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Alfred de Musset : L'Andalouse
Une Andalouse au sein bruni�? Pâle comme un beau soir d'automne�! C'est ma maîtresse, ma lionne�! La marquesa d'Amaëgui�! � J'ai fait bien des chansons pour elle, Je me suis battu bien souvent. Bien souvent j'ai fait sentinelle, Pour voir le coin de sa prunelle, Quand son rideau tremblait au vent. � Elle est à moi, moi seul au monde. Ses grands sourcils noirs sont à moi, Son corps souple et sa jambe ronde, Sa chevelure qui l'inonde, Plus longue qu'un manteau de roi�! � C'est à moi son beau corps qui penche Quand elle dort dans son boudoir, Et sa basquina sur sa hanche, Son bras dans sa mitaine blanche, Son pied dans son brodequin noir. � Vrai Dieu�! Lorsque son oeil pétille Sous la frange de ses réseaux, Rien que pour toucher sa mantille, De par tous les saints de Castille, On se ferait rompre les os. � Qu'elle est superbe en son désordre, Quand elle tombe, les seins nus, Qu'on la voit, béante, se tordre Dans un baiser de rage, et mordre En criant des mots inconnus�! � Et qu'elle est folle dans sa joie, Lorsqu'elle chante le matin, Lorsqu'en tirant son bas de soie, Elle fait, sur son flanc qui ploie, Craquer son corset de satin�! � Allons, mon page, en embuscades�! Allons�! la belle nuit d'été�! Je veux ce soir des sérénades À faire damner les alcades De Tolose au Guadalété. � |
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