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Les tentatives de dirigeables de Dupuy de Lome
LES BALLONS DIRIGEABLES
Il n'est pas étonnant que l'on ait songé aux ballons dirigeables pendant le siège de Paris. De nombreux projets prirent naissance.
Un seul attira l'attention de l'académie des sciences et du gouvernement c'est celui de M. Dupuy de Lôme, à qui l'on accorda,
dans le courant d'octobre 1870, un crédit de 40.000 francs pour mettre à exécution l'aérostat qu'il se proposait de construire.
Nous insisterons spécialement sur ce projet, qui n'est pas abandonné et qui a récemment attiré l'attention de nouveau l'attention
publique.
M. Dupuy de Lôme n'avait pas l'ambition de se diriger dans les airs d'une manière absolue, il se proposait seulement
de construire un aérostat muni d'une hélice et capable de dévier à droite et à gauche de la direction du vent,
ce qui dans bien des cas aurait permis d'atterrir à un point déterminé.
La gravure qui accompagne notre texte représente l'aérostat dont M. Dupuy de Lôme avait présenté un plan à l'Académie des sciences,
pendant le siège.
Ce ballon n'a pu être construit pendant la guerre ; il allait être légèrement modifié dans quelques parties et ne devait être
conduit dans les airs que le 2 février 1872.
Le ballon de M. Dupuy de Lôme (premier projet d'octobre 1870). - Dessin de Jahandier
Voici en quoi consistait le système de M. Dupuy de Lôme. Cet ingénieur proposait de confectionner un ballon de forme
allongée, muni à l'arrière d'un gouvernail permettant d'orienter le navire aérien. À la partie inférieure de l'appareil
devait être suspendue une nacelle oblongue, soutenant une hélice que huit hommes pourraient faire tourner à l'aide d'une manivelle.
Les constructions furent terminées au commencement de cette année, et la première ascension eut lieu le 2 février.
M. Dupuy de Lôme et treize autres personnes, en y comptant les hommes de manoeuvre, prirent place dans la nacelle et
s'élevèrent du fort de Vincennes. L'aérostat qui cubait 3.500 mètres avait été rempli d'hydrogène pur ; il put dans
l'atmosphère être orienté par l'action du gouvernail. L'hélice, mise en mouvement, lui communiqua une vitesse propre appréciable.
Nous devons rappeler qu'en
1852 Monsieur Giffard avait déjà conduit dans l'espace un aérostat allongé, muni d'un gouvernail,
et d'une hélice que mettait en mouvement une machine à vapeur de la force de trente hommes. Cette audacieuse tentative
n'a pas été inutile ; les problèmes de stabilité dans l'air d'un aérostat de forme allongée, de l'union d'un foyer avec
un ballon à gaz, furent résolus avec succès. L'aérostat de Monsieur Giffard, grâce au mouvement de l'hélice put être
dévié sensiblement de la direction du vent.
Le 9 janvier 1871, l'amiral Labrousse faisait partir de la gare d'Orléans un ballon sphérique,
dont la nacelle était armée d'une hélice que faisait tourner quatre marins. L'hélice fut mise en action
dans l'atmosphère, mais les vents entraînèrent l'aérostat sans que le mécanisme produisît le moindre effet.
Autant il serait bon de fixer son attention sur la construction de ballons allongés, de reprendre sur une plus vaste échelle
l'expérience de Monsieur Giffard faite en 1852, autant il est inutile de s'efforcer à munir les ballons ronds de rames,
de voiles ou d'hélices : l'aérostat sphérique doit être à jamais banni de toutes les tentatives de direction aérienne.
L'Académie des sciences pendant le siège Paris, reçut une infinité de mémoires et de projets sur de nouveaux systèmes
de ballons dirigeables ; mais nous n'avons voulu parler ici des résultats sérieux dus à la poste obsidionale.
Extrait du Magasin pittoresque, (pages 148 - 149)
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