Timbres Magazine novembre 2025

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Numéro 282 - Novembre 2025
ÉDITORIAL : Le Plat de Résistance du Salon
Dans le but de proposer un nouveau produit qui puisse avoir du succès auprès des collectionneurs, La Poste a conçu ce livret dédié aux
"Figures de la Résistance" dans lequel figure un bloc-feuillet spécial regroupant les portraits de femmes et d'hommes ayant choisi à partir
de 1940, l'adversité lorsque notre pays était occupé.
L'idée n'est pas nouvelle et certains se souviendront de l'engouement suscité lors de l'émission, a partir de 1957, des cinq séries
"Héros de la Résistance Soit 23 timbres faisant honneur à 26 résistants. Ce n'était pourtant pas la première fols que la Résistance était
honorée : en 1947, un timbre (YT, no 740) dessiné par Lemagny et gravé par Durrens avait été émis mais n'avait pas eu le retentissement des
séries de 1957-61. Sans doute le fait d'être sorti peu d'années après la fin du second conflit mondial avait joué en sa défaveur.
Sans vouloir préjuger de l'avenir au moment où ces lignes sont écrites, il est fort probable que vous, les collectionneurs, accueillerez
plus que favorablement ce nouveau produit. Les 12 timbres du bloc viendront s'ajouter aux plus de 40 figurines delà émises à ce jour en
faveur des résistants et de la résistance. Et vous apprécierez certainement l'homogénéité de leur présentation même s'ils n'ont pas, à
l'instar de leurs illustres prédécesseurs, été dessinés et gravés par les mêmes artistes.
Quant à leur valeur faciale commune, 1,39 euro, celle du tarif "lettre verte", elle vous permettra de les utiliser tous sur du courrier
ordinaire et d'en taire profiter qui vous souhaitez. Nous n'avons pas posé la question aux éditeurs de catalogues et d'albums mais il y
a fort à parier qu'ils ont prévu une nouvelle rubrique (pour le livret) puisque cette initiative de La Poste devrait être reconduite,
et emplacement(s) dans les feuilles d'albums.
Mais ce n'est pas tout. Dans ce livret, vous trouverez en plus les reproductions des 82 timbres montrant des personnages ayant, pour
certains, été timbrifiés pour d'autres raisons que leur appartenance à la Résistance, imprimés sur le verso de la couverture du livret,
ces "timbres" constituent le complément jugé indispensable à ceux du bloc évoqué plus haut. Mais ce n'est pas fini ...
Le communiqué de presse de La Poste nous apprend encore que le bloc-feuillet inclus dans le livret est numéroté et qu'il comprend une
dorure a chaud (l'image ne nous a pas été fournie) ! Le tirage du livret (et donc du bloc numéroté) n'est que de 8 000 exemplaires et
son prix de vente n'est plus de 16,68 euros (12 timbres à 1,39 euro) mais de 25 euros. Confection du livret et dorure obligent !
Certains collectionneurs seront donc, à juste mesure, mécontents de devoir faire chauffer une fois de plus leurs cartes bancaires ou
de rédiger leurs chèques avec un montant plus élevé que celul qu'ils avaient prévu. Car il n'y a pas que cela à acquérir ...
Je vous Laisse le soin de découvrir dans nos pages "Salon" le menu riche et copieux que La Poste nous a concocté avec
affichette, agenda, carnets, vignettes LISA, collectors, etc., etc.
Je formulerai un seul souhait : que tout ceci ne vous empêche pas de venir nous voir sur le stand dont nous disposerons lors de cette
manifestation
Michel Melot, Rédacteur en Chef Le Salon Philatélique d'Automne
L'année dernière, à cette même époque, nous nous inquiétions quant à la pérennité du Salon d'Automne. Nous sommes tous bien rassurés,
il aura bien lieu du 6 au 8 novembre et toujours à l'Espace Champerret à Paris. Cependant notez bien les nouveaux horaires détaillés
ci-dessous. L'invité d'honneur est Monaco qui proposera des émissions le Jour ainsi que des animations. L'Art du Timbre Gravé profitera
de cet événement pour célébrer ses 20 ans d'existence et réserve de multiples animations aux visiteurs. Tous les
acteurs de la philatélie seront au service des collectionneurs pour cette 78ème édition. Ce sera la dorniière fois que François Farcigny
assurera le poste de Commissaire du Salon, après 40 ans passés à son organisation. Timbres magazine et son confrère Atout Timbres
seront présents sur le stand d'Yvert et Tellier.
Conférence à l'Académie : Un drôle de petit PP
Le sujet dont il est question est la marque encadrée P.P. de 1831 (cf. Dictionnaire historique des timbres et griffes de l'administration
française 1792 - 1914 de Jean Paul Alexandre - Edition Brun et Fils, Paris, 1996, page 23).
