passionnants. Dès lors s'entremêlent l'aspect économique, le développement régional, le trafic des marchandises et des passagers, ainsi que les intérêts politiques voire militaires. Et quand cette gare est placée en plein cœur de l'Alsace, son histoire se confond avec celle qui s'écrit avec un grand "H". Sélestat, dans la plaine d'Alsace, entre les montagnes des Vosges et le fleuve Rhin, presque à la limite du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, peut tout nous raconter de cette Histoire au travers de sa gare et du courrier y ayant transité.
Les coulisses de la création du document philatélique
Produit vendu par La Poste, le document philatélique officiel, communément appelé "doc phi", accompagne tous les timbres du programme annuel, sauf les timbres taxes et préoblitérés. Il est pour la première fois édité le 19 décembre 1973 à l'initiative du musée postal. Depuis sa création en 1973, tous les graveurs de timbres-poste, sans exception, l'ont illustré au moins une fois durant leurs carrières Cependant, seulement deux parmi eux en on fait leur spécialité : Raymond Coatantiec et Guy Vigoureux. Le premier est également auteur de timbres-poste, le second ne réalise que timbres et illustrations pour ce document.
La Fête des Vignerons : une belle thématique sur le vigne et le vin
L'origine de la Fête des Vignerons de Vevey (Suisse) remonte au XVIIe siècle. Tous les 25 ans environ, une fois par génération, les Veveysans célèbrent une grande fête pour honorer les vignerons, la vigne et le vin, mais aussi les éléments qui permettent de produire du vin: la terre, le soleil, les cépages, le raisin et les vendange.
Le Siam, une collection: méconnue
Embarquement pour le Siam, un pays qui est historiquement le partenaire le plus ancien de la France en Asie du Sud-Est. Nous fêtons cette année le 333e anniversaire de l'arrivée en France de la première ambassade du Royaume du Siam conduite par Kosa Pan en 1686. Ce pays, qui deviendra la Thaïlande, est peu connu des philatélistes français qui collectionnent la voisine Indochine. De grosses valeurs, de nombreux surchargés, des frontières évolutives - dont témoignent les marques postales - le Siam a de quoi séduire.
L'exploration de l'Australie
L'an dernier nous avons évoqué la découverte de l'Australie (cf TM 197) par ses côtes. Abordons à présent la suite de l'histoire, l'exploration de l'intérieur du continent qui s'avère longue et pénible. De nombreux explorateurs et aventuriers perdent la vie dans des expéditions entreprises par curiosité, par souci scientifique, par soif de conquête ou par avidité. Voici une galerie de portraits en timbres essentiellement australiens bien sûr - de ces hommes d'origines très diverses qui se sont relayés dans cette entreprise.
Sur la route des vacances. Les séries touristiques de 1954-55
Même si l'après-guerre voit naître la prospérité, ce que l'on nommera par la suite les Trente Glorieuses, l'heure n'est pour autant pas toujours à la fête. L'hiver 1954 est rude, le logement est encore en crise et le mois de mai est fortement entaché par la défaite de Dien Bien Phû, sans parler de la guerre d'Algérie qui se profile à l'horizon. Dans ce contexte parfois morose, quoi de mieux qu'un peu d'évasion ? C'est ce qu'offrent les timbres d'une première série touristique, suivie par une seconde l'année suivante, en 1955. Les paysages représentés font voyager les Français en de jolis endroits, à la fois en métropole et dans les Antilles, donnant au passage au courrier de l'époque un petit air de vacances.
Zimbabwe, chronique d'une inflation contrôlée
En proie à une crise économique grave depuis la fin du XXe siècle, le Zimbabwe connait une hyperinflation. La poste qui la subit de plein fouet a mis au point une stratégie...
A l'usager mécontent, la poste répond courtoisement
l'orateur qui emploie le mot « nous » s'inclut dans son propos ; avec le « on » il s'en exclut. Aussi, dit-on que les Français sont des râleurs, plus soucieux de leurs droits que de leurs devoirs et qu'ils ont tendance à souvent réclamer. voici quelques exemples et de rares réponses sans, hélas, les réclamations correspondantes.
Les timbres fictifs : quelle(s) histoire(s)
Dans un article récent (cf TM n°211) nous avions choisi, pour rompre avec une lecture conventionnelle, de présenter les cours d'instruction qui font usage de timbres spécifiques sous l'aspect organisationnel. Aujourd'hui nous faisons un autre choix narratif pour comprendre et décrire quelques histoires corrélatives aux timbres fictifs.
Notre-Dame : les cartes postales
Depuis l'incendie tragique du 15 avril dernier les touristes, comme les promeneurs et les curieux sont à la recherche des cartes postales de Notre-Dame de Paris. Les bouquinistes des quais, à proximité de la cathédrale sinistrée, sont à même de leur fournir des vues anciennes et modernes. Les cartes récentes sont disponibles en quantités. Les cartes anciennes le sont nettement moins. L'intérêt de ces images est de s'inscrire depuis plus d'un siècle dans l'histoire de la cathédrale et de son environnement immédiat. Les bouquinistes eux-mêmes y figurent fréquemment.
La chronique de Socrate : Du rififi à Seborga
Je sais que vous êtes nombreux à vivre ou passer vos vacances dans le Sud-Est de la France. Si vous souhaitez faire une petite virée en Italie, je vous recommande de vous rendre à Seborga situé à une quarantaine de minutes de voiture de Menton. Ce charmant bourg des Alpes liguriennes, perché sur une montagne, est une « principauté » qui mérite une visite car de timbres ou plutôt de vignettes, il en est question.
Notre histoire remonte à 954 lorsque le comte de Vintimille cède le fief de Seborga aux moines des îles de Lérins. Ces derniers l'érigent en principauté abbatiale en 1079, un statut qui va durer plusieurs siècles avant que n'émergent des velléités d'indépendance suite à un « vide » juridique. En effet, lorsque Victor-Amédée II de Sardaigne achète en 1729 la principauté de Seborga, l'acte (rédigé à Paris) n'aurait jamais été enregistré, ni par le royaume de Sardaigne, ni par la maison de Savoie.
Après le traité d'Aix-la-Chapelle de 1748, non plus qu'à l'issue du Congrès de Vienne, Seborga ne fut annexée ni à la république de Gênes, ni au royaume de Sardaigne. Elle ne fut pas réunie, en 1861, au royaume d'Italie et conserverait son droit nullius diocesis jusqu'en 1946. Nulle part, il ne serait écrit que le territoire ait été intégré à la République italienne par l'Assemblée constituante de 1946. Des arguments un peu fumeux que mettent en avant de jeunes gens locaux pour déclarer tout bonnement - et de façon folklorique - l'indépendance de Seborga en août 1963.
Comme le rappelle avec humour l'historien Bruno Fuligni dans son ouvrage Royaumes d'aventure publié aux Arènes : « L’État ne couvre que 14 km2 et ne compte qu'un peu plus de trois cents habitants, mais la vente de passeports touristiques augmente considérablement la population seborgaise: le village, qui vivait assez mal de la floriculture, connaît un essor grâce à l'afflux de visiteurs et de curieux. Carbone est plébiscité prinœ de Seborga sous le nom de Giorgio 1er. Le 23 avril 1995, seulement quatre habitants votent contre la constitution qui renforce les pouvoirs du monarque. Entouré de ses ministres et de ses prieurs, celui-ci fait imprimer des ombres et bat monnaie: le luigino. » Sur le plan fiscal, les Seborgais n'ont d'autre choix que de payer leurs impôts en Italie mais, bons princes oserait-on dire, ils le font au titre de « l'aide internationale ». Après la mort de Giorgio Ier, Seborga élit en 2010 1e promoteur immobilier Marcello Menegatto, devenu Marcello Ier.
Il tranche singulièrement avec son prédécesseur, sympathique horticulteur, sans autres prétentions que de faire prospérer le tourisme de cette principauté d'opérette. Marcello quant à lui rêve de faire de Seborga une zone franche, imagine déjà - et en toute modestie - de concurrencer Monaco, envisage des projets immobiliers conséquents. Ça tombe bien, c'est sa profession. Le règne de Marcello, plus souvent à Dubaï qu'auprès de ses sujets, amateur de courses de hors-bord comme de belles femmes (ce qu'on lui reproche), prend une mauvaise tournure avec les visées d'un irréductible Gaulois dénommé Nicolas Mutte de Sabourg. Nicolas fomente en 2016, avec la complicité de son frère Martial, un odieux coup d'État. Ce fils de gendarme qui se fait à présent appeler Nicolas 1er met en avant l'existence d'un de ses aïeux - aide de camp de Napoléon III - lequel aurait émis des droits sur Seborga après la bataille de Solferino. Seule la défaite de Sedan aurait empêché l'empereur d'y répondre favorablement.
Ces arguties juridiques font sourire à Rome qui n'a toujours pas envoyé de chars pour déloger les indépendantistes. Quant à Marcello 1er il a publié en avril dernier un communiqué d'une gravité exceptionnelle dont voici un extrait : "Sans préjudice du caractère irrévocable de ma démission (pour des raisons personnelles et familiales) que j'ai annoncée dans ma lettre du 12 avril dernier, je m'engage à formaliser mon abdication dans les prochains jours (...) j'ai pris les mesures appropriées pour que (...) le gouvernement de la Principauté ne tombe pas entre de mauvaises mains". Depuis plus rien. Est-il toujours souverain ? Chers amis, si vous passez à Seborga. menez l'enquête et ramenez-moi une vignette à l'effigie de Giorgio ler.

