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La Gazette des Absents (numéro 7)



7, Samedi 12 Novembre 1870

PARAIT
Les Mercredi et Samedi
A 10 H. DU MATIN
D. JOUAUST, REDACTEUR
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LETTRE-JOURNAL
DE PARIS
Gazette des Absents

Prix : 15 centimes.
EN VENTE A PARIS
Rue Saint-Honoré, 338
et au bureau du Figaro
RUE ROSSINI, 3
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MERCREDI, 9 novembre 1870. -- RAPPORT MILITAIRE : Novembre, 6 h. 1/2 soir. L'ennemi est inquiété jour et nuit dans ses positions. Dans ce but, Bicêtre, les Hautes-Bruyères, Vanves et le Mont-Valérien, ont, la nuit dernière, lancé dans ses lignes des obus à grande portée. Dans la journée, le Mont-Valérien et le 6e secteur se sont concertés pour empêcher les travaux de l'ennemi à Montretout et atteindre ses réserves jusqu'à Garches et Ville-d'Avray. D'un autre côté, des renseignements certains ayant fait connaître que le feu des forts avait causé à l'ennemi, en un seul jour, dans le village du Bourget une perte de 36 officiers et 400 hommes, ordre a été donné de concentrer de nouveau les feux sur ce point. Parmi les morts se trouvaient deux colonels, dont l'un commandant le régiment de la garde dit le régiment de la reine.

ACTES OFFICIELS. Décret concernant la nouvelle composition des bataillons de la garde nationale : Art. 1er. Chaque bataillon de la garde nationale sera composé, suivant son effectif, de huit à dix compagnies. - Art. 2. Les quatre premières compagnies, dites compagnies de guerre, auront chacune un effectif de 100 hommes, cadre compris, dans les bataillons où l'effectif est de 1,200 hommes et au-dessous, et de 125 hommes, cadre compris, dans les bataillons ayant plus de 1,200 hommes. Ces bataillons seront fournis par les hommes valides des catégories ci-dessous, en suivant l'ordre des catégories, et en ne prenant dans l'une d'elles que lorsque la catégorie précédente aura été épuisée : 1e volontaires de tout âge ; 2e célibataires ou veufs sans enfants de 30 à 35 ans ; 3e célibataires ou veufs sans enfants de 35 à 45 ans ; 4e hommes mariés ou pères de famille de 20 à 35 ans ; 5e hommes mariés ou pères de famille de 34 à 45 ans. - Art. 3. Les autres compagnies, destinées au service de la défense, ayant autant que possible un effectif uniforme, comprendront le reste du bataillon. Elles constitueront le dépôt et fourniront les hommes nécessaires pour combler les vides faits dans les compagnies de guerre. (Le reste du décret n'a trait qu'à l'organisation.) - Ce décret a besoin d'être bien compris. Il ne crée pas de nouveaux bataillons, mais réorganise, sur la base de distinctions nouvelles, ceux qui existaient déjà. Seulement, il devra être modifié dans l'application. L'intention du gouvernement est évidemment de fire marcher les célibataires en première ligne. Or les anciens bataillons se composent presque uniquement de gens mariés, tandis que les nouveaux contiennent un grand nombre de célibataires. Il faudra donc nécessairement, pour rester fidèle à l'esprit du décret, rétablir l'équilibre en faisant des versements d'un bataillon dans l'autre. == Arrêté du ministre de l'agriculture faisant réquisition de toutes les bêtes à cornes et à laine existant dans Paris, sous peine de confiscation pour défaut de déclaration dans les délais fixés. == Avis des délégués de la Mairie de Paris requérant les matières salpêtrées qui existent sur les monuments publics et les maisons privées.
  INFORMTIONS ET FAITS DIVERS. - Les Préparatifs. S'il est vrai, comme le prétendaient hier encore certains journaux du soir, que les négociations pour l'armistice se poursuivent, on n'en est pas moins d'activité à organiser la défense et à faire tous les préparatifs de la guerre. Rien de plus opportun que ces précautions, qui ne pourront nuire en rien aux pourparlers diplomatiques, et qui, le cas échéant, nous mettrons à l'abri d'une surprise. - L'Armée prussienne. Nous empruntons au Figaro les renseignements suivants sur la situation des forces de l'ennemi : « Le commandant des armées allemandes sous Paris est partagé entre deux chefs : le prince de Saxe et le prince Fritz. Les corps du prince de Saxe occupent un vaste périmètre, de Croissy à l'Ouest de Paris au bois de Saint-Martin et de Compiègne ; au Sud-Est, de la rive droite de la Seine à la Marne. L'armée du prince Fritz s'étend de la Marne à Rueil, couvrant toute la rive gauche de la Seine. C'est elle qui a eu le plus à faire depuis l'investissement ; elle a dû repousser nos plus grandes sorties, et elle a été maltraitée par les nombreux forts qui protègent le Sud de Paris. - Elections des adjoints. Les élections des adjoints ont, comme celles des maires, donné quelques noms appartenant à l'opinion avancée. Ce résultat, qui paraîtra peut-être en contradiction avec le vote du 3 novembre, s'explique assez facilement. Les modérés le sont non seulement dans leurs opinions, mais aussi dans leur empressement à les affirmer. Beaucoup d'entre eux, que l'importance du plébiscite avait entraînés au scrutin, ont dédaigné de s'y rendre pour les élections municipales, et ils ont ainsi laissé le champ libre à leurs adversaires, toujours ardents dans les luttes électorales.

JEUDI, 10 novembre. RAPPORT MILITIRE : 9 novembre, 7 h. soir. Nos forts ont continué, sur toute notre ligne de défense, à canonner les travaux et les positions de l'ennemi. Le tir reprend la nuit, par intervalles, de façon à causer des alertes fréquentes aux postes prussiens et à les tenir constamment en haleine.

Note du Gouvernement répondant aux reproches que lui faisaient plusieurs journaux de cacher u public les nouvelles venant de la province. Comme Paris tout entier, le Gouvernement subit les conséquences de l'investissement. Il fait partir régulièrement des dépêches ; mais depuis le 26 octobre il n'a reçu aucune réponse. Le Gouvernement comprend les émotions de la population parisienne et s'y associe, et le seul moyen qu'il entend employer pour les calmer est de dire tout ce qu'il sait.

INFORMATIONS ET FAITS DIVERS. - Le Siège. Depuis la rupture des négociations pour l'armisitice, le siège a repris sa marche habituelle ; les opérations militaires se bornent à des fusillades d'avant-postes et aux canonnades des forts dirigés sur les ouvrages de l'ennemi. Il est avéré que, de tous côtés, le feu des forts cause aux Prussiens des pertes très sé-


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Un grand merci à Philippe ROBY (Philatélie72) collectionneur passionné pour nous avoir transmis les documents pour les numéros 2 à 10, 12 à 14, 18 à 21, 24, 26 à 28.
Ainsi qu'à Chantal S. pour le numéro 17.


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Toussaint COPPOLANI
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