Port dû et port payé pour la même lettre. Lettre adressée une première fois en port dû. Elle est refusée par son destinataire pour
cause de taxe et renvoyée à l'expéditeur qui en a finalement acquitté le port.
Les enchères postales de François Vidocq
Il arrive fréquemment que le collectionneur ou le chercheur soit confronté à des pièces, parfois d'apparence anodine, qui nécessitent
une enquête au long cours avant de révéler toute leur portée. C'est le cas des deux sujets présentés ce jour par le conférencier et
placés sous le patronage d'un limier hors pair, François Vidocq, bagnard, mouchard, mais aussi et surtout chef de la Sureté parisienne
sous l'Empire !
La 13ème exposition du CIRP
Elle s'est tenue samedi 20 septembre à la Salle Roger Vitrac de Pinsac petit village du Lot bordant la rivière Dordogne et à proximité
de Souillac de 9h30 à 17h30.
Images des prisonniers de guerre en Allemagne (1940-1945) : tromper l'ennui (2ème partie)
Les 1.600.000 prisonniers de guerre français transférés en Allemagne, après juin 1940, connaissent un destin singulier.
Les photographies qu'ils sont autorisés à expédier à leurs proches, sous le contrôle de la censure des Oflags et des Stalags,
rendent aussi compte de la vie institutionnelle des camps, au service de la Révolution nationale, mais aussi des activités
culturelles, sportives et religieuses.
L'aventure des bureaux "muets"
La fabrication de timbres-poste en roulettes a cessé en 1939... pour cause de guerre. Les principales raisons en sont cette guerre
dévastatrice qui a entraîné la disparation des quelques distributeurs qui étaient en service et l'absence de pièces de monnaie
correspondant aux taxes postales. Après-guerre, il fallut attendre encore quelques années de plus pour que le retour à l'emploi des
pièces de monnaie, au lieu de billets, conduise à envisager à nouveau de remettre en service des distributeurs de timbres-poste.
La demande du public s'est faite de plus en plus insistante, surtout que l'on voyait apparaître dans de nombreux domaines de la vie
courante des appareils distributeurs automatiques. C'est dans ce contexte que l'administration des Postes a décidé dans le milieu
des années 50 de s'adresser à un constructeur (la société SECAP) pour lui fournir un prototype de distributeur de timbres-poste qui
fut testé à Lourdes. Nous étions aussi dans une période où un air de modernisation conduisait à envisager une nouvelle logique pour
l'avenir avec des bureaux « muets » offrant plusieurs fonctions et assurant un service 24 h/24 h. C'est cette histoire que nous
allons vous raconter.
Nouvelle eposition temporaire au Musée de La Poste : "De l'acier au papier. Regards sur le timbre gravé"
Le 6 novembre, le Musée de La Poste inaugure une nouvelle exposition temporaire consacrée à l'art du timbre gravé. Cette exposition
se tiendra jusqu'au 12 octobre 2026 dans la galerie Marianne, au second étage de l'exposition permanente et invite le visiteur
à découvrir la taille-douce à travers la photographie.
Quand l'histoire bouleverse la philatélie, l'emission surchargée de Dunkerque-Coudekerque en 1940
Si l'histoire des timbres que nous allons traiter a déjà pu être évoquée par le passé, l'engouement pour ces figurines dans les ventes
récentes, notamment en Allemagne l'année dernière, montre l'intérêt des philatélistes pour ces timbres de guerre. L'émission surchargée
de Dunkerque-Coudekerque mérite alors un récapitulatif des principales informations connues sur cet épisode de l'histoire philatélique.
Les micro-états d'Europe
Sur le continent européen, on ne compte pas seulement les 27 pays de l'union Européenne. On y trouve aussi quelques petits États souverains
et indépendants, avec peu d'habitants et de km^, mais au riche passé historique. Partons à leur découverte avec leurs timbres !
Les carnets de 2024 par P.J.M. (2ème partie)
Moins de courrier... mais plus de carnets !
L'abondance de carnets et leur multiplication dans le monde entier semblent une tendance maintenant pérenne. L'augmentation - et la
diversité - des émissions de carnets apparaissent inversement proportionnelles à la diminution du courrier postal un peu partout,
au profit, bien sûr, des courriers électroniques et des messages envoyés par les réseaux sociaux sur Internet. Quant à la nouveauté de
l'année, il s'agit des carnets de « cryptotimbres » adossés à des images virtuelles, les NFT.