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juin   2019

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Numéro 212 - Juin 2019 ÉDITORIAL : En bref
Renouer avec les lettres manuscrites, c'est l'excellente initiative prise par la mairie de Paris le 15 mai dernier. Un événement qui s'est déroulé dans 200 lieux de la capitale dont des ateliers d'écriture, 41 bureaux de poste, 39 bibliothèques municipales mais aussi la Bibliothèque Nationale de France, cinq musées dont le Musée de la vie romantique et la Maison de Balzac ou encore, la Tour Eiffel. Comme le dit très justement Christophe Girard, adjoint à la Maire de Paris pour la culture : "Nous menons une vie trépidante, rythmée par les chaînes d'information en continu. L'objectif est de s’émanciper par l'écriture, prendre le temps de penser à l'autre et s'engager physiquement". Écrire et non se servir du clavier d'un ordinateur est par ailleurs excellent pour le développement intellectuel des enfants et leur apprentissage de la lecture.
Favoriser l'écrit et l'usage du timbre chez les plus jeunes, c'est précisément ce que nous avons fait durant l'année scolaire qui s'achève, en partenariat avec l'Adphile et l’Éducation nationale (Clemi) dans le cadre de la seconde édition du Concours presse junior. De nombreuses classes ont répondu à l'appel en adressant des articles, tous illustrés par des timbres. Les meilleurs figureront dans Timbres magazine junior conçu et mis en page par notre équipe. Il sera remis aux enfants le 13 juin prochain lors d'une cérémonie qui réunira plus de 200 élèves et à laquelle se rendra le président de La Poste, Philippe Wahl.
Les émissions conjointes ou communes continuent de servir de support à la propagande politique. C'est particulièrement flagrant avec la Chine et ses nouvelles "routes de la soie" dont l'objet est de développer des lignes de communication avec l'Afrique mais aussi l'Europe. Si la Chine porte son regard à l'ouest, la Russie de son côté cherche à consolider ses positions à l'est. Les émissions conjointes avec des pays asiatiques comme l'Inde, la Mongolie, le Laos, la Corée du Nord, la Thaïlande et en 2018, Singapour ne sont pas le fruit du hasard. La Russie sera peut-être un jour tentée de valoriser sa "route de la glace" suite au réchauffement climatique. Le passage Nord-Est s'avère en effet le plus court chemin de l'Europe à l'Asie. Cet itinéraire raccourcirait singulièrement le parcours des bateaux : 30 % de distance en moins 40 % de temps de gagné. Une voie maritime qui intéresse la Chine dont 90 % des marchandises sont transportées par voie maritime. De là à réaliser une émission conjointe Russie-Chine dédiée aux régions polaires... il n'y aurait qu'un pas ou plutôt deux timbres à émettre pour ces pays aux tentations "impérialistes".
Deux nouveaux empereurs ont accédé au trône en mai dernier: Rama X en Thaïlande et Naruhito au Japon. Si pour le premier des timbres ont été émis, les collectionneurs du Japon recherchent en revanche les oblitérations. Certaines d'entre elles font référence au calendrier grégorien ce qui ne nous pose pas de problème particulier. En revanche d'autres purement locales se rapportent à l'ère au cours de laquelle le courrier est adressé. Ainsi s'achève l'ère Heisei correspondant au règne d'Akihito. Elle a débuté le 8 janvier 1989 ce que l'on retrouvera sur un Premier Jour avec l'inscription "1.1.8" pour le 1er janvier, l'autre "1" indiquant la première année de cette ère. Il s'agit donc du calendrier impérial. Un collectionneur japonais désireux de disposer d'une oblitération du dernier jour du règne d'Akihito verra sur le cachet l'inscription "31.4.30". Elle signifie 30 avril et 30e année de règne la nouvelle ère (Reiwa) venant de débuter le 1 er mai dernier avec l'accession au trône de son fils Nahurito. Selon Roger Loustaud, le président de l'Amicale philatélique dijonnaise, le "must" est d'obtenir sur un même courrier pour l'étranger, une oblitération se rapportant au calendrier grégorien et une seconde mentionnant le calendrier impérial.
Le 1er mai dernier à Tokyo, c'était donc la fête du travail dans les bureaux de poste mais "à la japonaise". On y trouvait en effet beaucoup de monde pour obtenir le Premier jour de l'ère Reiwa, signifiant "Belle harmonie".
Une belle harmonie et beaucoup de succès, c'est tout le bien que nous souhaitons aux organisateurs du 92e Congrès de la FFAP qui se déroulera à Montpellier du 7 au 10 juin prochain.
Succès confirmé pour notre dernier hors-série L'Atlas de la philatélie dont vous avez apprécié le contenu. Vos réactions particulièrement positives nous encouragent dans la rédaction du second tome. Un grand merci.
Voyages de Lapérouse
Rencontre avec Bernard Jimenez, historien, photographe et philatéliste, vice président de la FFAP et de la FIP.
Notre-Dame de Paris, une histoire philatélique loin d'être achevée
Dans Les voix intérieures, Victor Hugo imaginait un Paris où tous les monuments disparaîtraient à l'exception notable de Notre-Dame et de l'Arc de Triomphe. Nous évoquions celui de la place de l’Étoile dans notre livraison du mois dernier. Abordons à présent Notre-Dame, un édifice cher à l'écrivain et pour lequel il contribua - par la qualité de ses écrits - à faire démarrer les nécessaires travaux de restauration. Depuis l'incendie tragique du 15 avril dernier, on constate un regain d'intérêt du public pour tout ce qui se rapporte à la cathédrale : livres, divers souvenirs et même des jeux vidéo. Quant à la philatélie, voici un tour d'horizon non exhaustif des timbres sur lesquels elle figure. Selon nos sources, il y a de bonnes chances qu'un nouveau timbre soit émis par la France.
"SolarStratos", un défi solaire et des plis historiques
SolarStratos, un appareil solaire biplace, devrait être en 2020 le premier avion solaire avec pilote à atteindre la stratosphère. Un pari fou mené par Raphaël Domjan qui est à l'origine du premier tour du monde de l'histoire à l'énergie solaire avec le catamaran PlanetSolar. Des plis vont être embarqués en juillet prochain lors d'un vol d'essai, ils seront affranchis symboliquement du timbre célébrant le centenaire du premier PA de Suisse.
Les premiers timbres algériens, une émission qui s'est fait désirer
Au coeur de l'actualité ces dernières semaines, l'Algérie a un passé étroitement lié à celui de la France. Loin d’être considérée comme une lointaine colonie, l'Algérie a été l'objet d'une politique d'assimilation. Administrativement, le pays faisait partie intégrante de nos départements. Ce statut a privé longtemps l'Algérie de timbres spécifiques : comme tout autre département métropolitain, le pays recevait les mêmes émissions qu'en France. Il faudra beaucoup de patience et d'opiniâtreté pour que l'Algérie obtienne enfin ses propres timbres.
Les jours complémentaires
Au calendrier romain, dont la durée des années variait de 365 à 378 jours, succède, en l'an 45 av. J.C. le calendrier Julien (Jules César). Suivi a son tour par le calendrier grégorien (Pape Grégoire XIII) qui connaîtra un kyste révolutionnaire de 1792 à 1806.
Les émissions de l'occupation italienne des îles grecques durant la Seconde Guerre mondiale
Nous avons évoqué dans notre précédente parution il y a deux mois les émissions de deux des îles ioniennes, Céphalonie et Ithaque. Mais avant que l'administration italienne d'occupation procède à quelques émissions générales, les îles de Corfou et de Zante eurent également droit à des émissions temporaires faites de timbres grecs surchargés localement.
Autriche, 1908 : L'entier postal du Jubilé de François-Joseph
Vienne, mercredi 2 décembre 1908 : le vieil empereur célèbre ce jour-là le 60e anniversaire de son accession au trône et, dans chacune des 14 directions postales de la partie autrichienne de l'Empire austro-hongrois, l'administration des postes met en service, pour cette seule journée, un cachet commémoratif. Il ne sera frappé que sur les entiers spécifiquement émis pour cette occasion : leur utilisation renvoie tout autant à la philatélie qu'à la ferveur dynastique,
Quand les maharadjahs et autres nawabs émettaient des timbres
Fin de notre périple en Inde et de l'évocation de sa philatélie si singulière. Les États indiens recèlent de grandes raretés mais aussi des valeurs abordables. Quels que soient les timbres qui entrent dans les albums, tous sont les témoins d'une époque révolue. A l'heure de la mondialisation, l'un des intérêts de cette collection est de permettre aux curieux d'entrer dans les particularismes locaux, de s'ouvrir à des horizons nouveaux, d'aborder l'extraordinaire diversité de ce sous-continent où l'art tient une grande place. Bien des maharadjahs étaient des lettrés autant qu'ils se passionnaient pour la musique et certains même pour la philatélie.
Une trace de la présence française en Chine : l'orphelinat de T'ou-Sè-Wè
Parfois, il est des trouvailles "émouvantes" comme cette lettre de l'orphelinat de T'ou-Sè-Wè qui donne un complément d'émotion à la recherche. Suivons la trace d'une mission catholique à Shanghai où a résidé un certain Tchang.
De la poste ferroviaire de l'Hérault
Terminons notre évocation des marques ferroviaires du département de l'Hérault amorcée dans notre précédent numéro avec les bureaux ambulants, les convoyeurs de stations et les convoyeurs de ligne.
Timbres-taxe et lettres taxées
Collectionner les timbres-taxe, c'est bien. Mais les collectionner sur lettres, cartes postales ou imprimés c'est non seulement mieux, c'est également enrichissant, intéressant, passionnant et très captivant.
Les timbres français de quittances
Les quittances administratives ont figuré parmi les premiers documents visés par l'État, comme cibles de ses prélèvements fiscaux. Institué par la loi du 11 février 1791, le timbrage de ces actes fut fixé à 50c en 1862, avant de l'être à 20c en 1863. Lorsqu'apparurent les timbres fiscaux mobiles, ils furent utilisés dans ce but.
CP : Notre pain quotidien
Les premières cartes postales illustrées relatives au pain, élément majeur de l'alimentation des Français durant une longue période, sont apparues chez nous au début du vingtième siècle. Les visiteurs de l'Exposition universelle de 1900 pouvaient découvrir une série de cartes en phototypie montrant différentes catégories de pain en provenance de régions diverses. Dans cette série figuraient des pains de Lille, Lyon, Marseille, Nancy, Nantes, Bordeaux, Toulouse etc. Et même des pains de pays voisins comme la Belgique et l'Angleterre.
La chronique de Socrate : la flotte jaune
Ne voyez dans ce titre aucune forme de malice en rapport avec l'actualité. Ce qui nous intéresse ici remonte à la guerre des Six Jours, laquelle se déroule du lundi 5 au samedi 10 juin 1967. opposant Israël à l'Égypte, la Jordanie, la Syrie et le Liban. Ses origines remontent à mai 1967 lorsque l'Égypte procède à des mouvements de troupes conséquents dans le désert du Sinaï et demande le départ des forces de l'ONU. L’Égypte qui signe une alliance militaire avec la Jordanie impose le blocus du détroit de Tiran qui donne au port israélien d'Eilat l'accès à la mer Rouge. Après de vives tensions et en l'absence d'accord diplomatique, Israël lance une attaque préventive aérienne et terrestre le 5 juin 1967 contre l'Égypte. La Jordanie soutenant Nasser est attaquée tout consume la Syrie sur le plateau du Golan. Après six jours de combats, la Cisjordanie, la péninsule du Sinaï, la bande de Gaza et le plateau du Golan sont sous contrôle israélien.
L’Égypte ferme les deux extrémités du canal, bloquant sur le Grand Lac Amer plusieurs navires. Ils vont y demeurer quelque 3016 jours, le canal ne rouvrant qu'en 1975. Ils sont au total quatorze bateaux appartenant à pas moins de huit nationalités différentes : quatre sont britanniques, deux suédois, deux polonais, deux ouest-allemands. Quant à la Bulgarie, la Tchécoslovaquie, les États-Unis et la France, chacun de ces pays dispose d'un bateau flottant sur les eaux salées du lac. Soumis au vent de sable, les navires vont prendre rapidement des couleurs jaunâtres et c'est ainsi qu'on va les désigner sous le nom de "Flotte jaune". La "croisière" ne s'amuse pas si l'on en juge le témoignage d'un capitaine polonais : "Le premier mois ressemblait à des vacances, le second très dur et le troisième terrible". Que faire lorsqu'on s'ennuie sur des bateaux formant une communauté improbable ? On s'organise. Le cinquième mois naît la « Great Bitter Lake Association », en français « L'Association du Grand Lac Amer ». De l'imagination, nos marins d'eau salée n'en manquent pas. On pratique différents sports : football, ski nautique mais aussi voile après transformation des chaloupes de sauvetage en bateaux de plaisance. C'est ainsi que voit le jour le très chic Yacht club du Lac Amer. Après l'effort, le réconfort : on barbote à la piscine sur le bateau suédois, on passe des soirées barbecue (un peu partout) ou cinéma chez les Bulgares. Quant aux Allemands, ils assurent le service religieux.
Un an plus tard, en 1968, se déroulent les Jeux Olympiques locaux, en clin d'oeil à ceux qui se passent au même moment à Mexico. Au total quatorze disciplines, dont le plongeon et le waterpolo. La France ne figure malheureusement pas sur le podium, il est vrai qu'elle ne dispose que d'un seul navire et se trouve en infériorité numérique. La Pologne remporte haut la main les Jeux, suivie des Allemands et des Britanniques.
S'il est nécessaire d'assurer la maintenance des navires, il est difficile pour les équipages de rester piégés indéfiniment dans de telles conditions. Le personnel qui travaille en moyenne huit heures par jour (réparation, entretien etc.) est autorisé de retourner périodiquement "au pays" et des rotations sont organisées tous les trois à quatre mois. Pour communiquer sur place ou à « l'international », les huit nations présentes organisent un "service postal". Les navires jouent le rôle de bureaux à l'étranger si l'on ose dire. Et c'est ainsi que sont confectionnées à la main des vignettes que nous évoquerons dans le prochain hors-série. Elles portent l'inscription « GBLA » pour « Great Bitter Lake Association », « 14 » en référence au nombre de bateaux et pour certaines, des références monétaires. Comme l'on s'en doute, elles n'ont aucune validité postale et les courriers parvenus aux destinataires en Europe sont affranchis de timbres égyptiens.
Cette histoire hors-norme, qui a duré huit ans, a permis de forger des liens très forts entre des hommes que tout aurait dû opposer, nous étions alors en pleine guerre froide. Comme quoi, la passion de la collection transcende les clivages politiques. Philatélistes de tous les pays, unissez-vous!

