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La Gazette des Absents (numéro 5)
garde mobile et l'armée de terre et de mer sont appelées à voter comme tous les autres
citoyens. Le Vote de samedi. On votera samedi pour la nomination des maires et des adjoints.
Cette élection ne ressemble en rien à la commune, dit le Journal officiel, elle en est la
négation. Le Gouvernement persiste à se prononcer contre la constitution de la commune, qui ne peut que
créer des conflits et des rivalités de pouvoirs. - Les Ballons. Le mauvais temps a rendu impossible
pendant quelques jours le départ des ballons ; mais hier le Fulton est parti dans la direction
du Mans. Il était chargé de 250 kilos de dépêches, et emportait M. Sézanne, ingénieur, envoyé auprès
du Gouvernement de Tours. On a annoncé pour aujourd'hui le départ du Galilée. - Les Fausses
Nouvelles. Tous les moyens sont bons aux ennemis de la paix publique. Hier soir plusieurs journaux
avaient reçu, et inséré de bonne foi, une dépêche annonçant une victoire du général Cambriels dans les
Vosges. Malheureusement, le Gouvernement n'avait aucune nouvelle de ce genre : il n'y avait là qu'une
manoeuvre compliquée de faux, et destinée à devenir après le vote, le texte dune accusation calomnieuse
contre le pouvoir. Les auteurs de l'attentat du 31 octobre avaient dérobé les formules imprimées, les
minutes et les cachets du Gouvernement, et c'est ainsi que les inventeurs de cet audacieux mensonge avaient
pu lui donner l'apparence d'une nouvelle officielle.
ACTES OFFICIELS. - Décrets : convoquant les électeurs de Paris et ceux des communes
réfugiées à Paris pour voter le jeudi 3 novembre sur la question suivante : La population de
Paris maintient-elle oui ou non, les pouvoirs du Gouvernement de la défense nationale ; et
convoquant aussi les électeurs seuls de Paris pour procéder le samedi 5 à l'élection d'un maire et
de trois adjoints dans chaque arrondissement ; - déclarant que tout bataillon de la garde nationale
qui sortira en arme et sans convocation régulière sera dissous et désarmé, et que tout chef de bataillon
qui aura convoqué son bataillon sans ordre régulier pourra être traduit devant un conseil de guerre ;
- révoquant neuf chefs de bataillon de la garde nationale, parmi lesquels M. Flourens ; - nommant le
général Clément Thomas adjudant général commandant en second des gardes nationales de la Seine.
INFORMATIONS. - Le Siège. Pas de faits militaires ces deux jours-ci ; on pense
toujours que l'idée du bombardement pourrait bien être abandonnée. Il parait certain que les Prussiens n'ont
encore installé aucun gros canon autour de Paris. - L'aspect de Paris. La journée d'hier
a été des plus tranquilles, Paris sentait qu'il avait échappé à un grand danger, et paraissait
presque joyeux. Les promeneurs n'avaient pas été comme d'ordinaire aux fortifications, et depuis
longtemps on ne les avait pas vu aussi nombreux dans les rues.
Pas de rapport militaire.
VENDREDI, 4 novembre 1870. - RAPPORT MILITAIRE : 3 novembre, matin. -
Depuis trois jours, il ne s'est produit d'offensive accusée ni de notre part, ni de celle de
l'ennemi, qui semble seulement poursuivre ses travaux de terrassement à Châtillon et à Montretout.
Sur ces deux points, le Mont-Valérien, le 6e secteur, les forts de Vanves et d'Issy, ont, par un feu
bien dirigé, forcé à plusieurs reprises ses
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travaileurs à se replier. Le général Berthaut, commandant de Saint-Denis, ayant appris que
des mouvements de troupes prussiennes étaient signalés en avant de ses lignes, a fait tirer les forts
de l'Est et d'Aubervilliers. Les forts de Romainville et de Noisy ont également, par leur tir à grande
distance, pu atteindre efficacement l'ennemi entre Drancy et Blanc-Mesnil.
ACTES OFFICIELS. Décret nommant le général Clément Thomas commandant supérieur de la garde
nationale, en remplacement du général Tamisier, démissionnaire. - Proclamations du Gouvernement
et de Ministre de l'intérieur, féléicitant la population de la tranquillité qui a présidé au vote, et
la remerciant de l'éclatante majorité qui vient de sortir de l'urne électorale. Le Gouvernement appuyé sur
la confiance de la population, n'en aura que plus de force pour poursuivre le double but qu'il s'est
toujours proposé : le maintien de l'ordre et l'organisation de la défense nationale.
LE VOTE du 3 novembre 1870. - La journée du 3 novembre aura été de tous points
la contre-partie de celle du 31 octobre. Au lieu de la pluie battante, un soleil radieux ; radieux aussi
les visages, mornes et abbatus il y a trois jours. Au lieu de trouble dans l'air comme un courant de quiétude.
On se rend au vote avec un enthousiame calme et confiant. Dans certaines sections, on voudrait voter
oui à bulletins ouverts. A minuit on connait en partie le résultat du vote ; on sait que les
oui sont au moins avec les non dans la proportion de dix contre un. De nombreux bataillons
de gardes nationales viennent défiler dans l'hôtel du gouverneur pour acclamer le triomphe du
Gouvernement. - Résultats connus le vendredi 4, à midi : 321,373 oui, 53,585 non.
Il n'y a pas à se méprendre sur le sens du vote. Comme le dit fort bien le Journal de Paris,
«Paris ne veut pas devenir un faubourg de Belleville ; Pris ne veut pas remettre ses destinées
aux mains des auteurs de la folle et coupable équipée du 31 octobre ; Paris ne veut pas effrayer
la province, irriter la garde mobile et l'armée, désorganiser le défense nationale et
ouvrir ses portes aux Prussiens.» - Le vote de Paris a encore un autre sens : émis le surlendemain
du jour où la question d'armistice mal comprise avait produit une si dangereuse agitation, il signifie
que Paris a l'intelligence de la situation, et qu'il admet l'armistice. Rejeter la médiation des puissances
neutres, ce serait ou nous exposer à épuiser inutilement nos ressources en attendant la province, qui n'est
pas prête, ou nous mettre dans la nécessité de faire une sortie, infailliblement très meutrière, et
dont le résultat, même victorieux, pourrait être annulé par l'absence d'une armée de secours. Le vote du
3 novembre veut donc dire armistice, et, s'il y a paix, paix honorable, parce que la nation
française n'en acceptera jamais d'autre.
BOURSE. Derniers cours. 31 octobre : 3 p. 100. 51 ; emprunt, 52.25. - 2 novembre : 3 p. 100, 53 ;
emprunt, 54. - 3 novembre : 3 p. 100, 54.70 ; emprunt, 55.50.
D. JOUAUST.
imprimerie, rue Saint-Honoré, 338.
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Dernières nouvelles - Les résultats que nous avons donné ci-dessus sont presque complets pour les votes
civils. Les votes de l'armée et de la Mobile n'y sont pas compris, et nous ne les donnant pas, afin
de ne pas livrer le chiffre de notre effectif. Nous pouvons seulement dire que les non n'y figurent
que dans la proposrtion de 3 à 4 pour 100. - Le service de chemin de fer de Paris à Nogent-sur-Marne
est rétabli à partir de demain.
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Un grand merci à Philippe ROBY
(Philatélie72)
collectionneur passionné pour nous avoir transmis
les documents pour les numéros 2 à 10, 12 à 14, 18 à 21, 24, 26 à 28.
Ainsi qu'à Chantal S. pour le numéro 17.
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