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La Gazette des Absents (numéro 19)
une même main des nouvelles de plusieurs personnes. Nous
avons vu telle dépêche qui, à elle seule, apportait la tranquillité dans six familles. - Les Pigeons.
Encore un avis relatif à nos messagers ailés. Lorsqu'ils ont un long trajet à parcourir, il est possible
que le besoin de boire ou de manger les force à etterrir avant d'être arrivés au terme de leur voyage :
ce qui les expose ou à être pris, ou à s'égarer quand ils veulent reprendre leur course. Il serait donc
prudent de leur donner la pâture nécessaire juste au moment où l'on va les lâcher. - Les Ambulances.
La mortalité, paraît-il, est assez faible dans les ambulances, et la nourriture d'hôpital, plus funeste aux
blessés que leurs blessures elles-mêmes, y exerce très peu de ravages. On nous signale le 10ème
arrondissement, où, sur 1,400 malades reçus jusqu'à ce jour, il n'y a encore eu que 22 décès.
VENDREDI, 23 décembre. - RAPPORT MILITAIRE : 22 décembre, 3 h. soir.
La journée d'hier n'est que le commencement d'une série d'opérations. Elle n'a pas eu et ne pouvait guère avair
de résultats définitifs ; mais elle peu servir à établir deux points importants : l'excellente tenue de nos
bataillons de marche, engagés pour la première fois, qui se sont montrés dignes de leurs camarades de
l'armée et de la mobile ; - et la supériorité de notre nouvelle artillerie, qui a éteint complètement les
feux de l'ennemi. Si nous n'avions pas été contrariés par l'état de l'atmosphère, il n'est pas douteux
que le village du Bourget serait resté entre nos mains. A l'heure où nous écrivons, le général gouverneur
de Paris a réuni les chefs de corps pour se concerter avec eux sur les opérations ultérieures. Nous
publions le rapport de l'amiral La Roncière sur l'attaque du Bourget :
Conformément à vos ordres, nous avons attaqué le Bourget ce matin. Le bataillon des marins et le 138e,
sous l'énergique direction du capitaine de frégate Lamothe-Tenet, ont enlevé la partie nord du village,
en même temps qu'une attaque menée vigoureusement par le général Lavoignet dans la partie sud se voyait
arrêtée, malgré ses efforts, par de fortes barricades et des murs crénelés, qui l'empêchaient de dépasser
les premières maisons dont on s'était emparé. Pendant près de trois heures, les troupes se sont maintenues
dans le nord du Bourget, jusqu'au delà de l'église, luttant pour conquérir les maisons une à une, sous
les feux tirés des caves et des fenêtres et sous une grêle de projectiles. Elles ont dû se retirer ; leur
retraite s'est faite avec calme. Simultanément, une diversion importante était effectuée par les
10e, 12e, 13 et 14e bataillons des gardes mobiles de la Seine et une partie du 62e bataillon de la garde
nationale mobilisée de Saint-Denis, sous le commandement supérieur du colonel Dautremont. Enfin, au même
moment, le 68e bataillon de la garde nationale mobilisée de Saint-Denis se présentait devant Epinay,
tandis que les deux batteries flottantes Nos 1 et 4 canonnaient le village, ainsi qu'Orgemont et le
Cygne d'Enghien, qui ripostaient vigoureusement. Nos pertes sont sérieuses, surtout parmi les 134e
et 138e. Bien que notre but n'ait pas été atteint, je ne saurais assez louer la vaillante énergie dont nos
troupes ont fait preuve.
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22 décembre. La nuit dernière, des soldats ennemis restés dans les caves de
Ville-Evrard ont fait une attaque sur les postes occupés par les troupes. Nos hommes, ayant riposté
vigoureusement, ont tué ou fait prisonniers la plus grande partie des assaillants. Malheureusement,
le général Blaise, qui s'était porté en toute hâte à la tête de ses troupes, a été mortellement atteint.