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mai   2019

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Numéro 211 - Mai 2019 ÉDITORIAL :
Le premier tome de L'Atlas de la philatélie sera expédié le 6 mai. Il a représenté un immense travail de rédaction et je tiens à remercier tout particulièrement Michel Melot qui y a consacré beaucoup de temps avec le soin et le souci du détail qu'on lui connaît. Pour les seules lettres "A" et "B" nous dépassons les 400 "entrées" ce qui est important et s'explique par le fait que nous sommes allés bien au-delà des seuls timbres émis par les pays actuels ou passés. L'Atlas référence notamment ceux des Etats comme pour l'Allemagne avant l'unification, des gouvernements en exil, des bureaux à l'étranger, des villes, des régions avec en outre les zemstvos de Russie, des préfectures comme au Japon. Toujours dans le but d'être exhaustif, il intègre les non-émis, les faux timbres (et même les imitations de faux !), les multiples surchargés (libération, patriotique, monétaire, oeuvres sociales, ou encore d'occupation pour ne citer que ces exemples) ainsi que les timbres de guerres (qu'elles soient civiles ou non), d'hôtels ou encore de grève. La majorité des émissions évoquées sont listées chez les grands éditeurs de catalogues comme Yvert et Tellier, Spink-Maury, Michel, Stanley Glbbons et Scott ainsi que dans les ouvrages spécialisés, notamment pour les postes locales. Nous avons fait également quelques découvertes avec des émissions dont nous ne soupçonnions même pas l'existence et qui donneront lieu à des articles dans le mensuel. Ne figurent pas en revanche les fiscaux et les colis postaux.
Cet Atlas comporte aussi les timbres de fantaisie et non officiels également appelés vignettes. Nous avons ainsi réactualisé et complété le travail de Georges Chapier dont l'ouvrage de référence datait de 1963 pour sa dernière édition et s'avère introuvable aujourd'hui. C'est, parmi d'autres, l'un des grands intérêts de cet Atlas car nombre de philatélistes se faisaient piéger par ces vignettes qui ressemblent souvent à s'y méprendre à des timbres et qui n'en sont pas. Cet apport passionnera aussi les erinnophiles qui trouveront "leurs" vignettes pour la plupart illustrées. Le hors-série se lit facilement avec de nombreux repères géographiques, historiques et bien entendu philatéliques qui facilitent la compréhension d'aspects parfois d'une grande complexité. L'ouvrage plaira enfin aux nombreux amateurs de la collection "un timbre, un pays". Ils constateront devant le nombre considérable d'émetteurs qu'il y a encore du "travail" avant d'être complet !
Dans ce numéro de mai, vous pourrez lire en page 97 la dernière chronique de notre ami Guy Prugnon. Après une longue et brillante carrière philatélique, il souhaite à plus de 90 ans arrêter la rédaction de "La pièce en question". Toujours bon pied, bon oeil, cet infatigable randonneur (sa seconde passion) ne déserte pas pour autant le timbre en cette année où nous fêtons le 170e anniversaire de l'émission du premier de France. Le 20 c noir est en effet sa collection préférée. Toute l'équipe du magazine le remercie pour sa longue collaboration qui s'est également concrétisée par la publication de trois livres. Comme le disait très justement Jean-François Baudot dans la préface de celui dédié au conditionnement, traitement et taxation de la carte postale : « Ne nous contentons pas du peu que nous savons. Écartons de toutes nos forces le voile qui cache nos insuffisances, nous ne serons pas ainsi taxés de suffisance. Rendons grâce à ceux qui guident nos forces par leurs études patientes, leur modestie dans le cas de Guy Prugnon, car c'est pour notre édification qu'ils oeuvrent.»
Au moment où ce magazine est sur le point d'être bouclé, Notre-Dame de Paris est en feu. J'avais souhaité que nous rendions hommage dans ce numéro à l'Arc de Triomphe - dégradé en décembre dernier - mais jamais nous n'aurions pu imaginer le drame qui vient de se dérouler en ce 15 avril.
Nous reviendrons en juin sur cet édifice majeur qui figure sur de nombreux timbres, comme celui-ci dessiné par Jules Piel et émis en 1947.
40e Salon philatélique de printemps
Avec 7370 visiteurs, la fréquentation du Salon de printemps qui s'est tenu du 14 au 16 mars est en hausse de presque 50% par rapport à 20 17. L'effet 170e anniversaire du premier timbre-poste français, l'émission du bloc ainsi que la grande feuille dans un coffret y sont pour beaucoup. Le hall C le jeudi a même été saturé de lOh30 à 12h. Les collectionneurs comme les exposants semblaient satisfaits de cette 6e biennale philatélique de Paris. La CNEP donne rendez-vous pour le prochain Salon de printemps à Dole dans le jura du 27 au 29 mars 2020.

Henri Guillaumet et la Cordillère des Andes
L'Aéropostale compta parmi ses valeureux pilotes trois héros de légende : Mermoz, Saint Exupéry et Guillaumet. Leur vie fut un roman qui hélas prit fin dans les trois cas de façon tragique. La vie de Guillaumet restera éternellement liée à se exploits dans la Cordillère des Andes.
Les derniers réglages de la taille-douce. L'Arc de Triomphe
Au coeur de l'actualité il y a quelques semaines, l'Arc de Triomphe est sans conteste l'un des monuments les plus emblématiques de notre capitale, voire de notre pays tout entier. Nos timbres l'ont souvent mis à l'honneur, autant si ce n'est plus que la Tour Eiffel d'ailleurs. Parmi ces émissions, la plus marquante est sans doute celle sur laquelle il trône fièrement : le timbre touristique de grand format paru en 1931. Il s'agit du cinquième et dernier né de cette série, initiée en 1929 par le Pont du Card et dont l'idée sommeillait déjà dans les cartons depuis quelques années. Autant dire que la sortie de ce 2 francs s'est fait attendre aux guichets, en lieu et place d'un Merson dont on aspirait au remplacement. Le délai fut plus long que prévu, la faute à de nouvelles avaries techniques liées à l'impression en taille-douce. Mais le jeu en valait bien la chandelle.
De la poste ferroviaire de l'Hérault
Le département de l'Hérault (identifié dans les marques et les cachets à date par le no 33 de 1791 à juin 1875 lorsqu'apparaissent progressivement les cachets type 18 et 25 où le numéro disparaît pour faire place au nom en clair du département) est riche en marques ferroviaires, depuis le premier cachet d'essais en 1854 sur la ligne Montpellier à Cette jusqu'à la suppression définitive des ambulants dans les années 1990. Au total 408 cachets ferroviaires différents concernent le département de l'Hérault (non comptées les lettres de brigades des cachets ambulants).
De belles pièces en Liberté
Les timbres d'usage courant sont depuis toujours un thème de collection très prisé des philatélistes. Leur immense rayon de recherche permet de constituer une monographie variée et passionnante. L'étude d'une Marianne incite à regarder partout: dans les timbres achetés à La Poste, sur le courrier reçu chez soi ou récupéré ailleurs, dans des lots présentés en bourse d'échange ou salons, sur internet et même sur des brocantes! Cette première partie, la moins onéreuse mais la plus longue, constitue la base d'une monographie. Mais comme pour toute collection, il faut des pièces maîtresses. Elles sont aujourd'hui pour la plupart dans les albums de collectionneurs avancés. Lorsqu'elles sortent sur le marché, les prix atteints sont à la hauteur de la rareté. Certaines pièces sont uniques ou connues à quelques exemplaires et généralement spectaculaires.
Les entiers postaux dans les cours d'instruction
Les entiers postaux font partie des multiples supports qui sont mis à la disposition des élèves postiers dans les cours d'instruction. Cela dit leur emploi est un peu particulier car ils ne sont pas destinés aux exercices pratiques comme les timbres-poste par exemple. Il n'en demeure pas moins qu'ils sont intéressants à collectionner car ils représentent un vrai gisement pour les albums des philatélistes. Si la partie classique des ANNULE/SPECIMEN est connue, les produits plus contemporains sont moins bien répertoriés. Nous vous proposons ici d'en dresser l'inventaire pour l'ensemble.
Quand les maharadjahs et autres nawabs émettaient des timbres (Troisième partie)
Poursuite de notre voyage dans cette étonnante Inde des maharadjahs qui séduit en outre les nombreux amateurs de la collection « Un timbre, un pays"
Timbres à date type 22 sur chiffres-taxe
Les facteurs ruraux qui relevaient les boîtes aux lettres, pouvaient y trouver des correspondances, non affranchies, destinées à des villages compris dans leur tournée, mais qu'ils n'avaient pas encore visités. Elles allaient donc être distribuées sans passer par le bureau dont dépendait le fadeur et alors échapper à tout contrôle hiérarchique. Or l'administration subodorait du « coulage » au détriment du Trésor !
L'Ethiopie : De Ménélik à Haïlé Selassié
Nous avons récemment évoqué l'Ethiopie lors du second conflit mondial, momentanément occupée par l'Italie de Mussolini. Revenons quelques décennies en arrière au temps des premiers timbres dont l'histoire nous mène bien loin de l'Afrique de l'Est...
Charlot, l'inoubliable
Il y a cent trente ans, le 16 avril 1889, naissait Charlie Spencer Chaplin au 287 Kennington Road, un quartier populaire de Londres aux tristes habitations semblables aux corons du Nord de la France. Le père du futur Charlot a pour prénom Charlie, comme celui qu'il a délégué à son fils...
Répertoire des Daguin des bureaux français (l'Ain et l'Aisne)
Nous vous proposons dans cette nouvelle rubrique d'établir la nomenclature des marques de Daguin françaises par département dont voici les deux premiers opus.
La chronique de Socrate : L'incroyable histoire du camp de Bando
"On ne peut pas tout savoir", c'est la réflexion que je me suis faite en lisant L'Atlas de la philatélie qui sera enfin disponible début mai. Je comprends à présent pourquoi il a mis tant de temps à voir le jour : la somme d'informations y est considérable. Je me suis précipité sur ce que je ne connaissais pas, avec mon penchant pour l'insolite. C'est ainsi que deux timbres ou vignettes ont immédiatement attiré mon attention, émis à Bando. Un dessin simple sans être pour autant enfantin et une cabane que l'on retrouve sur les deux vignettes. L'inscription en allemand "LagerPost Bando"(Poste du camp de Bando) laisse planer peu de doute sur l'origine de ces derniers. Mais où se trouve donc cette localité ? Peu de collectionneurs le savent, pas davantage ont connaissance de l'existence de ces vignettes à l'exception probablement des spécialistes de la Première Guerre mondiale ainsi que nos amis Alsaciens et Lorrains. Pour comprendre leur origine, il faut remonter à l'histoire de la présence allemande en Chine dans la région de Kiau Tchéou dont la principale ville est Qingdao. Une concession de 99 ans leur est accordée où ils installent leur Marine. Dans ce territoire, les Allemands sont autorisés à exploiter des mines de charbon ainsi que de construire des lignes de chemin de fer. Un statut de territoire à bail qui n'est pas sans rappeler celui de Fort-Bayard pour la France que nous évoquions dans le hors-série II. Durant la Première Guerre mondiale, le Japon est aux côtés des Alliés. Entré dans le conflit le 23 août 1914, conformément au traité d'alliance conclu en 1902 avec le Royaume-Uni, l'archipel part à l'assaut des possessions allemandes dans le Pacifique et en Chine. La présence des Allemands à Kiau Tchéou s'achève en novembre 1914 lorsqu'ils capitulent face à l'armée impériale japonaise. Plus de 4000 Allemands ainsi que des Alsaciens et des Lorrains sont faits prisonniers. 1000 d'entre eux parviennent à Bando au Japon en avril 1917. Comme on va le voir, il s'agit d'un camp militaire aux antipodes de ce que l'on peut imaginer. Il faut dire qu'à l'époque, le Japon ne veut pas être en proie à la critique des Occidentaux et va faire de Bando un modèle en matière de traitement des prisonniers de guerre.
C'est ainsi que les "Doitsu-san" ("Messieurs les Allemands") se sont organisés avec efficacité et discipline en une petite communauté au point de recréer en plein Japon un semblant d'Allemagne. On y élève des animaux, monte des magasins : boucheries, boulangeries, cordonniers, charpentiers, négoce et l'on paye aussi sa bière, son fromage ou sa choucroute avec une monnaie interne au camp. Les prisonniers se voient en effet accorder par les autorités japonaises le droit de créer des billets de banque. Deux timbres sont aussi émis et imprimés localement Certains ont même voyagé comme on peut le voir en illustration avec cette carte postale adressée en 1918. Elle a été mise aux enchères par Gärtner à un prix de départ de 1000 euros. Les prisonniers n'écrivaient pas seulement des courriers destinés à leur pays d'origine mais aussi à des internés d'autres camps. Y avait-il un ou plusieurs philatélistes parmi ces derniers ? On imagine que oui. Quoi qu'il en soit, ces deux valeurs sont pour votre vieux Socrate un témoignage aussi étonnant qu'émouvant de la Première Guerre mondiale.
L'activité débordante des prisonniers, entreprise sous le regard bienveillant des autorités locales, n'exclut pas les loisirs : on joue au football, on pratique la voile sur les deux lacs de l'enceinte. Mieux encore, on y donne des concerts interprétés par les prisonniers. Comme le révèle un article du Monde publié en juillet 2014 sous la plume de Philippe Mesmer et Philippe Pons: « Parmi eux, il y avait aussi des musiciens : Hermann Hansen, sergent-major de la musique des fusiliers marins, arrivé à Bando avec ses cuivres et instruments à vent, et Paul Engels, violoniste professionnel, grand admirateur de Beethoven. Ils donnèrent une centaine de concerts puis s'attaquèrent à la Neuvième, jouée pour la première fois le 1er juin 1918 avec quatre vingts choristes et solistes, tous masculins.., ». Cet événement lointain est à l'origine aujourd'hui du succès de la Neuvième symphonie de Beethoven au Japon. Elle y est même devenue l'un des rituels du Nouvel An ! A la fermeture définitive du camp en 1920, cent soixante-dix prisonniers décidèrent de rester au Japon. C'est ainsi que dans la région, des sociétés, restaurants ou spécialités culinaires portent encore des noms à consonance germanique. Et pour nous philatélistes demeurent de cette incroyable histoire du camp de Bando, des vignettes a nulle autre pareille.

