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L'Organisation des postes pendant la Commune
(d'après LA POSTE A PARIS SOUS LA COMMUNE, Léon Chamboissier)
Albert THEISZ
Les débuts de la poste sous la Commune sont difficiles. L'organisation
du courrier fut un moment confiée par le Comité central de la Garde Nationale à Lucien Combatz
un ancien garibaldien dont le premier acte fut de supprimer le service de Télégraphie privée dans Paris
au motif que « les employés étaient à Versailles avec le Roi ».
Le gouvernement de la Commune nomma alors Albert Theisz,
Directeur Général des Postes. Germain Rampont, rallié au gouvernement régulier, lui
céda la place le 30 mars, après avoir évacué le personnel, le matériel et le stock à Versailles.
Tout ce qui ne pouvait être transporté fut brûlé. Mais beaucoup de bureaux de quartier conservèrent leur
matériel.
Le 19 avril, M. Mauvière, Directeur du Service des Postes de Paris, rédige une circulaire dans laquelle
il demande aux citoyens commissaires de recouvrer tout le matériel (timbres, régistres, ..) encore détenu dans leurs
appartements par les citoyens préposés aux postes.
Devant les difficultés, Albert THEISZ fait placarder une nouvelle circulaire sur les murs de Paris, le
31 mars 1871 :
Citoyens,
Un fait inoui vient de se produire. Un service public relevant directement des citoyens et qui ne
pouvait excuser son privilège que par la garantie qu'il devait assurer dans toutes les relations
commerciales a été indignement sacrifié à des questions d'intérêt purement
politique.
Le service des Postes est, depuis quelques jours, systématiquement désorganisé par ceux qui avaient
accepté le mandat de le diriger.
On a privé Paris de toute communication avec la Province, sans se soucier des intérêts qu'une
semblable résolution a compromis à la veille de l'échéance d'avril.
A qui incombe la responsabilité d'un pareil acte ? Nous en appelons à la conscience publique.
Dans une première entrevue, M. Rampont, ex-directeur général des Postes, actuellement en fuite,
nous avait demandé l'envoi de deux délégués choisis par le Comité central de la Garde Nationale pour
contrôler sa gestion jusqu'à ce que la Commune, dont il reconnaissait l'autorité, fût régulièrement
constituée. Cette proposition, qui nous parut de nature à écarter tout malentendu entre républicains,
devait être prochainement soumise à la Commune. Sans tenir compte des engagements pris, il ne
voulut pas attendre, et, le 30, dans la journée, la Commune fut instruite que toutes les
dispositions étaient prises pour interrompre le service des Postes à Paris.
M. Rampont, engagé par sa parole, par sa proposition, a abandonné furtivement son poste, et un
ordre anonyme, affiché dans les cours de l'hôtel, a imposé aux employés de quitter immédiatement
leurs fonctions.
Les faillites, la ruine que cet acte pouvait provoquer, peu importe ! Le peuple de Paris n'a échappé
aux malheurs d'un long siège que pour se trouver investi brutalement par ceux-là même qui se
proclament les mandataires de la France.
Les faits que nous avançons défient tout démenti. Que la responsabilité retombe sur ceux qui ont
recours à ces manoeuvres criminelles.
Quant à nous, nous ferons tous nos efforts pour réorganiser le service postal et nous sommes
convaincus qu'avec le concours de la population parisienne, il sera promptement rétabli dans
l'intérieur de Paris.
Paris, le 31 mars 1871.
Le Directeur,
A. THEISZ.
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La poste est alors, en majorité confiée à un personnel provenant des Compagnies de marche, sans
grande expérience ce qui ajouta aux difficultés. A. Theisz qui les qualifie de « fonctionnaires
du peuple de Paris, » les remercie au nom de la Commune pour leur concours et
favorise les avances sur traitement ainsi que leur installation.
Il leur demande de vendre des timbres dès à présent aux marchands de tabac avec remise et visa de leur
carnet, et le Journal officiel de la Commune publie :
« À partir du jeudi 4 mai, tous les bureaux de tabac devront être approvisionnés de
timbres-poste de un centime à vingt centimes inclusivement et se trouver en mesure d'entournir là
quantité désirée à la première réquisition des intéressés.
Nous invitons les citoyens qui auraient des plaintes à formuler à s'adresser
à l'administration. »
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