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Les Ballons Montés
Ballon N° 06 : « L'Armand-Barbès » |
Caractéristiques
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Volume : 1200 m³
Fabricant : Cie des Aérostiers
Aéronaute : Trichet Alexandre
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Date de départ |
Vendredi 07 Octobre 1870 (19 ème jour du Siège) |
Lieu de départ
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Place Saint-Pierre |
Heure de départ
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11h |
Date d'arrivée
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07 Octobre 1870 |
Lieu d'arrivée
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Près de Montdidier (Somme) |
Heure d'arrivée
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15h30 |
Durée du vol
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4h30 |
Kilomètres parcourus
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98 km |
Passagers
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Léon Gambetta, Eugène Spuller |
Histoire
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« (...) C'est en effet, le 7
octobre 1870, que Gambetta, ministre de l'intérieur, quitte à Paris en ballon, pour aller organiser en province
la défense nationale.
Dès le matin, de nombreuses estafettes étaient échangées entre le ministère et la place Saint-Pierre à Montmartre,
où devait s'effectuer le départ du ballon, l'Armand-Barbès, emportant Gambetta et sa fortune. À deux heures,
Gambetta, accompagné de Monsieur Spuller, son alter ego, s'élevait vers le ciel.
L'Armand-Barbès avait, d'ailleurs, à un compagnon de route : c'était le Georges-Sand, monté
par deux citoyens américains, qui avait voulu voyager de conserve avec lui. Nos deux Yankees auraient pu quitter Paris
sans un tel appareil, en se bornant à demander sauf-conduit à leur ambassadeur ; mais ils avaient préféré partager les
péripéties qui pouvaient signer le voyage du futur dictateur.
Ces péripéties il, culte d'ailleurs, ne manquèrent pas.
Le Georges-Sand toucha terre sans avaries notables ; mais il en fut autrement de l'Armand-Barbès.
Conduit par un aéronaute de profession, le ballon qui enlevait Gambetta et M. Spuller s'abattit dans un champ que des
soldats prussiens venaient de quitter peu d'instants auparavant. S'il fut parti de Paris et un quart d'heure plus tôt,
le jeune tribun aurait été pris par les soldats de Guillaume, et fusillés. Du reste, le ballon s'était un moment
tellement rapproché du sol que des balles allemandes avaient sifflé autour de la nacelle.
On s'empressa de jeter du lest, pour quitter ce dangereux point d'atterrissage ; mais le ballon ne put monter, et
partit horizontalement, à travers les arbres d'une forêt, dont les branches déchiraient son tissu fragile, et
meurtrissaient cruellement les trois voyageurs.
Heureusement, ils finirent par s'accrocher à un arbre, et le ballon s'arrêta, jetant pêle-mêle sur le sol,
les voyageurs tout meurtris. La forêt n'était pas occupée par les allemands. Gambetta et M. Spuller purent donc gagner,
sans autre accident, la ville de Tours, but de leur voyage.
Quelques instants après, un pigeon lancé par les aéronautes, qui venaient de prendre terre, rentra à Paris et apprit
au gouvernement l'arrivée de Gambetta dans la ville de Tours. (...) »
Les merveilles de la science
ou description populaire des inventions modernes
par Louis Figuier, 1891, (pages 624-636)
Ballon en étoffe jaune
A propos du pilote...La conduite de l'Armand Barbès avait été confiée à Alexandre Trichet, qui sans être de grande notoriété, avait une expérience de soixante-dix-huit ascensions.
Alexandre-Jacques Trichet est né aux Batignolles-Monceau le 2 mai 1828. Ayant épousé Elise Godard, fille de André-Marcel Godard, dit Fanfan, il devint le cousin des frères Eugène, Louis et Jules avec qui il débuta dans l'aérostation. En 1852 et 1853, il accomplit àson compte une tournée d'ascensions en Allemagne. Sa carrière d'aéronaute se poursuivit sans éclat et semble s'être beaucoup ralentie. Il était alors serrurier de son état.
Le 17 octobre 1872, Alexandre (et non Jules) Trichet était décoré de la médaille
militaire pour « s'être particulièrement distingué dans le service de la poste aérienne ». Dans la suite, Trichet paraît n'avoir tiré aucun prestige de son ascension du siège et n'a conservé avec ses camarades que peu de relations. Son fils Léon accomplit quelques ascensions vers 1887. Trichet, qui s'était établi cafetier, 39, avenue de la Gare à SaintOuen où il était propriétaire, y est mort en mai 1895. On observa alors que Spul1er ne se fit même pas représenter aux obsèques de son vieux pilote.
Charles Dollfus
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Documents
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Léon Gambetta part à Tours
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Départ de Montmartre du ballon-poste L'Armand-Barbès et le George Sand. | |
Léon Gambetta | |
Alexandre Trichet (1828-1895), pilote | |
Eugène Spuller (1840-1876), Secrétaire de Gambetta |
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Nbre de pigeons
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16 pigeons (Plus d'infos sur les pigeongrammes)
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Plis transportés
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Cachets de départ du 30 septembre au 7 octobre
Cachets d'arrivée du 8 au 11 octobre.