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avril   2019

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Numéro 210 - Avril 2019 ÉDITORIAL : Patience...
Le hors-série V est entièrement rédigé et en bonne passe d'être définitivement maquetté au moment où ces lignes sont écrites. Il sortira donc prochainement, même si je ne peux vous donner une date précise. Ceux qui ont travaillé sur ce magazine, vous le diront : ce ne fut pas une sinécure! Sont venus en effet se rajouter aux pays un nombre considérable de timbres de ville, de région, de vignettes dont je ne soupçonnais même pas l'existence! En voici quelques exemples :
Bejuma. Cette petite localité vénézuélienne située dans l'état de Carabobo ouvre une poste locale en 1854. Elle assure l'acheminement du courrier de Bejuma à Valencia où ce dernier peut emprunter le chemin de fer jusqu'à Porto Cabello. Le directeur de la poste de Bejuma décide de sa propre autorité l'émission de deux timbres que l'on peut rencontrer sur des lettres de 1854... soit bien avant l'émission du premier timbre fédéral en 1859!
Baldwin's Railroad Post. L'histoire se déroule au Canada au printemps 1865. Deux marchands de timbres réalisent une émission de fantaisie en utilisant le nom d'un véritable opérateur ferroviaire, Baldwin, actif en Amérique du Nord et en Europe. Une série de sept timbres illustrés d'une locomotive et libellés en penny est mise sur le marché ; les timbres sont censés émaner d'une poste locale du Nouveau-Brunswick. Dénoncés par Baldwin lui-même, ils sont retirés de la vente mais revendus plus tard à un dénommé Samuel Taylor. Dans l'intervalle, ces faux timbres feront même l'objet de falsifications, ce qui est un comble.
Bancroft's City Express. On y retrouve une fois encore notre Taylor, toujours au Canada. En 1865, J.A. Nutter, négociant en timbres à Montréal décide de créer des timbres pour une entreprise de messagerie existante, la Bancroft's City Express. Malheureusement pour ce dernier, le propriétaire refuse l'offre. Taylor décide de fabriquer des faux timbres Nutter et en écoule au gré de la demande. Aujourd'hui les "vrais" Nutter sont d'authentiques raretés, pas mal quand on sait que, bien que non utilisés, ils furent copiés.
Baranquilla. Au XIXe siècle, ce port de Colombie est l'un des plus importants d'amérique du Sud. En 1882, un dénommé Mora profitant du fait que localement le service du courrier n'est pas un monopole de la Confédération, crée une officine pour collecter le courrier local et l'acheminer en plusieurs points. Il fait imprimer à Paris deux timbres de 5 centavos illustrés de son logo qu'il utilise pour son service. En 1927-28 apparaissent deux timbres de couleur rouge de 1/2 centavo aux noms du Comité de défense de Barranquilla et du Comité public d'embellissement. On les rencontre sur du courrier apposés à côté de l'affranchissement normal. Il s'agit de timbres de bienfaisance emis localement afin de recueillir des fonds pour la réalisation de projets communaux.
Au-delà de ces émissions anecdotiques dont les timbres demeurent des énigmes pour nombre d'entre nous, sont évoqués des pays à la philatélie complexe à l'instar de l'Afrique coloniale, l'Allemagne, l'Australie et l'Autriche-Hongrie. Le hors-série que vous aurez bientôt entre les mains couvrira les lettres A et B particulièrement riches, s'expliquant notamment par l'abondance des vignettes de la guerre d'Espagne .La maquette est plaisante comportant des cartes, photos et une iconographie exceptionnelle pour les timbres et vignettes. A total, nous devrions sortir cinq Atlas de la philatélie. Trois seront publiés dès cette année et deux dans le courant de l'année prochaine. Notre objectif est de vous le proposer le plus vite possible à la fois pour satisfaire votre impatience et pour nous, afin de nous sentir libérés de cette lourde charge de travail. Lorsque nous serons parvenus à "Zurich" et ses émissions cantonales, nous arborerons un sourire resplendissant !
Gauthier Toulemonde
Le monde magique de Thierry Mordant
L'image du timbre-poste, cette petite estampe qui permet à nos messages de voyager, nous transporte aussi dans un univers propre à celui qui l'a créé. Cet univers est celui du peintre, dessinateur qui signe son oeuvre pour la voir ensuite diffusée à des millions d'exemplaires dans le monde entier. Mais souvent, la petite estampe fiduciaire n'est qu'un chapitre dans la carrière artistique de ces créateurs auxquels Timbres magazine rend régulièrement hommage. Ce petit musée de poche n'est en effet, qu'un reflet de ce que ces artistes savent faire en grand et sur de multiples supports. C'est le cas de Thierry Mordant dont la créativité débordante nous fait voyager dans un univers magique qui lui est bien propre. Peu importe le format, peu importe le support, le lien se fait spontanément à travers la facture, les thèmes, les méthodes de travail, les outils employés, les couleurs...
Le 6e centenaire du Conseil de la Terre
Le Conseil de la Terre, créé en 1419, est l'ancêtre du Conseil Général, actuel Parlement d'Andorre. Il a fait l'acquisition de la Maison des Vallées en 1702 où il siège désormais. Ses membres, les conseillers généraux, et ses présidents, les syndics généraux, font partie de l'image d’Épinal andorrane. Le Conseil Général a émis en 1936 des billets de nécessité et en 1939 des timbres fiscaux pour l'hôtellerie.
Quelques pièces philatéliques remarquables du Languedoc-Roussillon
Du 7 au 10 juin 2019, Montpellier sera la capitale française de la philatélie. Sous l'égide de la FFAP, le Groupement Philatélique Régional Languedoc-Roussillon et l'Association Philatélique Montpelliéraine organisent PHILA-France 2019. Depuis les origines de la Poste au XVlIIe siècle, cette région a vu se développer une histoire postale riche permettant de présenter ici quelque pièces remarquables issues des différents départements couverts par le Groupement. Ceci est une invitation pour venir admirer les collections en compétition et profiter de notre belle région qui présente bien des atouts.
1919 : La première poste aérienne en Suisse
Il y a cent ans, c'était le 30 avril 1919, la première ligne régulière de transport de courrier postal par avion était inaugurée en Suisse. C'est par l'émission d'un timbre-poste le 7 mars 2019 que la Poste suisse commémore les 100 ans de cette première poste aérienne acheminant des lettres de Zurich à Berne et à Lausanne. Un événement historique que tous les aérophilatélistes suisses célébreront les 27 et 28 avril 2019, lors des Journées de l'aérophilatélie à Dübendorf (Zurich).
La Pologne entre les deux guerres
La Pologne recouvre son unité et son indépendance au sortir de la première guerre mondiale. Elle sera le premier pays envahi par les armées d'Hitler en 1939. Les timbres nous accompagnent dans l'évocation de l'entre-deux-guerres

