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Luc-Olivier Merson : Le Sacrifice à la Patrie


portrait de luc-olivier merson
Luc-Olivier Merson (1846-1920)
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Les timbres de France au type Merson
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Luc-Olivier Merson : Etude de draperie pour Le Sacrifice à la Patrie (1875)

©RMN, Quecq d'Henripret, 1998

Luc-Olivier Merson : Le sacrifice a la Patrie - replacement du detail



Luc-Olivier Merson : Etude de draperie pour

Le Sacrifice à la Patrie (1875)

. Musée des Beaux-Arts de Lille.


Dessin à la mine de plomb (370mm x 250mm)

Luc-Olivier Merson : Le Sacrifice à la Patrie (1875)

Photogravure GILLOT, gravure de Ch. Goutzwiller


Luc-Olivier Merson : Le Sacrifice à la Patrie - « BELLA MATRIBUS DETESTATA »
(R�alis� � Rome en 1875)
.


Le titre du tableau est inspir� d'un vers d'Horace : « Bellaque matribus detestata » (La guerre d�test�e des m�res).
Horace (livre I, ode I, v. 24) y parle des diff�rentes carri�res qui se pr�sentent aux hommes :
« Beaucoup aiment les camps, le son du clairon m�l� au bruit de la trompette, la guerre d�test�e des m�res »
« (...) Son envoi de derni�re ann�e fut cette � Bella matribus detestata �, vaste composition inspir�e par le d�sastre de 1870 et fort remarqu�e au Salon de 1875, d'un style tr�s noble, par endroits un peu ampoul�, avec un go�t marqu�, qu'il conservera toute sa vie, pour ces belles draperies mouvement�es que les Italiens ont tant aim�es. Cette oeuvre offre des parties de premier ordre. L'�motion contenue dans la figure �plor�e de la m�re, la clart� et la gr�ce des figures all�goriques, le choix raffin� de leurs attributs, le balancement heureux des masses, contribuent � donner � cette page une tenue digne du sujet qui l'inspire. Tout y concourt, jusqu'� ce laurier d�racin� et toujours vivant, symbole expressif d'une esp�rance que la d�faite n'a pas abattue.
Cette aisance � trouver le symbole � la fois clair et profond est une des caract�ristiques de son Art ; non pas le symbole d'essence litt�raire et qui n�cessite une glose pour �tre compris, mais bien celui qui, rev�tant une forme picturale, ajoute � la beaut� de l'oeuvre en m�me temps qu'� sa clart�. Ce don particulier lui permettait aussi de donner aux id�es les plus simples ce tour impr�vu qui rendait sa conversation si s�duisante.
Par quels d�tours ce tableau arriva-t-il en Ecosse ? Je n'ai pu au juste le savoir. Toujours est-il que, lors d'une visite que je fis � Edimbourg, je d�couvris, dans le salon d'un h�tel, une toile qui me rappela cette composition que je connaissais fort bien; mais les dimensions �taient autres : d'oblong en largeur il �tait devenu oblong en hauteur. Il y manquait des figures.
Il ne s'agissait pas l� d'une r�plique; encore moins d'une copie : la main de Merson se reconnaissait tout de suite.
Renon�ant � comprendre, j'allais quitter la place lorsque me retournant par hasard, j'aper�us, plac� sym�triquement en face, un autre panneau de m�me dimension que je reconnus vite pour le compl�ment du premier. Le brave h�telier �cossais ayant h�rit�, je ne sais comment, de ce tableau ou l'ayant acquis, r�solut d'on orner un salon de son �tablissement. Mais, ne disposant pas de l'emplacement n�cessaire et ayant deux parois � d�corer, il avait, sans malice, froidement tranch� le tableau par le milieu. Comme le g�n�ral d'op�rette qui se consolait de voir son arm�e coup�e en se disant que cet accident lui procurait deux arm�es au lieu d'une, notre homme se f�licitait, sans doute, d'avoir trouv� le moyen de d�corer, � peu de frais, les deux parois de sa salle.
Les figures debout restaient � peu pr�s intactes, mais le corps du jeune combattant, �tendu sur le tombeau, �tait s�par�, par le milieu, en deux parties. Personne, du reste, ne semblait prendre garde � cette mutilation. Merson lui-m�me, � qui je contais l'histoire se contenta de maudire l'h�telier en termes congrus, pour la forme, et, souriant avec sa bonne humeur coutumi�re, il parla d'autre chose...
Ce qui, de son travail, appartenait au pass� ne l'int�ressait plus. »