Plis confiés :
- Amiens (8 et 9 octobre)
- Magny-en-Vexin, losange 2161 (8 octobre)
- ambulant Calais à Paris (8 octobre)
- Tours, cachet ou losange 3997 (9 et 10 octobre)
(Soit 100 kg de courrier)
Cachet des aérostiers au verso de quelques plis
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Exemples
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20c Lauré oblitéré Losange 532 (Bordeaux) au verso d'une lettre taxée par erreur avec le cachet à date 30 c du 23 septembre 70 à destination de Bordeaux
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20c Lauré sur lettre de Paris 6 octobre 1870 à destination de Melun (Seine-et-Marne). Arrivée le 18 octobre 1870
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80c. Empire Lauré oblitéré étoile 18 sur lettre frappée du cachet à date de PARIS R. D_AMSTERDAM du 1er octobre 1870 4ème levée et du PP rouge à destination de Sydney - Australie. Mentions Manuscrites au recto ; "Par Ballon monté . Pour le courrier d’Australie" et "Via Suez". Au verso, cachet à date de Marseille du 11 octobre 1870 et de Sydney NSW du 23 Dec 70.Pli ayant quitté Paris le 7 Octobre 1870 par le Ballon Monté "Armand Barbes", transit à Marseille le 11 octobre ou il attendit le départ du paquebot "Provence" de la ligne N du 29 octobre pour Galle à Ceylan par le canal de Suez ou il fut transbordé sur le paquebot anglais "RMS Rangoon" qui arriva avec le courrier de l_Europe le 23 Décembre 1870.
Le plus grand voyage d_un "Ballon Monté" ; 19.700 km – Pièce unique .
Le destinataire ; "L. Lamy et Co", société française de négoce d’articles militaires à Pitt Street, Sydney, Australie. Le ballon monté ; "Armand Barbes" , il quitta Paris le 7 octobre à 11h10 avec Gambetta, atterri dans le bois de Favières près d’Epineuse, l’équipage arriva à Tours le 9 octobre.
Le paquebot français ; "Provence" nouveau nom du paquebot "Impératrice" qui fut débaptisé en octobre 1870 après la chute de l’Empire.
Le paquebot anglais ; "RMS Rangoon" paquebot du courrier de l’Australie qui coula le 1er janvier 1872 au large de Galle, Ceylan. |
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Un grand merci à Pascal Behr (www.behr.fr) pour les exemples de plis illustrant les fiches techniques.
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Sources :
- La poste à Paris pendant le Siège et sous la Commune (1870-1871), Léon Chamboissier
- Première liste des ballons-montés par Gaston Tissandier
- Deuxième liste des ballons-montés par Gaston Tissandier
- Liste des ballons-montés de l'Académie de Philatélie, Jean-François Brun, Philflash
- Les télégraphes et la Poste pendant la guerre de 1870-1871, F.-F. Steenackers (Paris, G. Charpentier Editeur, 1883)
- Le collectionneur de timbres-poste (Journal mensuel), Arthur Maury
- Les postes françaises, recherches historiques sur leurs origines, leur développement, leur législation, Alexis Belloc
- Le Magasin Pittoresque, Edouard Charton, 1871
- Les merveilles de la science, Louis Figuier, 1891
- Nadar et la Compagnie des aérostiers, Bertrand Sinais (La Philatélie Française, No 501, 1996)
- La poste par pigeons Voyageurs (Souvenir du Siège de Paris). Voyage du Ballon « Niepce », Dagron
- Les aéronautes et les colombophiles du Siège de Paris (Vivien 1909), François Mallet
- Par ballon monté (lettres envoyées pendant le Siège de Paris 1870), Louis Moland (taille 8Mo)
- En ballon pendant le Siège de Paris. Souvenir d'un aéronaute, Gaston Tissandier
- La Poste par ballons montés (1870 - 1871) J. LE PILEUR de l'Académie de Philatélie, Yvert et Tellier, 1943
- Les Aérostats Poste (1870 - 1871), Etude historique et documentaire J. LE PILEUR de l'Académie de Philatélie, Au comptoir des timbres, 1953
- Génèse de la poste aérienne du Siège de Paris, Paul Maincent, Bellanger Editeur Rouen, 1951
- Les ballons du Siège - La poste aérienne, par Charles Dollfus et Paul Maincent, Volume I, Icare No 56 (1971)
- Les ballons montés / Boules de Moulins/Pigeongrammes/Papillons de Metz, historique, évaluation, classification, cotation Gérard Lhéritier (1992)
- Aérostiers et aéronautes, E. Cohn (Documents philatéliques No 139 (1994)
- Catalogues Cérès, Dallay, Yvert et Tellier
- Le Musée de La Poste
- Musée de l'Air et de l'Espace
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