Quand l'ITVF voulait vendre ses carnets aux USA
L'imprimerie des timbres-poste et des valeurs fiduciaires (I.T.V.F.), rebaptisée Phil@poste Boulazac depuis 2006, réalise les timbres de France métropolitaine et des territoires d'outre-mer exerçant leur autonomie philatélique. Elle livre également des clients de services postaux étrangers qui sont séduits par la qualité de travail de cette imprimerie de pointe très performante. Si les marchés sont parfois obtenus de gré à gré, ils peuvent aussi nécessiter de répondre à des appels d'affres. En voici un exemple.
Les émissions de l'occupation italienne en Grèce : Céphalonie et Ithaque
Durant la Seconde Guerre mondiale la zone italienne a comporté l'essentiel de la Grèce continentale et les des Ioniennes. Des émissions particulières ont témoigné de l'occupation italienne
De France vers la Savoie
Nos grands-parents, pour certains lecteurs leurs arrière-grands-parents, nous encourageaient à collectionner les timbres qui étaient censés nous apprendre l'histoire et la géographie. S'ils avaient connu la marcophilie ils nous l'auraient aussi conseillée pour son rapprochement avec l'histoire. Et de toute façon, pour les émotions que nous procurent ces papiers jaunis, à la lecture parfois difficile, à l'encre à demi effacée et au parfum que les amateurs hument avec délice, cela vaut le détour.
Les 130 ans de la Tour Eiffel
"Dimanche dernier 31 mars, comme je descendais les marches de la Tour Eiffel après la cérémonie de la pose du drapeau sur le faîte extrême du campanile, j'avais plaisir à entendre un des membres les plus distingués de l'Académie des Sciences s'écrier que ce monument de fer était assurément la production la plus étonnante de notre siècle. Il est pour notre peuple, nous disait-il ce que la grande pyramide qui traduit les efforts de tout un peuple a été pour le monde ancien, toutes les ressources de l'art contemporain ont dû concourir à son exécution."
Sous l'oeil de l'expert
Chaque mois, cette rubrique pousse pour vous les portes de la maison Calves et lève un coin du voile sur le métier d'expert en timbres-poste de collection. Ce mois-ci, interview de l'expert Alain Jacquart, au sujet d'une pièce exceptionnelle qu'il vient d'authentifier : une lettre expédiée par le ballon monté Le Victor-Hugo... et écrite par Victor Hugo en personne

La frappe "SPECIMEN" sur les classiques de Saint-Pierre-et-Miquelon
Certains classiques de Saint-Pierre-et-Miquelon sont des timbres recherchés, ce n'est un secret pour personne. Lorsque ces timbres surchargés "ST-PIRERE M-on" sont revêtus d'une autres surcharge, nous avons par conséquent des pièces hors du commun et rares.
Du Carré Marigny à La Baule, itinéraire d'un amoureux de la lettre
Olivier Bernadet, 52 ans, 4 enfants a débuté la philatélie aux "pieds humides", au carré Marigny, à l'âge de 14 ans. Il habitait la province et venait régulièrement en séjour à Paris chez sa grand-mère. Un après-midi, la promenade sur les Champs-Élysées se prolongea jusqu'au marché aux timbres, une véritable découverte. De nombreux marchands, collectionneurs ou simples curieux venaient ici vendre ou chiner tout ce qui tournait autour de la philatélie. Il avait été sage et obtenu en cadeau un petit lot de timbres. Lot vite trié et classé le soir même. Voilà comment le virus a pris!
La chronique de Socrate : Une belle histoire de lettre
Dans l'excellent livre de Jean Pierre Guéno Paroles de facteurs dont il est question en page 8, j'ai particulièrement apprécié cette histoire de lettre parvenant à bon port :
"Au cours de ma carrière de facteur, je n'ai jamais pu accepter qu'une lettre n'arrive pas à son destinataire. Bien sûr, il est possible de transformer une lettre mal adressée en PND, pli non distribué, et de l'envoyer, à Liboume où officient mes collègues, les Bons Samaritains les champions de l'adresse qui allient des qualités de bon sens et de détective et qui arrivent à adresser à bon port nombre de lettres et de colis en errance. Mais je n'aimais déjà pas le bon vieux NPAI, "n'habite pas à l'adresse indiquée". Je n'ai pas apprécié non plus le PND, le « pli non distribuable » qui lui a succédé et qui s'est transformé en REFLEX, « Restitution de l'information à l'expéditeur » La technocratie excelle dans l'art de fourbir des « éléments de langage » qui édulcorent et positivent les catastrophes. Une lettre en errance, c'est un message suspendu, un geste inachevé. C'est un peu le temps qui s'arrête. Je dois avoir, un côté hypomaniaque. je ne supporte pas d'arriver en retard pas plus que je ne supporte les actes inachevés. Alors, j'a personnellement donné un autre code à ce genre de messages en instance les PI. les "points d'interrogation". Chaque lettre mal adressée, je la tatoue immédiatement d'un point d'interrogation tracé sur l'enveloppe au crayon à papier, et qui attend la caresse salvatrice de la gomme dès que je serai arrivé à retrouver la bonne adresse, pour que la vie, interrompue par maladresse, par étourderie ou par erreur, reprenne son cours. On a du mal à retracer l'origine du point d'interrogation. Il reste lui-même une énigme. il est tordu ce signe de ponctuation. Il n'a pas le dos droit du point d'exclamation que l'on appelait autrefois le point d'admiration. Il porte son fardeau de mystère sa bosse de perplexité. Il est voûté sous le poids de toutes les questions sans réponse. Il véhicule de la méfiance. Certains y voient l'ombre de la croix. Le symbole de Jésus On s'interroge sur le point qui sous-tend sa boucle : représentation de notre planète ? Je les aime les points d'interrogation. Sans doute parce qu'ils ne font jamais par principe partie du langage de l'adresse. Ils sont l'expression du doute. La remise en cause des fausses certitudes. L'inverse du point final. Les cousins du point-virgule. Ils sont à l'image de chacun de mes clients. Chacun d'entre eux porte sa part de mystère. Il m'arrive de les considérer comme ce qu'ils sont : les acteurs de la comédie humaine. Je leur imagine un destin, des origines, une trajectoire. Ils prennent une autre vie dans mon imagination. Chacun d'entre eux devient un personnage de roman La boucle ouverte du point d'interrogation c'est la preuve du fait que tout est possible. Ouvert ; imprévisible. Il est à l'image des méandres des courbes de la vie. En réalité ce sont peut-être ces points d'interrogation qui donnent un sens à ma vie. Le gardien de la paix qui règle les embouteillages peut-il s'en plaindre. À quoi servirait-il s'il ne luttait pas contre le chaos au quotidien ? Il en va sans doute de même pour moi. Mon métier serait peut-être monotone et routinier si rien ne dysfonctionnait. Ces adresses mal formulées elles sont un peu le piment de mon méfier. Elles interdisent la somnolence et la passivité. Je suis à ma manière un ravaudeur. Je reconnecte les fis rompus les sources des rivières à leur embouchure. J'ai toujours en mémoire la merveilleuse adresse rédigée sur une enveloppe par une admiratrice d'Antoine de Saint-Exupéry :
Monsieur Antoine de Saint-Exupéry Auteur de « Courrier Sud » et de « Vol de Nuit » (NRF) Pilote Civil
Quelque part sur une ligne française de Navigation Aérienne entre la France et l'Amérique du Sud
La lettre est arrivée à bon port à Casablanca ! Elle est partie de Paris Gare Saint-Lazare le 9 septembre 1931. Elle est rédigée d'une belle écriture de femme. Elle porte l'étiquette « Par avion » et sept timbres à cinquante centimes rouges émis à l'occasion de l'Exposition coloniale internationale de Paris de 1931. Tout a été minutieusement prémédité dans cet envoi Seule l'adresse relevait plus de la langue poétique des oiseaux que de la rigueur topographique. Mais il y avait déjà sans doute un petit prince, un facteur bienveillant capable de dessiner non pas un mouton mais un pigeon voyageur et qui veillait sur les adresses en faisant tout son possible pour que poésie puisse rimer avec géographie et pour que les lettres destinées au facteur du ciel qu'était Antoine de Saint-Exupéry ne soient pas seulement destinées aux nuages."
Si vous aussi vous disposez d histoires insolites de lettres n'hésitez pas a me les adresser. Je me ferai un plaisir de les publier dans le magazine.

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Timbres Magazine
mars   2019