Le salon de 1875 vu par Emile Zola


« L'exposition annuelle de tableaux � Paris s'est ouverte le 1er mai au palais de l'Industrie, sur les Champs-�lys�es. Les premi�res expositions de cette sorte en France eurent lieu sous Louis XIV et primitivement elles se renouvelaient � des intervalles irr�guliers et espac�s, tous les sept ou huit ans ; ce n'est que tout r�cemment que la possibilit� a �t� donn�e aux artistes d'exposer chaque ann�e leurs oeuvres. Cette mesure est excellente sans doute, l'exposition devient souvent un v�ritable bazar, mais le b�n�fice en est si grand pour tout le monde qu'on serait malvenu � d�plorer la bousculade qui en r�sulte.
(...)  Je d�sire signaler ici un autre groupe de peintres, les symbolistes, dont les id�es compliqu�es exigent tout un travail de t�te avant qu'on les comprenne. Cette race d'artistes a la vie dure. M. Merson envoie chaque ann�e des compositions �nigmatiques, devant lesquelles la foule fait halte avec la mine �bahie d'un instituteur de village � qui on soumettrait un texte �gyptien. Cette ann�e son tableau est intitul� : Le Sacrifice � la patrie. Cela repr�sente un jeune homme, p�le et joli comme une jeune fille, �tendu mort sur une esp�ce d'autel ; une femme, ce doit �tre la m�re, pleure en se tordant les mains, pendant que de grandes figures d'anges symbolisant sans doute l'h�ro�sme, le d�vouement ou quelque chose de semblable, planent dans le fond. Tout ceci est peint en je ne sais quelles couleurs blanch�tres, je ne sais quels tons transparents gr�ce � quoi le tableau fait penser � une colossale image de paroissien. Rien de plus froid, de plus cadav�reux, de plus intol�rable dans ses pr�tentions au sublime ! (...) »

Emile Zola. Une Exposition de tableaux � Paris, le "Messager de l'Europe". juin 1875.



LE MONDE ILLUSTRE 1875

LE SACRIFICE A LA PATRIE


PAR M. LUC-OLIVIER MERSON
« Le Sacrifice � la Patrie est une composition all�gorique, ordonn�e avec une simplicit� grande et claire, peinte d'une touche l�g�re, presque transparente, par juxtaposition de couleurs tendres qui d�montre chez le jeune peintre des aptitudes r�elles � la d�coration murale. Devant le temple de la Gloire est �tendu, sur l'autel de la Patrie, le cadavre du jeune h�ros tu� par la guerre, que ne peuvent r�veiller les cris lamenlables de sa m�re en deuil, tendant encore vers lui ses bras crisp�s. A droite de l'autel, la Foi, paisiblement envelopp�e dans une tunique sombre, tient � la main son calice d'or qu'elle �l�ve vers le ciel; � gauche la Renomm�e aux ailes d�ploy�es, embouche sa longue trompette; sur le devant un petit g�nie tient dans ses bras un carlel o� sunt ces mots: « Bella matribus detestata » Ce g�nie, avec son cartel dor�, n'�tait pas absolument n�cessaire � la composition; c'est un de ces charmants hors-d'�uvre, tout � fait, d'ailleurs, dans le go�t du seizi�me si�cle, qui sont mieux � leur place dans une fresque que dans un tableau.
  On se souvient que, dans ses premiers envois, M. Olivier Merson, �bloui par les Quattrocentisti, abusait volontiers de hors-d'�uvre de toute esp�ce dont ces ma�tres, � la fois na�fs et mani�r�s, compliquaient leurs compositions. Il s'est arrach� � peu pr�s aux s�ductions de ce dilettantisme dangereux, souvent pu�ril; son go�t s'est �pur�, son style s'est agrandi en se simplifiant. Il est facile, sans doute, de trouver la filiation des figures du Sacrifice � la Patrie dans Rapha�l, Mantegna ou Goltzius1; c'est une noble origine dont elles n'ont point � rougir, car elles la portent vaillamment, avec une g�n�reuse ind�pendance qui nous tranquillise pour l'avenir.
M. Olivier Merson expose, en outre, un Saint Michel, mod�le de t�pisserie pour la salle des �v�ques dans cette �glise Sainte-Genevi�ve qui va, comme le Campo-Santo de Pise, la chapelle Sixtine de Rome, le clo�tre de San Michele in Bosco � Bologne, la cath�drale de Cr�mone, servir de lice aux peintres contemporains. La destination de cette composition permettait, cette fois, � M. Luc Olivier Merson de s'abandonner librement � son go�t pour les ajustements bizarres, les accessoires brillants, les enroulements compliqu�s de banderolles; il n'y a pas manqu�, il a eu raison; car ce qui peut irriter l'�il dans la surface calme d'une fresque murale l'attire, au contraire, et le charme dans le tissu moelleux d'une tapisserie. En somme, les observations qu'on peut adresser � M. Olivier Merson prouvent au moins que ce peintre a un go�t particulier dont il ne se d�part pas et qui s'est de bonne heure manifest� chez lui, Mieux vaut aimcr � l'exc�s certains ma�tres que n'en n'aimer aucun, mieux vaut p�cher par ces entra�nements d'une admiration soutenue, que n'admirer personne ou admirer tout le monde, tour � tour, � la l�g�re. M. Merson est �videmment sinc�re dans sa fa�on de comprendre l'art en marchant toujours ainsi, droit devant lui, il d�veloppera peu � peu sa personnalit� et il �vitera ainsi le sort de quelques-uns de ses camarades, trop vite en qu�te des succ�s bruyants, qui, en voulant faire concurrence aux fabricants de tableautins parisiens, ont perdu les qualit�s s�rieuses qu'ils avaient acquises � Rome sans trouver le secret des qualit�s l�g�res dont on est friand � Paris... »
(Revue de France.)
GEORGES LAFENESTRE.


1 Hendrik ou Hendrick Goltz, connu sous la forme latinis�e de son nom, Goltzius (1558 � 1er janvier 1617), est un dessinateur, peintre et graveur flamand. Ses gravures, tr�s pris�es, issues de ses propres dessins ou transposant les �uvres de ses contemporains, contribu�rent efficacement � la diffusion du mani�risme en Europe. 

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Toussaint COPPOLANI
Toussaint COPPOLANI

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