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Les pigeongrammes : Le Procédé de Dagron
Pour tous ceux qui s'intéressent à la photographie (cf .photographie et cinéma), cet épisode représente un événement majeur. C'est à un photographe génial, René-Prudent Dagron, que l'on doit les dépêches sur de véritables "microfilms" qui aujourd'hui forcent l'admiration des experts. Dagron avait présenté à l'exposition universelle de 1867, des "micro-points" c'est-à-dire des photographies tellement réduites qu'elles ne pouvaient être lues qu'au moyen de dispositifs tels que le microscope de Stanhope. Ce procédé fut décrit dans de nombreux ouvrages dont les "Merveilles de la science ou Description populaire des inventions modernes", de Louis Figuier (Jouvet, 1870). Il permettait à la société Dagron de proposer des photos enchâssées dans des bijoux : bagues ou pendentifs. L'idée d'utiliser ce procédé pour les pigeongrammes vint de Dagron lui-même qui proposa à Germain Rampont de réaliser les micro-dépêches. Rampont y vit immédiatement le moyen de reprendre l'initiative sur son rival Steenackers. Après un arrangement financier avec Rampont, Dagron s'envole le 12 novembre sur le Niepce avec deux de ses collègues (Fernique et Poisot) pour transporter l'équipement de laboratoire nécessaire. Mais celui-ci n'arrivera pas à son but, puisque touché par les Prussiens, le ballon sera contraint à l'atterrissage e territoire occupé. Dagron réussira à leur échapper. IL se rendit à Tours (Alors que Rampont souhaitait qu'il s'installe à Clermont-Ferrand) et négocia près de huit jours un arrangement avec Steenackers et Gambetta. Il est vrai que l'équipement nécessaire ayant été détruit, il ne réussit que le 11 décembre, après plusieurs essais à produire une microphotographie de qualité selon les souhaits de Steenackers. Entre-temps, les troupes Prussiennes avançaient et Léon Gambetta s'était retiré à Bordeaux. Dagron s'y rendit aussi et fut en mesure le 15 décembre de produire les clichés des dépêches de Bordeaux.
© Musée de La Poste Chaque microfilm pesait 0.05 mg. Le pigeon ne pouvant emporter que 1g, on pouvait loger dans l'étui environ vingt clichés. Arrivés à destination, ces clichés étaient lus au Ministère de l'Intérieur |