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Numéro 209 - Mars 2019 ÉDITORIAL : Pensons aux bénévoles
Les 9 et 10 mars prochains se déroulera la Fête du timbre. Il y a 130 ans, la Rhénanie organisait sa première journée des philatélistes en éditant une carte postale pour l'occasion. En 1943, l'Allemagne réalise sa première journée des philatélistes. C'est alors que germe l'idée d'étendre le concept à l'international. Le projet est soumis à la FIP (Fédération internationale de Philatélie) qui tarde à y donner suite. L'Autriche prend les devants qui, sans attendre la réponse de la FIP, entreprend sa Journée du timbre le 1er décembre 1935. L'Allemagne emboîte le pas et organise la sienne le 7 janvier 1936. En cette même année, la FIP entérine la création d'une Journée du timbre.
En France, la première se déroule en 1937 et dès l'année suivante une oblitération spécifique est créée pour l'événement. En 1944, un timbre est émis pour l'occasion, représentant le blason Renouard de Villayer, créateur de la Petite Poste en 1653. C'est le début d'une tradition qui perdure jusqu'à nos jours. La Journée du timbre, rebaptisée Fête du timbre, est organisée par la Fédération Française des Associations Philatéliques, en partenariat avec Phil@poste et l'Adphile. Comme vous pourrez le voir en pages 20 à 23, elle se déroule dans toute la France, une petite centaine de villes y participant.
C'est une excellente idée d'avoir retenu pour 2019 le thème de l'élégance automobile qui offre l'occasion à certaines villes de prendre des initiatives originales. Ainsi Albi a choisi d'être présente au Séquestre sur un circuit automobile, à Paris un concessionnaire Citroën dans le XVe arrondissement s'est prêté au jeu, tandis que dans d'autres localités, participeront à notre Fête des clubs de voitures anciennes. Ce sera le cas à Lisieux, à Reims (avec le salon Rétromobile) ou encore dans le Haut-Rhin et le Territoire de Belfort où des souvenirs seront transportés à bord de voitures de collection.
A noter qu'Alain Bouldouyre - l'auteur des souvenirs de la FFAP - sera présent à Paris (Concession Citroën) le samedi et à Epernay le lendemain.
On doit cette belle initiative à l'Adphile qui multiplie les actions en direction du grand public. Je représentais cette association en février au Festival de la BD à Angoulême, tout comme je serai présent prochainement dans plusieurs établissements scolaires avec sa directrice - Florence Fraboulet - dans le cadre du Concours Presse Junior.
Si l'un des objectifs de la Fête du timbre est plus que jamais d'aller en direction des non-philatélistes, il est aussi important que les collectionneurs de timbres y participent lorsqu'ils le peuvent. 20000 visiteurs sont attendus les 9 et 10 mars, un chiffre que l'on aimerait bien voir dépassé. Outre les souvenirs, timbres et oblitérations qu'ils peuvent obtenir, c'est l'occasion de rencontrer d'autres philatélistes, de vivre un moment festif car il n'est pas interdit de partager ensuite un bon repas avec des amis. Que l'on collectionne ou non les nouveautés, se rendre à la Fête du timbre, c'est un acte militant, c'est encourager les bénévoles de la FFAP qui l'organisent avec leur président Claude Désarménien. Un gros travail, parfois ingrat mais toujours fait avec enthousiasme et qui mérite toute notre reconnaissance.
Bonne lecture et n'oubliez pas l'autre grand rendez-vous de mars : le Salon philatélique de Printemps à Paris du 14 au 16.
Salon philatélique de Printemps. 6ème biennale philatélique de Paris
Espace Champerret, Hall C, du jeudi 14 au samedi 16 mars. Entrée gratuite de 10h à 18h, sauf le samedi jusqu'à 1 7h.
Quand l'atelier du timbre se modernise : Le Port de La Rochelle
Les années 1920 voient apparaître l'impression en taille-douce aux dépens de la typographie, dont le rendu est souvent jugé trop fade sur nos timbres. La série emblématique de ces débuts de la taille-douce dans notre philatélie est sans doute celle des monochromes touristiques de grand format, lancée en mai 1929 par le célèbre Pont du Gard. Un deuxième timbre rejoint l'aqueduc romain aux guichets quelques mois plus tard, en juillet 1929. Il s'agit du Port de la Rochelle. Lui aussi imprimé en taille-douce, il initie toutefois une grande innovation technologique. Il s'agit en effet du premier timbre imprimé ainsi sur rotative, en lieu et place de l'impression à plat. Cette avancée technique va engendrer plusieurs essais de teintes et des évolutions de matériel d'impression, donnant naissance à plusieurs types et variétés. Certaines de ces pièces sont rares et prisées des collectionneurs, conférant au Port de la Rochelle une place de choix parmi les timbres d'exception de la période semi-moderne.
Quand le 25 centimes Sage s'embarque... pour le Japon
L'étude d'un petit ensemble de lettres adressées dans les années 1890, au même destinataire résidant à Tokyo nous permettra, ce mois-ci, de présenter les voies d'acheminement maritime de l'Europe vers le Pays du Soleil Levant. Malgré la monotonie apparente des affranchissements, la grande diversité des routes suivies témoigne de l'efficacité des services postaux de l'époque.
Le premier timbre français passe du noir au bleu
Les catalogues considèrent les timbres d'une même effigie comme formant une série. C'est pourquoi le timbre répertorié sous le No 1 n'est pas le premier à être mis en service. Le premier timbre francais paru le 1 er janvier 1849 est le 20c Cérès de couleur noire. Cette couleur avait été choisie dès 1848 pour sa facilité à être imprimée. Mais on avait oublié que l'oblitération, également noire, poserait problème: il était difficile de savoir si un timbre décollé avait déjà été oblitéré, d'autant que le travail des agents se faisait souvent dans des salles peu ou mal éclairées. Ainsi, quelques mois après l'entrée en service il fallait donc se rendre à l'évidence que cela posait problème et envisager un changement de couleur. Ainsi, c'est le bleu, jugé lui aussi facile à imprimer, qui fut retenu pour le timbre le plus largement diffusé au tarif de la lettre simple circulant de bureau à bureau.
Quelques trottoirs de timbres
Pour la Poste seul le timbre compte : qu'il soit neuf ou participant à l'affranchissement d'un envoi. Peu lui chaut la variété d'impression ou de teinte (sauf pour le vermillon!). Le collectionneur fait de même mais, pour varier ses centres d'intérêt, porte également son regard appuyé sur les marges que les timbres présentent parfois. De ces zones de papier blanc, initialement non imprimées, hâtivement qualifiées de « bord de feuille » les collectionneurs sont très friands.
Quand les maharadjahs et autres nawabs émettaient des timbres
Poursuite de notre périple en Inde, au temps où les maharadjahs émettaient des timbres. Une belle opportunité de découvrir cet immense pays à l'histoire philatélique complexe.
Le Chili avant le Chili
Contrairement au Mexique et au Pérou, le Chili n'est pas très attractif pour les Espagnols: la colonisation y a suivi son propre rythme, d'autant qu'elle s'est heurtée à une résistance farouche de la part des autochtones. Les timbres chiliens et espagnols nous accompagnent tout au long de l'histoire du Chili avant son indépendance.
La taxation des réfugiés
Les timbres pour réfugiés et apatrides furent créés à la suite d'un « arrangement » du 12 mai 1926, conclu dans le cadre de la Société des Nations, par divers pays dont la France, en vue de doter de certificats d'identité les divers réfugiés qui en étaient dépourvus.
Le familistère de Guise
Les ouvrages, les études, les textes divers consacrés à André Godin et à son œuvre sont nombreux. Nous en avons signalé certains dans notre précédent numéro. L'un d'eux mérite une attention particulière: le 20e volume de la série « Voyage en France » d'Ardouin-Dumazet paru en 1905. Un chapitre de cet ouvrage a trait au département de l'Aisne dans lequel figurent la ville de Guise et son Familistère. Les descriptions, les informations qu'on y découvre se trouvent particulièrement bien accordées aux cartes postales de l'usine Godin et de son institution. Les premières datent du tout début du vingtième siècle.
Le naufrage du Sahel : addendum et corrections
Dans notre numéro de février, Alain Jacquart (expert au sein de la maison Calves) nous présentait deux pièces exceptionnelles : les seules lettres connues à ce jour témoignant du naufrage du navire Le Sahel survenu le 22 août 1863. Suite à cet article, de nombreuses informations nous ont été transmises par Henri Jonca, auteur du livre "22 août 1863, naufrage du Sahel à Cerbère" (édition à compte d'auteur, 2017). Nous vous communiquons ci-dessous les plus importantes... et les plus savoureuses.
Le coup de coeur de la CNEP
Dans cette rubrique dédiée aux négociants membres de la C.N.E.P., ceux-ci nous présentent les pièces philatéliques hors-norme qu'ils ont la chance de voir passer entre leurs mains. Ce mois-ci, Elysabeth Berck (de la maison du même nom) présente une pièce rare : une épreuve du poste aérienne no 15 (le célèbre "burelé") avec valeur faciale à 100 francs.
La chronique de Socrate : Le charme des vieilles boutiques
S'il y a un domaine où j'apprécie l'ancien, c'est bien dans certaines boutiques obscures de marchands de timbres. Le temps semble s'être arrêté et la décoration surannée ne manque de rappeler aux visiteurs le souvenir des anciens, qui, avant eux, ont franchi la même porte en quête alors de nouveautés de Zanzibar ou du Levant. En France, quelques-unes méritent le détour- mais je ne citerai pas de noms. De belles façades du XIX e quand elles ne sont pas antérieures, certaines situées dans des passages couverts fleurant bon le Paris d'autrefois. C'est toujours un plaisir de déambuler dans des lieux de mémoire. Quelques boutiques disposent de belles boiseries, de pièces « cosy » tandis que d'autres offrent un intérieur franchement défraîchi mais cela ne me dérange pas. De vieux sièges au tissu usé, parfois inexistant, des bureaux en bois des années 1950 ne rebutent pas tous les philatélistes, à commencer par votre serviteur. Acheter des timbres anciens dans un magasin ancien me semble on ne peut plus naturel dès lors qu'ils sont à la hauteur de nos attentes. Qu'importe le fouillis - parfois savamment organisé - il laisse le sentiment aux acheteurs qu'à l'intérieur de chaque antique classeur se cache un trésor, qui - le cas échéant - aura été oublié par le propriétaire. Secrètement, même si ce n'est guère moral, nous rêvons de la bonne affaire, de l'ignorance du vendeur sur ce qu'il a entre les mains. Depuis que je fréquente les marchands, certaines boutiques n'ont pas changé d'un iota mais force est de constater que la ou les personnes qui vous accueillent ont pris quelques années! Nous en sommes tous réduits à l'outrage du temps qui passe, à la différence de nos timbres pour qui la vieillesse demeure un gage de bonne santé et de valeur. Les ingrats, ils ne font rien pour nous rajeunir alors que nous, nous prenons soin d'eux et sommes en permanence à leur chevet.
Il n'est pas rare qu'après avoir effectué quelques emplettes, je me rende dans des bistrots qui ne payent pas de mine mais dont les menus du jour sont aussi abordables que délicieux. Arrosé d'un bon verre de vin, apporté par une patronne au tutoiement facile, je me dis que nous vivons dans un pays magnifique et que nos timbres sont passionnants à collectionner. Ajouter à cela la présence d'un ami philatéliste et vous avez l'assurance de passer une excellente journée, loin de cette modernité qui parfois agresse. On refait le monde, celui des timbres, on évoque leurs parcours dans les grandes ventes sur offres. A chaque fois qu'ils sont remis sur le marché, c'est pour eux une renaissance, les timbres sont éternels. En parlant d'eux, nous agitons ainsi nos neurones qui ne demandent qu'à faire de l'exercice malgré nos âges mûrs, en nous remémorant telle ou telle variété. La mémoire ancienne est souvent plus franche que celle des événements récents. Nous évoquons le souvenir des grands anciens, experts, collectionneurs qui ont marqué nos les marchands de timbres sont fonctionnaires ou chauffeurs de taxi la journée et philatélistes la nuit. Ici pas de devantures attrayantes, les magasins demeurent confidentiels pour de multiples raisons, leur adresse connue que de quelques-uns. Quant à la vitrine Internet, ce n'est pas pour demain au pays du roi Farouk. Pour parvenir dans n'importe quelle boutique du Caire, il faut se frayer un chemin, déambuler dans de petites ruelles qui se ressemblent toutes, aux allures de coupe-gorge pour les non-initiés. La nuit, le chant du muezzin résonne, les chats miaulent, les klaxons se font plus rares, les collectionneurs palabrent bruyamment assis sur un tapis d'Orient, leurs verres de thé posés sur un plateau en argent.
Au Caire, les boutiques sont sombres, la lumière provient juste d'une vitrine moderne, souvent en formica, au sommet de laquelle se trouve attaché un néon fatigué. Les rendez-vous sont toujours fixés après 22h et le temps de vous procurer les timbres qui vous intéressent, il sera déjà plus d'une heure du matin. Le rituel est immuable, on vous présente des timbres que vous ne voulez pas avant de se faire dire qu'il y a peut-être un album intéressant. Tout est fait pour susciter le désir. Le vendeur part en traînant les pieds dans une petite pièce dont l'accès vous est refusé avant de revenir avec quelques classeurs de sa collection personnelle dont il ne souhaite pas évidemment se séparer. Marchander est une politesse, se mettre d'accord sur un prix après avoir fumé la chicha un usage sympathique. Après s'être faussement fiché, on se fait l'accolade, on promet de vite se retrouver. On se quitte dans un sabir d'arabe, d'anglais et de français.