Il est l'objet des plus vifs regrets dans la brigade qu'il commandait depuis le commencement du siège, et
l'armée perd en lui un de ses chefs les plus vigoureux. Les pertes de l'ennemi ont été des plus sérieuses
aux affaires d'hier ; elles sont confirmées par les prisonniers qui ont été faits sur différents
points.
- Faits de guerre. Le génie civil, par un travail vraiment remarquable, vient de faire arriver
l'eau de la Marne sur le plateau d'Avron, où il n'y a pas la moindre source. c'est une rude corvée de moins
pour les soldats qui devaient aller chercher jusqu'à la rivière la ration d'eau nécessaire au corps
d'armée tout entier qui occupe le plateau. - Un des prisonniers prussiens faits hier au Bourget, vaguemestre
de sa compagnie, portait un paquet de dépêches et de journaux arrivés la veille. Ces papiers ont
été transmis à l'état-major. - M. Jules Ferry, en costume civil, assistait, à cheval, à l'attaque du Bourget
et de Drancy. - M. Jules Claretie, présent au combat, rapporte une conversation qu'il a eue avec un officier
prussien, chez lequel il a reconnu un vif désir de voir finir la guerre. « Il ne tient
qu'à vous, lui a dit M. Claretie, de retourner à Berlin, et de faire cesser cette guerre, qui est un
crime. - Si c'est un crime, a répondu l'officier, nous le payons de notre sang. » - Les prisonniers
amenés dans nos forts continuent à s'étonner qu'on ne les fusille pas. L'un deux disait, en parlant de ses
compagnons tués en combattant : « S'ils avaient su que vous faisiez grâce aux prisonniers, ils se
seraient rendus. » - Un chirurgien d'ambulance nous raconte qu'en allant relever des blessés, il a
été interpellé par des officiers prussiens sur ce qu'était notre nouvelle artillerie, dans laquelle ils
ne reconnaissaient nullement celle à laquelle ils avaient eu affaire jusqu'à présent.
DEPARTS DES BALLONS-POSTE : 20 décembre, de la gare du Nord, à 2 h. 1/2 du matin, le Général-
Chanzy, emportant trois voyageurs, 25 kilogrammes de lettres et 4 pigeons. - 22 décembre, de la
gare d'Orléans, à 2h. 20 du matin, le Lavoisier, emportant un voyageur, 175 kilogrammes de
dépêches et 6 pigeons.
Le préfet de police a prié les journaux de ne pas donner le nom des personnes qui partaient en ballon.
BOURSE. Derniers cours. 20 décembre : 3 p. 100, 52.75 ; emprunt, 54.60. - 21 décembre : 3 p. 100,
52.75 ; emprunt, 54.25. - 22 décembre : 3 p. 100, 52.75 ; emprunt, 54.
D. JOUAUST.
Imprimerie, 338, rue Saint-Honoré.
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Renseignements aux personnes qui se servent de la
LETTRE-JOURNAL. - Départs des ballons. Ils ont toujours lieu irrégulièrement, la nuit, et ne
sont jamais connus à l'avance : il n'y a donc pas de jour où il soit préférable d'écrire. Chaque
ballon emporte toutes les lettres mises à la poste jusqu'au soir. - Poids des lettres.
La Lettre-Journal ne pesant que 3 grammes, les personnes à qui ne suffit pas l'espace laissé
en blanc pour la correspondance peuvent y ajouter un feuillet de papier du poids de 1 gramme. La
poste expédie maintenant sans aucun retard, et sans faire aucun triage , toutes les lettres dont
le poids ne dépasse pas 4 grammes. - Plan des environs de Paris. Prix, 25 cent. Poids, 1 gr. Peut
être joint à la lettre. - Plan de l'enceinte. Prix, 20 cent. Poids 1 gr. 1/2. Peut être expédié avec
notre feuillet imprimé, le tout pesant 4 grammes.
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Un grand merci à Philippe ROBY
(Philatélie72)
collectionneur passionné pour nous avoir transmis
les documents pour les numéros 2 à 10, 12 à 14, 18 à 21, 24, 26 à 28.
Ainsi qu'à Chantal S. pour le numéro 17.
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