Des livres de jeunesse où on par le timbres
Dans un précédent article, nous avons évoqué le livre de fin du XIXème siècle, « Le timbre-poste de Sabine », qui donnait des leçons
de philatélie tout en racontant une histoire aux jeunes lecteurs. Voici quelques autres exemples de livres pour la jeunesse, à l'âge
d'or des célèbres Bibliothèques Rose et Verte, les années 60, un temps béni où on parlait philatélie dans les romans qui lui étaient
destinés.
Le Rwanda
Les livres publiés concernant l'État indépendant du Congo, le Congo belge et le Ruanda-Urundi sont tellement nombreux et de haut niveau,
qu'il me semble superflu d'ajouter un nouvel opuscule sur l'histoire et la philatélie de ces territoires administrés par la Belgique
pendant la période coloniale. Je me suis donc limité à développer l'histoire et la philatélie de la République démocratique du Congo,
du Rwanda et du Burundi à partir de l'indépendance de ces pays, acquise entre 1960 et 1962. L'objectif est simplement de donner un résumé,
illustré par des timbres et des pièces philatéliques, de l'histoire très tourmentée de ces trois nations, où la population est souvent
la victime des régimes successifs qui ne parviennent pas à faire prospérer ces pays, qui disposent pourtant de ressources et de
potentialités énormes.
Répertoire des Daguins des bureaux français
LXIX. Le département du Rhône (1ère partie)
Les bavardages d'Aristote : Ces oblitérés qui valent selon leur période
Si vous vendez votre collection de timbres modernes, attendez-vous à ce que le professionnel qui vous la rachète vous pose la question
suivante: « C'est des neufs ou des oblitérés ? » Et si d'aventure, vous lui dites que la majorité est de la deuxième catégorie,
attendez-vous à essuyer un refus poli mais ferme.
Les oblitérés sont-ils si mal vus que cela ? Il faut croire. Pourtant, à l'origine, on ne collectionnait que cela. Il était impensable
d'acheter des timbres pour ne pas les utiliser. Le timbre était (et est toujours) le montant d'un service : acheminer une lettre d'un
point à un autre. Alors pourquoi acheter un petit bout de papier et le ranger quelque part sans s'en servir ? Il faudra attendre l'arrivée
des timbres à images en 1892 - la célèbre série « Columbus » des États-Unis - pour que certaines administrations commencent à comprendre
tout l'intérêt qu'elles auraient à en produire. Émettre des timbres qui ne servent pas à affranchir! C'était tout bénéfice pour elles.
Sauf que cette manne financière n'a pas perduré, sauf peut-être pour les petits pays dont le volume de courrier n'était pas très important.
Je me souviens avoir acquis un demi-kilo de timbres US du début du siècle dernier aux années 1930. Dedans, il y avait des 1 $ noirs de la
série de l'exposition internationale Trans-Mississipi d'Omaha de 1900, timbres qui cotaient un peu et dont j'espérais pouvoir en échanger
et même vendre pour amortir mon achat. Sur les 15 - 20 exemplaires trouvés, tous comportaient une affreuse tache d'encre noire vaguement
circulaire typique des oblitérations « killer » (tueuse) américaines. Et je me rappelle ma frustration en constatant que le postier
américain ne s'était pas contenté d'apposer cette laide oblitération mais avait jugé bon de tourner son poignet de façon a ce que son
cachet « killer » arrache et déchire les fibres du papier du timbre !
On comprend mieux alors le peu d'exemplaires survivants et leurs cote plus avantageuse.
Je ne veux pas faire ici l'apologie du timbre oblitéré ni son plaidoyer. Mais il mérite malgré tout un peu de respect. Car si le
professionnel n'en veut pas, c'est tout simplement parce qu'il ne trouvera pas d'acheteur de timbres oblitérés.
Aujourd'hui, tout est fait pour le timbre neuf. Certains opérateurs postaux, comme en France, privilégient les timbres gravés
en taille-douce. Les Britanniques sortent de magnifiques timbres sous forme de photographies. D'autres, comme l'Autriche, choisissent
des supports originaux. Autant de présentations qui valorisent la vignette à l'état neuf et délaissent l'oblitération et l'annulation.
En France, il a été possible de collectionner les timbres avec des oblitérations s'inscrivant parfaitement dans l'image. J'en ai vu une,
rare et remarquable, où le collectionneur avait trouvé des dates correspondant à la période de vente du timbre (entre son premier jour
et son retrait)! Mais tout s'est arrêté lorsque la Poste a mis fin aux oblitérations mécaniques, aux fameuses flammes en 2007.
Les collectionneurs en furent réduits à collectionner des timbres revêtus d'empreintes bleues sans origine et sans date, à des lignes
ondulées immatérielles!
Les éditeurs de catalogues continuent de coter ces oblitérés pour le seul plaisir des collectionneurs échangistes. Et c'est sans aucun
doute très bien mais ne vous fiez pas à cela pour vous séparer de votre collection.
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