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Timbres Magazine
février   2019

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Numéro 208 - Février 2019 ÉDITORIAL : Un bel outil et une première mondiale
Comme le déclarait avec un large sourire un lecteur durant le dernier Salon d'automne. "Avec la sortie du nouveau hors-série, on ne va plus vous solliciter pour "Réponse à tout". Michel Melot en charge de la rubrique, spécialiste des questions "tordues" depuis plus de trente ans, n'est pas pour autant prêt à prendre sa retraite philatélique. Mais il n'empêche qu'avec cet Atlas, le nombre de questions risque de singulièrement diminuer et ce pour plusieurs raisons.
La richesse de l'iconographie en premier lieu qui vous aidera dans vos recherches. Des noms parfois indéchiffrables pour les béotiens, tout particulièrement pour les pays asiatiques ou arabes, seront plus faciles à trouver. A titre d'exemple, les timbres de A Cheng et de A Yung Chen, les deux premiers figurant dans le hors-série, ne sont identifiables que par leur observation à moins de parler le chinois.
L'Atlas couvre non seulement tous les pays mais également les postes locales comme les Zemstvos, les timbres des villes, les émissions spécifiques attachées à des événements à l'instar de la guerre d'Espagne pour laquelle vous nous interrogez souvent. Mais ce n'est pas tout, nous couvrons également les émissions fantaisistes, avec en outre celles abordées dans le Chapier, un ouvrage aujourd'hui introuvable. Depuis sa sortie, il y a eu des découvertes, des précisions apportées concernant certaines vignettes et nous avons donc actualisé les informations.
Une maquette aérée, des explications claires et synthétiques permettent d'aborder avec un grand confort de lecture tous les pays du monde ainsi que ceux aujourd'hui disparus. Pour chacun, figurent des rappels géographiques, de nombreuses cartes (tout particulièrement pour le puzzle de l'Afrique coloniale) ainsi qu'un résumé de leur histoire. Vous trouverez enfin une synthèse philatélique abordant les principales émissions, les changements de noms ou encore l'utilisation de timbres d'autres pays comme les timbres du sultanat de Mascate et Oman qui servirent à Abou Dhabi avant 1963.
La rédaction du premier tome devrait être achevée début février et le hors-série couvrira principalement la lettre "A", particulièrement fournie avec l'Afrique, l'Allemagne ou encore l'Australie. A la différence des précédents hors-séries, vous ne le trouverez pas en librairie et il sera uniquement vendu par correspondance. Je sais que certains d'entre vous préfèrent les acheter dans les maisons de la presse. Toutefois, il faut savoir que sur les 8,50 £ que vous payez, nous n'en percevons que la moitié après rémunération des différents intermédiaires. Cet ouvrage ayant fait appel à de nombreux contributeurs extérieurs, il est important que nous rentrions dans nos frais. Désolé de vous importuner avec cette cuisine interne, mais il était important de vous en faire part. Afin que vous puissiez vous le procurez en toute connaissance de cause, nous publions les cinq premières pages qui illustrent assez bien le contenu de cet Atlas qui en totalise 132. Je suis convaincu que cet immense travail que nous avons réalisé vous plaira. L'Atlas constitue un outil indispensable et unique en son genre, sans équivalent dans le monde. Pour ne rien vous cacher, nous pensons même réaliser une édition en anglais tant l'intérêt des collectionneurs étrangers que nous avons sondés est grand. Ce premier tome constitue une magnifique ouverture sur le monde passé et actuel, accessible à tous les publics.
Je remercie vivement les partenaires de l'Adphile qui nous ont fait confiance et qui ont permis sa réalisation.
Graveur de timbres : les épreuves d'admission
Les collectionneurs apprécient les timbres gravés et connaissent bien les graveurs dont on peut lire le nom sur les timbres. De nombreux articles ou hommages ont couvert la presque totalité de nos artistes : leur vie, leur oeuvre philatélique ou artistique. Plusieurs sites recensent tous les timbres des uns et des autres, leurs projets non retenus. Nous allons vous présenter aujourd'hui, pour quelques-uns d'entre eux, les figurines souvent méconnues qu'ils ont gravées pour faire valoir leur capacité à devenir graveur officiel pour l'administration française.
Quand les maharadjahs et autres nawabs émettaient des timbres
C'est une incursion dans l'Inde fastueuse des anciens Etats princiers que nous vous proposons. Les timbres émis par ces derniers sont peu connus mais une vente à Genève en décembre dernier par la maison David Feldman les a mis en lumière. Si certaines valeurs sont de grandes raretés, d'autres demeurent abordables à condition de pouvoir se les procurer. Ils intéressent en outre les thématistes dont ceux collectionnant « Un timbre, un pays »
Les Maldives : des îles sous influences
Souvent associées au paradis terrestre, les 1200 îlots des Maldives (dont seulement 200 sont habitées) deviennent au fil des dernières années un enjeu stratégique pour deux acteurs majeurs de l'Asie : l'Inde et la Chine. Une série de timbres récemment émise, passée inaperçue en Europe, témoigne de ce rapport de force.
HS V en avant-première : quelques pages de l'Atlas de philatélie

Gustave Lambert : Une ambition pour le pôle Nord
Voici, documents à l'appui, l'histoire d'un projet approuvé par le prince qui faillit conduire au pôle Nord et tomba à l'eau pour cause de guerre.
Concierges des prisons de la révolution
Vers 1794 on classe officiellement vingt-sept maisons d'arrêts avec pour chacune une marque à numéro. Parmi les plus connues : Lazare, Sève, Bicêtre, la Grande Force, Luxembourg, les Bénédictions. S'y ajoutent celles privées, de meilleur accueil mais plus onéreuses, du sieur Brunt, du sieur Tamaru, du Tribunal civil, des 4 Nations et de la Détention du Comité de Sûreté de la Convention.
Le Congrès de la Légion américaine 1947
Lorsqu'on évoque les émissions philatéliques françaises d'entre-deux-guerres, certaines têtes d'affiche viennent tout de suite à l'esprit, comme le Sourire de Reims, le Pont du Gard ou encore, entre autres, les séries Caisse d'amortissement. En revanche, les deux timbres consacrés à la visite de la Légion américaine à Paris, en 1927, n'attirent pas forcément d'emblée le regard, tout du moins lorsqu'on le pose sur la faible cote affichée par la série normale dans nos catalogues. Pourtant, ces deux timbres méritent bien qu'on s'y arrête avec minutie. D'une part, le dessin qu'ils présentent est fin et travaillé, et particulièrement riche en symboles. D'autre part, cette émission a donné naissance à certaines variétés exceptionnelles, dont la rareté et la valeur peuvent faire envie à bien des collectionneurs.
Îles Féroé : des timbres depuis un siècle
Cette année, les îles Féroé célèbrent le 1OOe anniversaire de l'utilisation de leurs premiers timbres-poste en 1919. Une commémoration qui nous permet de mieux connaître cet archipel situé dans l'Atlantique Nord et ses figurines aux motifs colorés et attrayants.
L'Egypte de l'Empire ottoman à la République (1182-1953)
Quelques décennies vont conduire l'Egypte, vassale de la Grande Porte de Constantinople, à la République de Nasser... Les timbres nous content cette histoire de la monarchie égyptienne riche en rebondissements.
Les émissions de l'Albanie italienne et de la Slovénie
Qui se souvient que l'Albanie a été une colonie italienne pendant quatre ans? Des timbres en témoignent.
L'utopie d'André Godin : Le familistère de Guise
Une belle collection de cartes postales anciennes entretient le souvenir du Familistère de Guise (Aisne). Ces cartes couvrent une période relativement longue puisqu'elles s'échelonnent du début du vingtième siècle jusqu'aux années 30.
La chronique de Socrate : Du haut de cet Atlas, plus d'un siècle de philatélie vous observe
On se souvient de la fameuse proclamation de Bonaparte durant la campagne d'Egypte en juillet 1798: " Allez et pensez que du haut de ces pyramides, 40 siècles vous observent...". S'en suivit une furieuse mais brève bataille durant laquelle les Mamelouks se brisèrent sur les formations en carré. Cette expédition n'était pas que militaire et près de 170 savants et artistes en tous genres accompagnaient Bonaparte. Parmi eux se trouvaient des scientifiques éminents comme Berthollet ou encore Gaspard Monge, timbrifié en 1953. Ce mathématicien écrit à sa femme : "Depuis que nous sommes en Egypte, le ciel est toujours beau, le soleil est toujours brillant et, si jamais nous y voyons quelques gouttes de pluie, ce sera pour nous un phénomène... Lorsque ce pays-ci aura été habité, bâti, planté, percé pendant cinquante ans, ce sera un paradis terrestre...". Ne me croyez surtout pas d'humeur guerrière mais il faut tout de même se battre pour que la philatélie triomphe, elle qui parfois donne l'impression de capituler face à ses ennemis redoutables que sont en outre les nouvelles technologies et la raréfaction du courrier. Pourtant et pour paraphraser Monge, lorsqu'on aime le timbre, le ciel est toujours beau et le soleil toujours brillant, notre univers bâti par nos prédécesseurs depuis plus d'un siècle ressemble à un paradis terrestre. On me rétorquera que ce n'est plus vrai, qu'il y a trop d'émissions, qu'on ne trouve plus de timbres dans les bureaux de Poste et tant d'autres choses encore qui sont malheureusement bien réelles. Si les nouveautés ne vous intéressent plus, alors qu'est-ce qui vous empêche de vous lancer dans d'autres collections ? Les connaissances me diront certains d'entre vous tandis que d'autres évoqueront l'ampleur des recherches qui les attend.
Nous avons tous des fonds de collection, des timbres en vrac qui sommeillent dans un classeur, faute d'y avoir jeté un oeil. Tentez de les identifier car, tous, je dis bien tous, ont une histoire à nous raconter. Pour s'aventurer avec plaisir et confiance dans ces terres inconnues, je vous recommande le remarquable Atlas de la philatélie, sur lequel nous travaillions depuis des mois, et qui devrait sortir fin février. Je dois dire que lorsque nous en avons discuté, les avis étaient partagés car l'ampleur de la tâche était immense. Pour en avoir assuré une partie de la relecture, je peux affirmer qu'il est absolument passionnant et que nous avons bien fait de nous y atteler. Il se lit comme un roman et constitue une invitation permanente à découvrir des émissions peu courantes, celles qui sont des énigmes car il est matériellement impossible de tout connaître. Les rappels historiques et géographiques, les belles cartes anciennes ne pourront que séduire le grand public. Quant à la philatélie, elle est omniprésente avec des synthèses des grandes émissions pays par pays, y compris ceux auiourd hui disparus. Ce hors-série V ne remplace pas les catalogues mais il s'avère un complément indispensable, un outil précieux, une aide à l'identification rapide des timbres. Les vignettes de fantaisie - si chères à Chapier - suscitent aussi l'intérêt. Qui connaît par exemple Acre ? On y apprendra que comme à Counani (se reporter au hors-série 1) une république indépendante tenta d'exister. Une incroyable histoire que je vous conterai prochainement.
Allez, chers amis, revisitons nos fonds de collection, partons pour une nouvelle bataille afin de satisfaire notre légendaire curiosité. Pensez que du haut du premier tome de notre Atlas, plus d'un siècle de philatélie nous contemple, plus d'un siècle d'émissions de timbres et vignettes sont à découvrir ou redécouvrir pour notre plus grand bonheur.

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Timbres Magazine
janvier   2019

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Numéro 207 - Janvier 2019 ÉDITORIAL : Il y aura bientôt 100 ans
Avec l'année 2019 qui se profile, je me suis amusé à jeter un oeil aux timbres marquants émis il y a cent ans. 1919 s'avère une année intéressante pour les aérophilatélistes mais dans bien des cas rien ne s'est passé comme prévu, à commencer chez nos amis suisses. Le directeur des Postes pétri d'excellentes intentions déclare « L'exploitation postale est réservée à des buts sérieux et ne doit pas dégénérer en des particularités futiles ne pouvant servir qu'à promouvoir la spéculation. » A l'automne, il met fin provisoirement à l'expérience de poste aérienne entamée six mois plus tôt. Les philatélistes disposant aujourd'hui du 50 c surchargé des "hélices ailées" (le premier PA suisse) ne s'en plaignent pas. Il cote 140 euros en neuf, 55 en oblitéré et 150 sur lettre. On trouve la première utilisation de ces timbres sur lettres le 30 avril 1919 pour la ligne Zurich / Lausanne qui sera étendue à Genève le 1er septembre pour être supprimée le 31 octobre. Quelques mois plus tard les postes suisses ouvrent une nouvelle ligne aérienne et on surcharge du même insigne rouge un 30 c bistre-vert (tirage: 180 000 exemplaires). L'expérience dure encore moins longtemps : du 11 novembre 1920 au 15 janvier 1921. Des conditions idéales pour que la cote s'en ressente: 370 euros en neuf et pas moins de 1400 euros sur lettre. Si la Poste suisse avait voulu favoriser la spéculation, elle n'y serait pas prise autrement.
Au Japon, on se passionne légitimement pour l'aviation et en 1919, la poste émet deux PA, imprimés chacun à 10000 exemplaires. Ici également on surcharge les timbres à l'occasion de l'inauguration en grande pompe du service postal aérien entre Tokyo et Osaka le 3 octobre. L'expérience tourne court car le mauvais temps fait tout capoter. Faute de pouvoir voler, le courrier emprunte le lendemain la voie ferroviaire! Il faudra attendre le 22 octobre pour que nos deux PA prennent au propre comme au figuré leur envol.
Il ne faut jamais vendre la peau de l'ours terre-neuvien avant de l'avoir fait voler si l'on ose dire. En avril 1919 on surcharge en cinq lignes le premier PA de cette inscription ambitieuse "FIRST TRANSATLANTIC AIRPOST. April. 1919 ".
A noter que le même timbre existe avec une surcharge manuscrite "Aerial Atlantic Mail" dont on ne connaît que quelques exemplaires. Au total 200 exemplaires sont émis avant ce qui devait être la première liaison entre Terre-Neuve et la vieille Europe. Les plis sont embarqués le 18 mai 1919 à bord d'un hydravion. Les pilotes sont Hawker et Grieve qui après 25 heures de vol sont contraints de faire amerrir l'appareil. L'équipage a la chance d'être recueilli par le vapeur danois Mary. Ne possédant pas de radio, on restera sans nouvelles des pilotes que l'on imaginait disparus tout comme le sac postal. Leur accueil le 27 mai à Londres est triomphal, célébrés en authentiques héros. Côté courrier, on s'en sort mieux qu'au Japon car nos plis ont bien pris la voie des airs bien qu'ils aient goûté à l'eau froide de l'Atlantique. Cela donnera une note salée pour quiconque voudrait s'en procurer. Sur les 95 plis annulés au départ de Saint-John à Terre-Neuve, tous ne sont pas arrivés intacts. Certaines enveloppes étant ouvertes, la Poste britannique les a refermées avec un timbre officiel de retour. Quelques timbres sont recollés, souvent hâtivement, tandis que pour d'autres plis le timbre est absent. Ils laissent apparaître - par décalque - les initiales " J.A.R. " car la plupart des timbres surchargés ont reçu au dos la griffe manuscrite du postmaster de Terre-Neuve, un dénommé J.A. Robinson. La cote des timbres en revanche ne prend pas l'eau. Sur nos 200 exemplaires surchargés, 95 ont été utilisés sur lettres, 18 sont défectueux ou détruits et seuls 87 timbres neufs sont connus. Voilà pourquoi les timbres de cette émission cotent en neuf 22500 euros et 12500 euros en oblitéré.
Toute l'équipe de votre magazine vous souhaite de joyeuses fêtes. Nous vous donnons rendez-vous l'année prochaine et d'ici là bonne lecture.
Timbres français émis en 2018
Avec un budget d'environ 490 euros, le millésime 2018 est en hausse par rapport à l'an passé (420 euros). L'augmentation des tarifs postaux du début de l'année et l'arrivée de la nouvelle Marianne y sont pour beaucoup. La nouvelle Marianne fait exploser le coût des produits disponibles hors du circuit traditionnel. Il a fallu débourser près de 1 100 euros pour les autocollants dits d'Entreprise (65,70 euros en 2017) et plus de SOO euros pour les souvenirs philatéliques (150 euros l'an dernier). Quant aux collectors, la note est moindre avec environ 185 euros contre 210 euros l'an passé.
Michel Bez, l'hommage au Maître
Illustrateur, dessinateur de timbres et peintre officiel de la Marine depuis 1987, Michel Bez nous a quittés ce 21 septembre. Hommage à cet artiste autodidacte, passionné par la peinture et la mer dont la qualité des oeuvres marque à tout jamais, non seulement le domaine de l'art, mais aussi celui de la philatélie.
Petites surprises sur lettres taxées
Les facteurs ruraux qui relevaient les boites aux lettres, pouvait y trouver des correspondances, non affranchies, destinées à des villages compris dans leur tournée mais qu'ils n'avaient pas encore visités. Elles allaient donc etre distribuées sans passer par le Bureau dont dépendait le facteur et donc échapper à tout contrôle hiérarchique. Or l'administration subodorait du "coulage" au détriment du Trésor !
La "Honduras negra". Un Poste Aérienne vraiment pas comme les autres
Comme vous pouvez le voir, ce « Honduras noir » tient son nom non pas de sa couleur bleu foncé mais bien de sa surcharge imprimée en noir et non en rouge comme elle aurait peut-être dû l'être. Ce timbre vedette de la philatélie hondurienne et dont il ne subsisterait que ce seul exemplaire, est actuellement en vente pour la somme de 395000 dollars. Avis donc aux amateurs. Mais comme vous allez pouvoir en juger, l'histoire de ce timbre est loin d'être banale ...
Desserte de l'Australie : le courrier qui défie les "40e rugissants"
Alors que le milieu du XIXe siècle voit le triomphe progressif de la navigation à vapeur dans l'acheminement des correspondances vers l'outre-mer, l'étude d'une lettre pour Melbourne, postée à la fin de l'année 1854, nous permet de rappeler le rôle non négligeable joué par les clippers et la marine à voile dont resplendissaient alors les derniers feux.
Automation dans les PTT : Quand le matériel s'expose à l'étranger
La recherche générale d'une solution satisfaisante pour l'écoulement plus rapide du courrier, en progression régulière, a conduit l'administration française à entreprendre dans le début des années 60 la mécanisation du tri postal. Outre la modernisation des services qui doit transformer les conditions de travail des employés, l'automatisation des tâches opérées par une machine est une étape importante dans l'histoire de la poste. Le plan d'ensemble comprend l'acquisition de matériels d'indexation et de tri automatique, développés d'abord sous forme de prototypes, qui ont fait l'objet de nombreuses démonstrations en France dans un but de communication et à l'étranger avec l'idée d'une commercialisation. Hors des frontières, à l'occasion des manifestations publiques, des vignettes particulières ont été utilisées.
La guerre d'indépendance argentine 1810-1818
Il y a deux siècles s'achevait la guerre d'indépendance de l'Argentine après des années de luttes menées entre autres par Manuel Belgrano et José San Martin. Les timbres nous content cette épopée.
Les Comores : une philatélie moderne à la portée du collectionneur
Pourquoi et comment certains timbres modernes d'Afrique francophone deviennent-ils rares et recherchés?
Vente Hermione, un marqueur positif
Londres accueillait les 21 et 22 novembre dernier la vente aux enchères Spink que nous abordions dans le no 205. Les 1252 lots proposés, principalement des semi-modernes de France, constituaient un véritable test. Si certains professionnels se montraient dubitatifs, évoquant un trop grand nombre de timbres mis sur le marché en aussi peu de temps, ces interrogations sont à présent levées. Au total, 94 % des lots ont été vendus, constituant un signe on ne peut plus positif pour les timbres de France.
Une si jolie Marianne
Nous avons vu dans notre précédent numéro comment, dès son apparition, la carte postale illustrée s'était emparée de Marianne. Il était nécessaire de savoir de quelles multiples façons avait été investie cette figure symbolique de la République bien après que le timbre-poste l'avait si largement répandue.
Le coup de coeur de la CNEP
Dans cette rubrique, dédiée aux négociants membres de la C.N.E.P., ceux-ci nous présentent les pièces philatéliques hors-norme qu'ils ont la chance de voir passer entre leurs mains. Ce mois-ci, Bernard Laurent (fondateur de la maison de négoce Philatélique du même nom) présente une grande rareté: le n°42A du Cameroun, un timbre témoignant de l'occupation militaire française de cette colonie... et tiré à seulement 25 exemplaires.
La chronique de Socrate : Privilégions les coups de coeur plutôt que le fait d'être complet
Gérard, un lecteur du magazine, m'a écrit récemment pour me dire qu'il arrêtait la collection à cause de sa maigre retraite. Il n'est sûrement pas un cas isolé ce qui m'amène à reparler des mille et une façons de collectionner avec un petit budget. Tout d'abord, il faut mettre un terme à l'injonction d'être complet et je sais que ce n'est pas chose facile. Acheter toutes les nouveautés n'est pas nécessaire, mieux vaut privilégier les achats coup de coeur comme pour certains d'entre vous avec les timbres gravés. Il faut en revanche se procurer des séries complètes sauf bien entendu si vous êtes un thématiste, une collection qui de mon humble point de vue offre une grande liberté. Longtemps considérée avec un peu de condescendance par les « grands » collectionneurs, son champ d'investigation est immense et peut du reste justifier l'acquisition de fort belles pièces. Ces mêmes collectionneurs chevronnés ont souvent une thématique secrète qu'ils cachent, un comportement qui m'a toujours étonné. N'oublions pas que la philatélie est un loisir et qu'il ne faut rien s'interdire au risque un jour de s'ennuyer ferme. Les sollicitations sont grandes et il est préférable avant de débuter une nouvelle collection d'en fixer les limites. La consultation des catalogues s'avère indispensable pour identifier les pièces les plus chères au même titre que celles introuvables. Comme on l'a souvent dit, la cote est un indicateur comme un autre permettant de connaître ce qui est rare et ce qui ne l'est pas. Elle n'est pas toujours, et loin s'en faut, un indicateur de la valeur de marché faut-il le préciser. D'authentiques raretés peuvent se vendre en-dessous de la cote et des « petits » timbres se négocier largement au-dessus. Je pense notamment aux timbres étrangers comme ceux des anciennes colonies anglaises qui bien souvent malgré quelques euros de cotes sont introuvables. Les vendeurs le savent bien et ne se privent de faire grimper les prix.
Puisque l'on parle marché du timbre, je me réjouis de la dernière vente Spink qui s'est bien déroulée alors qu'il s'agissait principalement de semi-modernes de France. L'attractivité de ces timbres est bien réelle et concerne même de gros collectionneurs étrangers à commencer par les Américains. Je savais qu'ils étaient amateurs des timbres des colonies françaises, de classiques, mais pas de semi-modernes.
Acheter peu mais acheter mieux est aussi à considérer lorsqu'on a une optique de revente : des exemplaires bien centrés, de qualité irréprochable et en veillant à ce que les timbres ne soient pas regommés. Il vaut mieux parfois dépenser un peu plus, disposer du certificat d'un expert connu et surtout reconnu pour dormir tranquille. N'oubliez pas que quiconque en philatélie peut se déclarer expert! Acheter mieux donc dépenser moins, c'est aussi se procurer la littérature philatélique : livres, catalogues mais aussi votre magazine. Nos rubriques dans le domaine de l'expertise peuvent vous éviter de commettre des erreurs et limiter votre budget consacré à la philatélie. Certains me diront que nous sommes trop chers. Je leur réponds qu'il est impossible de vous proposer un prix plus bas et que si la presse roulait sur l'or, cela se saurait. La presse d'une façon générale est en crise et vous procurer chaque mois Timbres magazine, c'est nous soutenir.
Acheter pas cher, c'est ce que vous propose notre site PhilaStamp. Certaines offres sont très intéressantes et tendent à s'étoffer. Il y en a pour toutes les bourses et spécialités : de quelques centimes d'euro à 60000 euros. Profitez-en, PhilaStamp est gratuit jusqu'à fin février, aucune commission n'est perçue.
Si nous faisons tous attention à notre budget, n'oublions pas le plaisir de collectionner. On peut encore se distraire sans dépenser des fortunes tout comme échanger avec d'autres collectionneurs ce qui s'assimile à du troc. Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter de joyeuses fêtes et une bonne lecture avec des articles qui vous feront voyager.

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Toussaint COPPOLANI
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